Syrie: réunion de l'OIAC sur le plan de destruction des armes chimiques

  • Manifestation contre la destruction des armes chimiques syriennes sur le sol albanais, le 14 novembre 2013 à Tirana
    Manifestation contre la destruction des armes chimiques syriennes sur le sol albanais, le 14 novembre 2013 à Tirana AFP - Gent Shkullaku
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AFP

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques est réunie vendredi pour approuver un programme de destruction de l'arsenal syrien d'ici à la mi-2014, alors que l'espoir d'organiser une conférence de paix mainte fois reportée renaît timidement.

Vendredi est en effet une date butoir pour le Conseil exécutif de l'OIAC, celle avant laquelle il doit déterminer les différentes échéances pour la destruction de plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques.

La réunion du Conseil, qui a lieu à La Haye, où siège l'OIAC, a débuté vers 10H00 (09H00 GMT) pour ensuite être ajournée vers 11H30 (10H30). Elle doit reprendre vers 17H30 (16H30 GMT), selon le porte-parole de l'OIAC, Christian Chartier.

Selon une source proche des discussions, les diplomates doivent encore discuter du texte final.

La Syrie avait transmis fin octobre son plan de destruction de l'arsenal chimique à l'OIAC, le temps de permettre aux diplomates d'apporter d'éventuelles modifications, en concertation avec une délégation syrienne présente à La Haye, avant la réunion de vendredi.

Le plan de destruction devrait être adopté par consensus par les 41 membres du Conseil exécutif, mais si la communauté internationale est unanime quant à la nécessité de détruire les armes chimiques syriennes, quelques points de discorde subsistent.

Tous ne sont en effet pas d'accord de fournir à la Syrie des "biens et technologies à double usage", du matériel pouvant être utilisé pour la mission mais aussi à des fins militaires dans la guerre civile qui déchire la Syrie depuis deux ans et demi.

Alors que des obus avaient touché jeudi le coeur historique de Damas, une conférence de paix, plusieurs fois reportée, a été annoncée pour le 12 décembre à Genève par un quotidien syrien proche du régime. Ni Damas, ni les rebelles n'ont confirmé cette date.

Le régime se dit prêt à participer à une telle conférence tant que le départ du président Bachar al-Assad n'est pas à l'ordre du jour, mais l'opposition insiste sur le départ du président et son exclusion d'un éventuel processus de transition.

Dans la perspective de cette conférence, le président russe Vladimir Poutine, principal soutien de Damas, s'est entretenu par téléphone avec son homologue syrien, selon le Kremlin.

Une équipe conjointe ONU-OIAC est en Syrie depuis octobre pour inspecter l'arsenal chimique syrien. Les sites de production d'armes chimiques ont été rendus inutilisables et les armes chimiques placées sous scellés.

Il semble y avoir un accord général sur le fait que les armes chimiques doivent être détruites en dehors de la Syrie.

Selon une source diplomatique, le directeur de l'OIAC Ahmet Uzumcu a écrit le 11 novembre à la coordinatrice de la mission ONU-OIAC en Syrie, lui présentant une ébauche du plan de destruction.

Selon cette ébauche, du matériel pour emballer et manipuler les armes chimiques sera envoyé vers 12 sites de stockage d'ici au 13 décembre, après quoi les armes chimiques seront transportées vers le principal port syrien, Latakia, puis partiront par bateau avant le 5 février.

Damas a demandé de l'aide logistique pour réaliser ce processus, dont des 4x4 blindés et de l'équipement électronique de pointe. Mais les puissances occidentales rechignent à fournir ce genre de matériel, qui pourrait être utilisé contre les rebelles dans la guerre civile.

Moscou, allié de Damas, pourrait toutefois fournir de tels équipements sans broncher.

Norvège et Danemark se sont engagés à fournir des navires pour transporter les armes hors de la Syrie, Copenhague ayant également promis une équipe de protection pour la délégation de l'OIAC sur place.

Oslo a toutefois refusé d'effectuer des opérations de destruction sur son sol, comme le demandaient les Etats-Unis, disant que les délais étaient trop courts et que la Norvège ne possède pas l'expertise.

L'Albanie, également sollicitée par les Etats-Unis pour détruire sur son sol des armes chimiques, annoncera vendredi à 17H00 (16H00 GMT) lors d'un point de presse à Tirana si son gouvernement accepte ou refuse la demande américaine.

France et Belgique auraient également été contactées.

L'accord russo-américain sur le désarmement chimique de la Syrie avait été entériné par le Conseil de sécurité des Nations unies dans une résolution historique en septembre.

Cet accord avait permis d'éviter des frappes militaires américaines sur la Syrie suite à une attaque chimique présumée ayant fait des centaines de civils morts dans la banlieue de Damas.

L'OIAC est le prix Nobel de la Paix 2013.

Source : AFP

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