MoDem/UDI: Bayrou et Borloo scellent leur rapprochement

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    Montage de photos de Jean-Louis Borloo (g) et François Bayrou (d) AFP/Archives - Alain Jocard
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Après plus de onze ans de séparation, Jean-Louis Borloo et François Bayrou vont sceller le rapprochement de l'UDI et du MoDem pour les élections de 2014 et tenter de profiter du désamour dont souffrent à la fois le PS et l'UMP.

Les présidents du MoDem et de l'UDI tiendront une conférence de presse commune mardi après-midi pour entériner leur rapprochement

"Les Français rejettent violemment le pouvoir socialiste, ils sont coincés entre une UMP dont ils ne manifestent pas le désir et une extrême droite qui leur sert d'exutoire", analyse le porte-parole des députés UDI, Jean-Christophe Lagarde auprès de l'AFP.

L'idée est donc de proposer "une alternative" au Front National, dont la poussée dans les sondages à cinq mois des municipales et sept mois des européennes effraie l'ensemble de la classe politique.

"Pour que les Français entendent une parole et une voix différentes, plus équilibrée, refusant les promesses artificielles et acceptant de regarder en face les nécessités de changement profond", avance François Bayrou.

Les présidents du Modem et de l'UDI, 62 ans chacun, ne cachent pas qu'ils ont chacun trouvé les limites de leur cheminement séparé. Les municipales seront d'ailleurs le premier test électoral pour l'UDI (Union des démocrates et indépendants) créée sous l'impulsion de Jean-Louis Borloo il y a un an.

Les derniers ajustements ont d'ailleurs concerné les cas locaux. Dans plusieurs villes, le MoDem (Mouvement démocrate) est associé au PS, à Marseille notamment.

François Bayrou l'a dit clairement au lendemain de la victoire de Patrick Menucci (PS) aux primaires: le MoDem ne soutiendra pas le PS marseillais. Mais dans le même temps, l'aile gauche du MoDem, représentée par Jean-Luc Bennahmias à Marseille exclut de soutenir Jean-Claude Gaudin (UMP) et travaille à une liste autonome. "Que l'UDI lâche Gaudin et vienne jouer avec nous des listes centrales!", lance Christophe Madrolle, un proche de M. Bennahmias. Le cas marseillais, un des cas à "clarifier" pour Jean-Louis Borloo, n'est donc pas encore réglé.

Une charte 'dense sur le plan politique'

A Paris la situation n'est pas encore stabilisée, entre les déchirements au sein de l'UDI, et le ralliement surprise vendredi du seul conseiller de Paris MoDem, Jean-François Martins, à la candidate socialiste Anne Hidalgo (PS). Le MoDem va l'exclure de ses rangs.

Depuis l'été, le processus de rapprochement entre l'UDI et le MoDem est allé assez vite. Début septembre, François Bayrou, qui a fait le choix personnel de voter Hollande au deuxième tour de 2012, a solennellement déclaré qu'il se rangeait dans "l'opposition constructive" à la majorité présidentielle.

Ces termes devraient être repris dans la charte, texte commun signant le rapprochement, et promise initialement pour la "mi-octobre".

C'est un texte "dense sur le plan politique", promet Eric Azière, directeur général de l'UDI. "Si on avait un doute avant (sur le rassemblement, ndlr), on n'en aura plus après", a-t-il commenté. Se déplacant sur le terrain, il assure au passage qu'il n'y a aucune réticence chez les militants. L'UDI revendique 45.000 militants.

La charte doit aussi dire deux mots de la présidentielle de 2017, et préciser la procédure pour choisir un candidat. Car les deux leaders, qui peuvent l'un et l'autre prétendre concourir pour l'Elysée, ne cessent de répéter que leur accord va au delà d'une alliance tactique pour les européennes.

A l'UMP, "partenaire privilégié" de l'UDI, ce rassemblement suscite, officiellement, ironie ou indifférence.

Des "petits arrangements de boutiquiers" pour Christian Jacob (UMP), "aucune inquiétude" pour Jean Leonetti, du courant centriste de l'UMP.

Pourtant, souligne Jean-Christophe Lagarde (UDI), "ils se sont intéressés à cette affaire pour qu'elle ne se fasse pas", assurant que Jean-Louis Borloo - dix ans ministre sous Chirac et Sarkozy - n'était pas perméable aux pressions.

Après ce lancement en fanfare, une autre annonce devrait suivre. François Bayrou sans mandat depuis sa défaite aux dernières législatives, dira si oui ou non s'il se lance dans la bataille municipale de Pau.

Source : AFP

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