Phases finales : Rodez en a-t-il les moyens ?

S’il y a un mois de cela, Rodez semblait «out» dans la course à la qualif’, il est aujourd’hui à seulement un point de la 4e et dernière place qualificative. Et en attendant que la pièce tombe d’un côté, passage en revue des forces et des faiblesses.  

Les raisons d'y croire :

• Des avants performants Parfois, le rugby c’est simple : avec un paquet d’avants performant qui vous récolte des pénalités et un buteur en forme, vous gagnerez la grande majorité de vos rencontres. Rodez possède désormais tous ces atouts. Et surtout, il dispose non pas d’un mais de deux buteurs de «grande classe»: Julien Baron et Romain Boscus. Sans compter sur deux recrues d’après-intersaison (Bajja et Donadze) qui n’en finissent plus de convaincre. Alors, si ce n’est l’ogre Montauban, qui peut arrêter le SRA ? Personne serait-on tenté de dire. Et surtout pas après ses trois derniers succès, tous face à des clubs alors virtuellement qualifiés. Face au cador Périgueux, à Saint-Jean-de-Luz, équipe rompue aux phases finales, et contre Limoges, formation la plus armée devant si l’on excepte Montauban, Rodez a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs.

• Calendrier favorable Il peut d’autant rêver que le calendrier lui est favorable. Hormis le déplacement à Sapiac, la fin du championnat est largement à la portée des hommes de Patrick Furet. Avec quatre réceptions (Lomont, Lavaur, Langon et Saint-Jean-de-Luz) et quatre déplacements dont deux chez des relégables (Hendaye et Tulle), les Aveyronnais peuvent-sans passer pour prétentieux-viser six succès. Cela devrait largement suffire à décrocher un ticket pour les phases finales. Autre atout pour l’entraîneur: son groupe est ambitieux. Il sait ce qu’il veut. Il sait qu’il en a les capacités. 

Les raisons de douter :

• Le championnat est encore long. Huit rencontres et personne ne s’est réellement détaché derrière Montauban. Tout devrait se jouer dans un mouchoir de poche. Seul Hendaye ne tient pas la cadence. Les 640 minutes restantes promettent donc d’être très, très disputées. Et qui dit match engagé, dit blessure... Rodez possède un effectif très restreint d’à peine 30 joueurs. Comparé à Limoges, Périgueux voir même Tulle, cela est «faiblard». En cette fin d’année, Patrick Furet a déjà dû composer avec de nombreux joueurs sur le flanc (Montet, Pagès, Lamprecht, Pisano...) et peut prier de tout son cœur pour ne pas voir l’infirmerie se remplir davantage. Dans ces cas-là, il deviendra fort difficile de tenir le rythme. 

• Rodez marque très peu d’essais Le rythme? Aujourd’hui, Rodez le tient. Pourtant, une statistique n’appelle vraiment pas à l’optimisme. L’équipe n’a inscrit «que» huit essais lors des dix premières rencontres, ce qui en fait la plus mauvaise de la classe dans l’exercice. Si être prolifique n’est pas une condition sine qua non à la réussite d’une équipe, cela pourrait jouer de mauvais tours aux Aveyronnais dans la durée. D’où une certaine prudence du côté du club. "Ne nous enflammons pas", "on sait d’où on vient... ", "on comptera les bouses à la fin de la foire", "il faut déjà se maintenir", tempère les acteurs de la première partie de saison du SRA.