Nucléaire iranien: le chef de l'AIEA à Téhéran pour négocier

  • Le chef de l'Agence atomique de l'ONU, Yukiya Amano, répond aux journalistes avant son départ pour Téhéran, depuis l'aéroport de Vienne, le 10 novembre 2013
    Le chef de l'Agence atomique de l'ONU, Yukiya Amano, répond aux journalistes avant son départ pour Téhéran, depuis l'aéroport de Vienne, le 10 novembre 2013 AFP - Dieter Nagl
  • La chef de la diplomatie de l'Union Européenne Catherine Ashton et le ministre iranien des Affaires Etrangères Mohammad Javad Zarif, à Genève, le 10 novembre 2013
    La chef de la diplomatie de l'Union Européenne Catherine Ashton et le ministre iranien des Affaires Etrangères Mohammad Javad Zarif, à Genève, le 10 novembre 2013 Pool/AFP - Jason Reed
  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 9 novembre 2013 à Genève
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 9 novembre 2013 à Genève Pool/AFP - Jason Reed
  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Hassan Rohani et son homologue français Laurent Fabius, au Quai d'Orsay à Paris, le 5 novembre 2013
    Le ministre iranien des Affaires étrangères Hassan Rohani et son homologue français Laurent Fabius, au Quai d'Orsay à Paris, le 5 novembre 2013 AFP/Archives - Jacques Demarthon
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AFP

Le chef de l'Agence atomique de l'ONU, Yukiya Amano, a dit espérer obtenir des résultats concrets au début lundi à Téhéran de sa mission destinée à trouver un accord technique de vérification des activités nucléaires iraniennes, sur fond de climat diplomatique favorable.

Une rencontre en Suisse sur un accord politique plus général entre l'Iran et les grandes puissances n'a pas abouti dimanche même si d'importants progrès ont été enregistrés, mais l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) garde bon espoir d'avancer sur les questions techniques liées à une éventuelle dimension militaire du programme nucléaire de l'Iran.

Arrivé avant l'aube à Téhéran pour sa deuxième visite en deux ans dans le cadre d'un processus distinct des négociations de Genève, M. Amano a rencontré le patron de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi.

"L'AIEA est déterminée à résoudre toutes les questions en suspens par la coopération et le dialogue", a-t-il affirmé à la presse avant la rencontre, en répétant qu'il espérait "sincèrement obtenir des résultats concrets".

Avant son départ de Vienne où l'AIEA a son siège, il avait souligné que l'Iran avait présenté "une nouvelle proposition (à l'Agence) le mois dernier, qui inclut des mesures pragmatiques pour renforcer la coopération et le dialogue, et nous espérons consolider cela".

Pour un diplomate occidental à Vienne, interrogé par l'AFP, si M. Amano lui-même se rend à Téhéran, c'est qu'il est "confiant" de parvenir à un accord.

M. Amano s'est cependant gardé de prédire des avancées concrètes, échaudé par l'échec cuisant de son précédent voyage en mai 2012 en Iran: il avait à son retour annoncé la signature d'un accord qui n'est ensuite jamais intervenu.

Egalement optimiste, l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Reza Najafi, a dit attendre la signature d'un accord dès lundi.

"Pas loin d'un accord"

L'AIEA, qui surveille régulièrement les installations nucléaires iraniennes, tente depuis deux ans d'éclaircir certains points qu'elle a soulevés dans un rapport sévère de novembre 2011 présentant des éléments indiquant que l'Iran avait cherché à développer l'arme nucléaire, principalement avant 2003.

En près de dix ans d'enquête sur les activités nucléaires de la République islamique, l'agence n'a pas encore réussi à exclure l'existence d'un volet militaire au programme nucléaire iranien, faute selon elle de coopération suffisante de l'Iran, qui dément formellement vouloir ou avoir voulu se doter de la bombe atomique.

Mais depuis l'arrivée au pouvoir en août du président modéré Hassan Rohani, l'atmosphère diplomatique s'est nettement détendue, comme l'illustrent les discussions intenses et au niveau ministériel menées pendant trois jours à Genève entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne plus l'Allemagne).

Les parties ne sont pas parvenues à un compromis, mais ont fait état de progrès et ont convenu de poursuivre le travail le 20 novembre à Genève pour tenter de boucler un accord politique portant sur les activités nucléaires actuelles de l'Iran, en particulier la question délicate de l'enrichissement d'uranium.

"Nous ne sommes pas loin d'un accord avec les Iraniens mais nous n'y sommes pas encore", a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, assurant que les grandes puissances étaient "absolument d'accord" sur les termes de la négociation.

M. Rohani souhaite mettre fin à dix ans de tension sur ce dossier et obtenir la levée des sanctions internationales qui étouffent l'économie de son pays. Et les Occidentaux veulent pouvoir s'assurer des intentions des autorités iraniennes qui affirment ne pas chercher à se doter de l'arme nucléaire.

L'AIEA a aussi profité du renouvellement de l'équipe diplomatique: une réunion fin octobre à Vienne avec la délégation iranienne, la 12e en deux ans, a été jugée "productive" et a mené à l'invitation à Téhéran, alors que les dix premières s'étaient soldées par un statu quo.

Une autre source diplomatique à Vienne a jugée "prématurée" la conclusion d'un accord lors du déplacement de M. Amano, mais a estimé que l'Iran pourrait faire des concessions, en autorisant par exemple un accès des experts de l'AIEA à la base militaire de Parchin, près de Téhéran.

L'agence soupçonne les autorités d'y avoir procédé à des tests d'explosions conventionnelles applicables au nucléaire.

Source : AFP

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