Un G20 consensuel sur la croissance, l'évasion fiscale mais pas sur l'Ukraine

  • La directrice du FMI, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse, le 23 février 2014 au G20 à Sydney
    La directrice du FMI, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse, le 23 février 2014 au G20 à Sydney AFP - Saeed Khan
  • Le ministre français des Finances Pierre Moscovici lors d'une conférence de presse, le 23 février 2014 au G20 à Sydney
    Le ministre français des Finances Pierre Moscovici lors d'une conférence de presse, le 23 février 2014 au G20 à Sydney AFP - Saeed Khan
  • Photo de famille des participants au G20, le 22 février 2014 à Sydney
    Photo de famille des participants au G20, le 22 février 2014 à Sydney AFP - Saeed Khan
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AFP

Les pays du G20 réunis ce week-end à Sydney ont mis l'accent sur la croissance, tenté d'apaiser les inquiétudes des nations émergentes et renforcé leurs efforts contre l'évasion fiscale. Mais l'Ukraine, sur laquelle s'opposent Occidentaux et Moscou, n'apparaît pas dans le communiqué final.

Les pays membres du G20, qui représentent quelque 85% de l'économie mondiale, se sont fixé pour objectif de doper la croissance de deux points de pourcentage supplémentaires d'ici à 2018, en "développant des politiques ambitieuses mais réalistes".

"Cela représente plus de 2.000 milliards de dollars en termes réels et permettra la création de nombreux emplois", ont souligné les ministres des Finances et les banquiers centraux lors de cette réunion préparatoire au sommet des chefs d'Etat qui se tiendra en novembre à Brisbane (Australie).

"Cela permet de mesurer le chemin parcouru" depuis la crise financière, a noté le ministre français, Pierre Moscovici. "En 2010, on s'était engagé dans la réduction des déficits, en 2012, on parlait de la survie de la zone euro", a-t-il rappelé. "Aujourd'hui, on parle de la croissance".

Dans un geste à l'égard des pays émergents, qui s'inquiètent des effets collatéraux de la sortie de la Fed de sa politique monétaire ultra-accommodante, les banques centrales du G20 renouvellent leur engagement à "calibrer avec attention et à communiquer clairement" sur leur politique monétaire.

Elles veilleront "à l'impact" de leurs décisions "sur l'économie mondiale".

La fin progressive du programme de soutien de la Réserve fédérale américaine a provoqué un début de rapatriement des capitaux vers les Etats-Unis, depuis les pays émergents, provoquant une chute de leurs devises.

La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a souligné "la bonne coopération induite par cette réunion", que certains prédisaient tendue en raison des plaintes des pays émergents.

- Lutte contre l'évasion fiscale -

"Nous avons eu des échanges de vues, fait preuve de respect pour les politiques de chacun et de compréhension pour les effets collatéraux que (des politiques) peuvent avoir sur d'autres pays", a-t-elle déclaré, évoquant "l'esprit excellent" qui a présidé à cette réunion.

Le G20 a par ailleurs franchi une nouvelle étape dans la lutte contre l'évasion fiscale en approuvant la norme d'échange automatique de données fiscales conçue par l'OCDE, et que plus de 42 pays se sont engagés à appliquer.

Cette norme va "renforcer la coopération fiscale internationale, placer les gouvernements sur un pied d'égalité lorsqu'ils cherchent à protéger l'intégrité de leur système de taxation et (permettre) la lutte contre l'évasion fiscale", selon le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria.

La mise en place de cette norme, qui va plus loin que des coopérations reposant sur la bonne volonté des différents pays concernés, doit démarrer fin 2015.

Enfin, la régulation financière est toujours à l'ordre du jour, ce qui rassure la France qui craignait qu'elle soit mise en sourdine maintenant que la crise financière semble surmontée.

Si un consensus s'est dégagé sur tous les sujets mis à l'ordre du jour, l'Ukraine, qui s'est imposée dimanche dans les discussions, n'a pas permis de dégager une position commune. Elle n'est pas mentionnée dans le communiqué final. Mais "plusieurs pays se sont mis d'accord pour évoquer leur soutien lors de leur conférence nationale de fin du G20", "en des termes identiques", a déclaré Pierre Moscovici.

Il n'a pas souhaité préciser les pays qui ont décidé de ne pas participer à cette déclaration quasi commune, mais la Russie en fait certainement partie.

Après des mois de manifestations souvent violentes, qui ont culminé cette semaine avec 80 morts, le président Viktor Ianoukovitch, soutenu par Moscou, a été de facto destitué samedi, et l'opposante Ioulia Timochenko libérée.

Source : AFP

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