Deux souverains se rencontrent: Elizabeth reçue par le pape argentin

  • La reine Elizabeth II, et son époux, le prince Philip, à Londres le 21 mars 2014
    La reine Elizabeth II, et son époux, le prince Philip, à Londres le 21 mars 2014 POOL/AFP/Archives - Carl Court
  • Le pape François sur la place Saint-Pierre, au Vatican, le 2 avril 2014
    Le pape François sur la place Saint-Pierre, au Vatican, le 2 avril 2014 AFP/Archives - Gabriel Bouys
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AFP

La reine Elizabeth II, "gouverneur suprême" de l'Eglise anglicane, est arrivée jeudi à Rome pour une visite éclair au pape argentin François, très populaire dans son royaume, 32 ans après la guerre des Malouines qui a opposé Buenos Aires et Londres.

La reine âgée de 87 ans et son époux, le prince Philip, 92 ans, ne passeront que quelques heures à Rome.

Toute vêtue de lilas, Elizabeth est arrivée peu après 12h30 (10h30 GMT) à l'aéroport de Ciampino, où un bouquet de fleurs blanches lui a été offert dès sa descente d'avion.

Après un déjeuner privé au palais du Quirinal avec le président italien, l'ancien communiste Giorgio Napolitano, le couple devait être reçu vers 13H00 GMT pour la première fois par le pape. L'entrevue est prévue dans une simple salle jouxtant la grande salle Paul VI, et non sous les ors du palais pontifical.

Le couple royal limite désormais ses déplacements à l'étranger, et le programme du déplacement à Rome, le premier depuis 14 ans, devrait être sans pompe excessive, pour éviter une trop grande fatigue. Leur dernier voyage remonte à octobre 2011 en Australie.

La visite au chef de l'Eglise sera très formelle et sans doute brève, bien que les sujets délicats ne manquent pas, notamment sur les évolutions sociétales qui divisent anglicans et catholiques, et les anglicans entre eux (ordination des femmes, mariage gay).

Mais aussi parce que le pape est argentin et donc sensible à la question des îles Malouines (Falklands) qui divise Argentins et Britanniques.

L'Eglise anglicane - 80 millions de fidèles dans 165 pays - est séparée de Rome depuis le divorce du roi Henry VIII au XVIe siècle. Elle est dirigée par l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, mais la reine en est le "gouverneur".

La question du départ vers l'Eglise catholique de centaines de prêtres anglicans, en désaccord avec les positions jugées trop libérales de leur Eglise sur les questions de moeurs (mariage, homosexualité), a tendu les relations depuis 2009.

L'ordination des femmes dans l'Eglise anglicane est une différence de fond avec Rome qui l'exclut totalement.

Mais les relations restent chaleureuses entre François et Justin Welby qui a adhéré le mois dernier à une initiative commune interreligieuse contre la traite des personnes.

Une autre question de société très actuelle est l'entrée en vigueur du mariage gay en Angleterre.

L'Eglise catholique britannique s'est opposée au projet du gouvernement de David Cameron, notamment par la voix du cardinal Gerard Vincent Nichols, archevêque de Westminster, fait cardinal par François en février.

- "Fumée blanche sur les Falklands" -

Autre sujet chaud, mais qui ne sera pas nécessairement abordé lors de la rencontre: la sensibilité différente sur la question toujours aiguë de la guerre des Malouines/Falklands, remportées en 1982 par le Royaume-Uni à l'issue d'une intervention éclair sous le gouvernement de Margaret Thatcher.

Après l'élection de Jorge Bergoglio à la tête de l'Eglise, la presse britannique avait ressorti des déclarations datant de 2011, dans lesquelles il évoquait les Malouines comme "nos" îles.

Les habitants de ces îles, appelées Falklands par les Britanniques, ont voté à une majorité écrasante de 99,8% pour rester un territoire britannique d'outre-mer.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, avait exprimé son désaccord "respectueux" avec François. "Je ne suis pas d'accord, respectueusement, évidemment", avait-il ajouté. "La fumée blanche était assez claire au-dessus des Falklands", avait-il ironisé.

L'ambassadeur britannique au Saint-Siège, Nigel Baker, a confié jeudi matin que "le Vatican avait été très clair à ce propos: il s'en tiendra à la même position de neutralité qu'il a toujours prônée dans cette affaire".

Lors de son long règne, la reine s'est déjà rendue deux fois au Vatican, pour rencontrer Jean XXIII en 1961 et Jean Paul II en 2000.

Encore princesse, un an avant de succéder à son père George VI, elle avait rencontré Pie XII en 1951.

Quand Benoît XVI s'était rendu en Ecosse en 2010, il avait été reçu par Elizabeth au Palais royal de Holyroodhouse.

Source : AFP

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