Ukraine: conférence de presse de Ianoukovitch, tensions accrues en Crimée

  • Carte de localisation de Simféropol, en Crimée
    Carte de localisation de Simféropol, en Crimée AFP - J.M. Cornu/G. Handyside/O. Devos
  • Viktor Ianoukovitch fait une déclaration, le 21 février 2014 à Kiev
    Viktor Ianoukovitch fait une déclaration, le 21 février 2014 à Kiev AFP/Archives - Sergei Supinsky
  • Des pro-Russes manifestent devant le Parlement de Crimée sur lequel flotte le drapeau russe, le 27 février 2014 à Simféropol
    Des pro-Russes manifestent devant le Parlement de Crimée sur lequel flotte le drapeau russe, le 27 février 2014 à Simféropol AFP - Vasily Batanov
  • Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk s'adresse aux nouveaux membres du Parlement, le 27 février 2014 à KIev
    Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk s'adresse aux nouveaux membres du Parlement, le 27 février 2014 à KIev AFP - Yuri Kirnichny
  • Manifestation devant le Parlement ukrainien, le 27 février 2014 à Kiev
    Manifestation devant le Parlement ukrainien, le 27 février 2014 à Kiev AFP - Louisa Gouliamaki
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AFP

Le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch, réapparu jeudi en Russie, doit tenir une conférence de presse vendredi, alors que l'Occident, qui s'alarme des tensions séparatistes en Crimée, a mis en garde la Russie contre toute "escalade".

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une cinquantaine d'hommes armés a pénétré dans l'aéroport de Simferopol, capitale de la Crimée, selon l'agence Interfax-Ukraine. L'aéroport est néanmoins resté ouvert, alors que des hommes armés, en uniforme, patrouillaient à l'extérieur, a constaté un journaliste de l'AFP.

Alors qu'il n'avait pas donné signe de vie depuis sa destitution samedi par le Parlement, Viktor Ianoukovitch, recherché en Ukraine pour "meurtres de masse" après la mort de 82 personnes à Kiev la semaine dernière, a refait surface en Russie, où il a réclamé et obtenu la protection des autorités face aux "extrémistes".

"Je me considère toujours comme le chef légitime de l’Etat ukrainien", a-t-il annoncé jeudi, avant la conférence de presse prévue vendredi à 17H00 heure locale (13H00 GMT) à Rostov-sur-le-Don, ville russe proche de la frontière avec l'Ukraine, à environ 200 kilomètres de son fief de Donetsk.

A Simferopol, capitale de la Crimée, région marjoritairement russophone rattachée en 1954 à l'Ukraine, le drapeau russe a été hissé sur le toit du Parlement local, contrôlé depuis jeudi matin par plusieurs dizaines d'hommes armés pro-russes qui ont limogé le gouvernement local et voté la tenue le 25 mai d'un référendum pour plus d'autonomie.

- Inquiétudes concernant la Crimée -

La prise du Parlement de Crimée a été qualifiée de "dangereuse et irresponsable" par le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui s'est déclaré "extrêmement inquiet des évolutions les plus récentes en Crimée", exhortant la Russie à éviter "toute action pouvant provoquer une escalade" dans la crise ukrainienne.

Mais Moscou a assuré ne pas être derrière les troubles en Crimée, selon le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui s'est entretenu jeudi au téléphone avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

La Russie, dont la flotte militaire est basée en Crimée, a promis de "respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a encore dit le chef de la diplomatie des Etats-Unis, tout en renouvelant sa mise en garde contre toute "provocation".

Les Etats-Unis ont aussi affirmé surveiller les activités militaires de Moscou qui a mercredi "mis en alerte" certaines de ses troupes, et décidé d'une inspection surprise de ses troupes des districts militaires de l'Ouest, proche de l'Ukraine, et du Centre pour vérifier leur aptitude au combat.

Cette opération, mobilisant 150.000 hommes et se prolongeant jusqu'au 3 mars, ainsi que les tensions séparatistes en Crimée, a suscité les inquiétudes de plusieurs pays occidentaux et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui a fait part jeudi de sa "grave inquiétude".

Des préoccupations partagées par le ministre ukrainien de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov, qui a annoncé la mise en alerte de l'ensemble de la police et des forces spéciales.

S'ils outrepassent les limites du territoire prévu par les accords avec l'Ukraine, "tout mouvement de troupe armé (russe) sera considéré comme une agression militaire", a prévenu le président par intérim du Parlement ukrainien, Olexandre Tourtchinov.

La Russie, qui dit respecter les accords signés, a affirmé jeudi que les "actes" en cours de ses troupes "ne présentent aucune menace. Il n'y a aucune limitation juridique à cela".

- Le nouveau gouvernement adoubé -

Le pro-européen Arseni Iatseniouk a été désigné à l'unanimité jeudi par le Parlement comme Premier ministre du gouvernement de transition.

A 39 ans, cet ancien ministre de l'Economie et des Affaires étrangères va diriger le gouvernement d'union nationale jusqu'à l'élection présidentielle anticipée prévue le 25 mai, à laquelle il a déclaré ne pas être candidat.

S'il a souligné la gravité de la situation en Crimée, il a aussi rappelé l'immense défi économique auquel son gouvernement fait face. Selon lui, la dette publique s'élève à 75 milliards de dollars maintenant, soit le double de son niveau de "2010, quand Ianoukovitch est arrivé au pouvoir".

L'Ukraine, qui a estimé avoir besoin de 35 milliards de dollars dans les deux ans à venir, a envoyé une demande officielle d'aide au Fonds monétaire international (FMI), reçu jeudi par l'institution, qui s'est dite "prêt(e) à y répondre".

Au cours d'une conversation téléphonique, le vice-président américain Joe Biden a assuré le nouveau Premier ministre qu'il pouvait compter sur le "soutien total" des Etats-Unis lorsque l'Ukraine "entreprendra les réformes nécessaires pour retrouver une santé économique, poursuivre la réconciliation, respecter ses obligations internationales et chercher des relations ouvertes et constructives avec ses voisins".

Source : AFP

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