Mory Ducros: le redressement judiciaire du transporteur examiné à Pontoise

  • Arrivée d'un camion à l'entrepôt de Mory-Ducros à Gonesse, près de Paris, le 22 novembre 2013
    Arrivée d'un camion à l'entrepôt de Mory-Ducros à Gonesse, près de Paris, le 22 novembre 2013 AFP/Archives - Thomas Samson
  • Un entrepôt de Mory-Ducros à Cesson-Sévigné, près de Rennes, le 22 novembre 2013
    Un entrepôt de Mory-Ducros à Cesson-Sévigné, près de Rennes, le 22 novembre 2013 AFP/Archives - Damien Meyer
  • Arnaud Montebourg le 13 novembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris
    Arnaud Montebourg le 13 novembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris AFP/Archives - Fred Dufour
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AFP

Le tribunal de commerce de Pontoise (Val-d'Oise) examine ce mardi la demande de placement en redressement judiciaire du numéro deux du transport de colis Mory Ducros, en vue de trouver un repreneur, après l'annonce vendredi de son dépôt de bilan.

Lors de cette audience, qui débutera vers 16H00, le tribunal devrait placer la société, qui emploie plus de 5.000 personnes, en redressement judiciaire. Un administrateur judiciaire sera alors nommé et la durée d'une période d'observation déterminée.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait déclaré, vendredi lors d'une conférence de presse, que le dépôt de bilan "était un choix indispensable pour éviter une faillite totale, la liquidation et la disparition de l'entreprise. C'était aussi indispensable pour redresser et organiser l'activité sous une autre forme".

"En 2012, Mory Ducros a perdu 65 millions d'euros, et en 2013, Mory Ducros a perdu 5 millions euros par mois", avait-il ajouté. En 2012, le transporteur a réalisé un chiffre d'affaires de 670 millions d'euros.

Le ministre avait également fait part de "manifestations d'intérêt, mais pas de proposition exprimée" pour la reprise de Mory Ducros. "Il y a des discussions, des projets. C'est en cours", a ajouté lundi à l'AFP la direction de l'entreprise. Le gouvernement va étudier des reprises totales d'activité, mais également partielles, site par site.

Des manifestations devant plusieurs préfectures

"Nous sommes disposés à participer à une offre de reprise partielle, aux côtés de partenaires et avec le soutien des pouvoirs publics, afin de constituer un réseau de messagerie viable dans la durée", a assuré lundi aux Échos André Lebrun, président d'Arcole Industries, propriétaire de Mory Ducros. Il n'en a toutefois pas précisé le périmètre.

Dans un communiqué de presse diffusé lundi, la CFDT indique qu'elle "regrette que cette volonté arrive tardivement".

La CFDT et la CGT appellent les salariés de région parisienne à manifester mardi après-midi devant le tribunal de commerce de Pontoise. En province, des rassemblements sont prévus devant plusieurs préfectures, notamment à Toulouse, Lyon et Marseille.

Le dépôt de bilan de Mory Ducros est l'un des plus importants en France depuis la faillite de Moulinex en 2001, et les syndicats craignent des suppressions d'emplois massives. La CFDT estime qu'il est possible de sauver au moins 3.000 emplois sur les 5.000 salariés.

Né de la fusion de deux entreprises malades, l'entreprise de messagerie Ducros et le transporteur Mory, tous deux rachetés par Arcole Industries, filiale du groupe Caravelle spécialisée dans la reprise de sociétés en difficultés, Mory Ducros n'a pas résisté à la crise du marché de la messagerie.

Ces derniers mois, l'entreprise, qui dispose d'une flotte d'environ 4.500 véhicules, a vu le nombre de ses agences en France passer de 115 à 84.

Les dettes d'exploitation de l'entreprise s'élevaient à 202,7 millions d'euros fin 2012, selon les comptes récemment déposés au greffe du tribunal de commerce de Pontoise, que l'AFP a pu consulter. La direction a précisé qu'il s'agit de la seule dette d'exploitation et qu'"à cette date, le groupe avait (...) un encours positif de 205 millions d'euros qui compense la dette d'exploitation".

"Mory Ducros n'a par ailleurs pas de dette bancaire, à l'exception de quelques contrats de crédits bail. Il est donc totalement inexact de dire que le groupe est endetté. C'est bien la détérioration du marché de la messagerie rendant impossible le retour à l'équilibre d'exploitation qui a amené l'entreprise" à demander son placement en redressement judiciaire, a encore indiqué le groupe à l'AFP.

Source : AFP

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