Cheick Sidi Bemol est à la cool

  • Troubadour au sens noble du terme, passeur entre Orient et Occident, Cheik Sidi Bemol nous ouvre les portes d’une perception du monde apaisée, dans la joie, la danse, et au final la bonne humeur.
    Troubadour au sens noble du terme, passeur entre Orient et Occident, Cheik Sidi Bemol nous ouvre les portes d’une perception du monde apaisée, dans la joie, la danse, et au final la bonne humeur.
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Monsieur l’Ouïe

Une blues’n’roll attitude. Avec la bougeotte et des poils blancs dans la barbe. Un troubadour entre la Blanche et la Lumière, entre Paris et Alger. Le fez écarlate au sommet du crâne, la guitare en bandoulière. Un quatuor lockwoodien dans ses pas. Et voilà Cheick Sidi Bemol qui est en paix. Mine de rien, c’est déjà le neuvième album de Sidi Bemol, appelé aussi Elho dans le dessin ou Hocine Boukella dans le civil.

Âfya

Un album tout «neuf» donc dans lequel le brave homme a trouvé la sérénité, en témoigne le nom de baptême de la galette, Âfya, ce qui veut dire ça en algérien, et aussi paix, élévation, chaleur et lumière. Philosophe, l’ami Sidi, mais non sans humour ni sans humilité, et le voilà qui par son blues-rock aux parfums d’Orient, de Maghreb, de Turquie, des Balkans ou d’Inde, nous invite au voyage, à la balade, à une paisible transe rock peu importe l’endroit, suffit qu’il y ait de l’espace, du soleil, de douces nuits et des troubadours qui passent, qui viennent jouer, qui viennent donner du rythme et de la joie pour un instant au chaland lambda. Au baladeur dans ses jambes ou dans sa tête.

"Le monde va à sa perte"

La balade, le voyage, l’errance mais en self control, Sidi Bemol connait, lui qui chante "étranger où que j’aille, mes drapeaux mes médailles ne sont que des chansons" Le regard de Sidi est de ce fait parfois un peu amer: "Sommes-nous empoisonnés? Chacun s’isole, personne n’est confiant, quand le frère a un problème, on l’enfonce un peu plus, on le dépouille. Le monde va à sa perte, il est usé, abîmé, c’est la fin des temps, les gens deviennent bizarres et multiplient les dérives, les savants sont stupéfaits". Mais quand il fait ce constat, histoire ne pas trop rester sur l’amertume, il envoie la musique. Joyeuse, rythmée, riche de sonorités qui vous balancent par delà l’horizon, avec du blues, de la transe, du rock, une richesse avec guitare électrique, violon, saxo, basse et batterie, et pour faire un clin d’oeil solidaire aux Roms, il lie ses notes à celles de Dhoad, les Gitans du Rajasthan.

Sérénité 

Il va aux racines, à la culture, à l’humanité. Troubadour au sens noble du terme, passeur entre Orient et Occident, son «âfya» nous ouvre les portes d’une perception du monde apaisée, dans la joie, la danse, et au final la bonne humeur. Et l’on découvre une musique enivrante, un personnage attachant, un album neuf, 9, où l’on plane et où l’on remue, où l’on bouge, et qui se termine par un salut à notre intention. Que dire d’autre, tant la sérénité de Sidi Bemol s’entend dans nos oreille, que dire d’autre de cette paix chaleureuse de l’album, sinon qu’il va falloir dénicher les huit précédents...

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