Autisme : le geste de solidarité du collège pour Andréa

La reconnaissance, Nathalie Benitez a longtemps couru après. C’est un parcours du combattant qu’elle a mené pour savoir de quels maux souffrait son fils, Andréa Benitez. Élève en classe de 4e au collège Denayrouze, 14 ans cet été, il n’a jamais redoublé mais est atteint du syndrome d’Asperger (trouble de l’autisme), diagnostiqué seulement le 29 mars 2013... De test en évaluation à Rodez, Toulouse, Paris, la famille Benitez est passée par tous les stades face à la méconnaissance de cette maladie en France. ]«Ce qui est difficile, c’est que cela ne se voit pas». Mais récemment, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, élèves, professeurs et personnel administratif de son établissement scolaire se sont vêtus de bleu (symbole de cette journée) pour faire ouvrir les yeux et marquer son soutien à Andréa. «C’était formidable. Les gens s’étaient mobilisés de façon inattendue, c’est comme une récompense», confie-t-elle. Et même en ville, certains commerçants se sont mobilisés comme son boucher, Philippe Normand Forestier lui lançant: «J’ai mis mon bleu de travail!». Un beau clin d’œil pendant qu’Andréa manifestait lui, à Paris, où il suivait une prise en charge. Un élan de solidarité qui apporte du réconfort dans leur vie où chaque geste quotidien mêle patience et souffrance. «C’est le handicap qui choisit comment se passe la journée. C’est au jour le jour mais ça vaut le coup».

Une conférence sur l’autisme

Surtout que le diagnostic a permis notamment d’obtenir le soutien d’une auxiliaire de vie scolaire et l’attention des autres, y compris du voisinage. Emploi du temps aménagé pour notamment rencontrer son psychiatre à Toulouse tous les quinze jours, compréhension de l’encadrement, Andréa est considéré comme il doit l’être. Et sa maman, avec ces preuves de solidarité face à leurs épreuves, veut continuer à se battre. Elle envisage d’organiser une conférence sur l’autisme pour informer et faire venir peut-être Josef Schovanec, chercheur en philosophie, auteur et atteint aussi du syndrome d’Asperger. Le combat sera long mais elle le sait. En France, 20% des autistes sont scolarisés pour 80% en moyenne dans les autres pays d’Europe. L’autisme frappe une personne sur 90 en France Un ratio loin d’être marginal qui méritait au moins une journée en bleu dans un quotidien loin d’être en rose.