Syrie: nouvelle tentative pour fixer une date à la conférence Genève-2

  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre saoudien des Affaires étrangères le prince Saud al-Faisal, lors d'une conférence de presse à Ryad le 4 novembre 2013
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre saoudien des Affaires étrangères le prince Saud al-Faisal, lors d'une conférence de presse à Ryad le 4 novembre 2013 AFP - Fayez Nureldine
  • L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi, lors d'une conférence de presse à Damas le 1er novembre 2013
    L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi, lors d'une conférence de presse à Damas le 1er novembre 2013 AFP/Archives - -
  • Le président syrien Bachar al-Assad accorde un entretien à une télévision libanaise depuis Damas, le 21 octobre 2013
    Le président syrien Bachar al-Assad accorde un entretien à une télévision libanaise depuis Damas, le 21 octobre 2013 Sana/AFP/Archives - -
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AFP

L'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie Lakhdar Brahimi retrouve mardi à Genève hauts responsables russe et américain pour tenter une nouvelle fois de fixer une date pour la Conférence Genève-2 pour trouver une solution politique au conflit syrien.

Lundi soir, le ministre syrien de l'Information a affirmé que le régime syrien de Bachar al-Assad ne comptait pas se rendre à cette conférence "pour remettre le pouvoir", comme le réclament l'opposition et ses alliés.

"Nous n'irons pas à Genève pour remettre le pouvoir comme le souhaitent (Saoud) Al-Fayçal (chef de la diplomatie saoudienne) et certains opposants à l'étranger", a affirmé le ministre Omrane al-Zohbi, cité par l'agence officielle Sana.

A Genève, M. Brahimi doit avoir une réunion avec les vice-ministres russes des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov et Guennady Gatilov et la secrétaire d'Etat adjoint en charge des affaires politiques Wendy Sherman.

Cette réunion sera suivie d'une autre élargie aux représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine, la France et le Royaume-Uni.

La semaine dernière, après une tournée dans la région et une visite à Damas où il a brièvement rencontré le président al-Assad, M. Brahimi avait souhaité que la conférence de paix dite de Genève-2 se tienne "dans les semaines à venir et non l'année prochaine".

Implicitement, il avait donné ainsi un certain crédit à un possible nouveau retard pour cette réunion. Espérée initialement en juin, la date du 23 novembre avait dernièrement été évoquée par diverses sources diplomatiques, sans toutefois jamais être confirmée par l'ONU.

M. Brahimi avait indiqué qu'une date définitive serait "annoncée dans les jours qui viennent". C'est le secrétaire général de l'ONU qui doit lancer les invitations pour cette conférence.

Le diplomate algérien avait également rappelé qu'il était essentiel que l'opposition, profondément divisée sur la question, participe à la conférence. "Si elle ne participe pas, il n'y aura pas de conférence de Genève", avait-t-il martelé.

Avant sa rencontre mercredi avec M. al-Assad, M. Brahimi avait fait une déclaration qui ne pouvait que satisfaire le régime: "La conférence de Genève est une rencontre entre les parties syriennes et ce sont elles, et pas moi, qui vont fixer la phase transitoire et la suite".

Lors de sa précédente visite à Damas en décembre 2012, M. Brahimi avait appelé à un changement "réel" en Syrie et à la formation d'un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs, déchaînant l'ire des dirigeants syriens.

Le maintien au pouvoir du président al-Assad pendant une phase transitoire est un des nombreux points de divergence sur lesquels butte la préparation de la conférence.

L'opposition réclame des garanties selon lesquelles cette conférence aboutira à son départ, ce que le régime rejette catégoriquement.

Le conflit en Syrie a fait depuis mars 2011 plus de 120.000 morts, selon une ONG.

Les ministres arabes des Affaires étrangères ont exhorté dimanche soir au Caire toutes les factions de l'opposition à former une délégation sous la bannière de la Coalition syrienne pour se rendre à la conférence.

Ils ont également appelé à former "une autorité dotée des pleins pouvoirs, dont la direction des forces armées et des services de sécurité pour une durée limitée et en accord avec toutes les parties, pour conduire la transition".

Au début de la réunion, le chef de la Coalition syrienne, Ahmed al-Jarba, avait rappelé que l'opposition s'engageait à "n'aller à Genève-2 qu'unie", réitérant la condition sine qua non posée par son camp: un cessez-le-feu pendant les négociations.

L'opposition doit se réunir le 9 novembre à Istanbul pour décider de sa participation. Le Conseil national syrien (CNS), le groupe le plus important de la Coalition de l'opposition, a d'ores et déjà annoncé qu'il n'irait pas à Genève et menacé de faire scission si la Coalition y assistait.

De son côté, un ancien vice-premier ministre syrien, Qadri Jamil, récemment démis de ses fonctions, a affirmé vouloir participer avec l'opposition syrienne à la conférence, dans une interview publiée mardi par le quotidien français Le Figaro.

Genève-2 doit essayer de mettre en oeuvre un accord international sur une transition politique en Syrie, signé le 30 juin 2012 à Genève, mais jamais appliqué.

En visite lundi à Ryad, le secrétaire d'Etat John Kerry a réitéré le refus de Washington d'intervenir militairement. Il a assuré partager le même objectif avec les pays arabes : "sauver l'Etat syrien et la mise en place d'un gouvernement de transition (...) qui puisse donner la chance au peuple de Syrie de choisir son avenir". Il a répété que M. al-Assad ne pouvait pas en faire partie, un scénario que refuse catégoriquement le président syrien, soutenu par Moscou.

Source : AFP

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