Damon Albarn enfin seul pour "Everyday Robots"

  • Damon Albarn en concert à New York, le 17 avril 2014
    Damon Albarn en concert à New York, le 17 avril 2014 Getty/AFP/Archives - Cindy Ord
  • Le groupe Blur, dont Damon Albarn est co fondateur, en concert à Londres le 21 février 2012
    Le groupe Blur, dont Damon Albarn est co fondateur, en concert à Londres le 21 février 2012 AFP/Archives - Leon Neal
  • Damon Albarn en concert à New York, le 17 avril 2014
    Damon Albarn en concert à New York, le 17 avril 2014 Getty/AFP/Archives - Cindy Ord
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AFP

A 46 ans, et après un impressionnant parcours marqué par son goût pour l'exploration musicale et les collaborations en tous genres, Damon Albarn se lance pour la première fois en solo avec le beau et mélancolique "Everyday Robots", publié lundi.

En 25 ans de carrière, ce Londonien fan de Chelsea s'est imposé comme un des musiciens les plus doués de sa génération.

Dans les années 90, il a créé la vague de la Britpop avec Blur. Alors qu'Oasis, autres hérauts du genre, restaient coincés dans la nostalgie des Kinks et des Beatles, lui a su évoluer, emmenant Blur vers le rock, puis l'électro et les musiques africaines avant de mettre le groupe en pause.

Il a ensuite anticipé le règne des avatars en créant le premier groupe virtuel Gorillaz, dont il est le seul membre permanent et au sein duquel il a invité aussi bien Lou Reed que des musiciens syriens.

Parallèlement, il a composé des opéras ("Monkey: journey to the west", "Dr Dee"), créé des supergroupes avec des membres du Clash ou des Red Hot Chili Peppers (The Good, The Bad & The Queen, Rocket Juice and the Moon), multiplié les ponts entre musiciens africains et occidentaux ("Mali Music", "DRC Music", Afrika Express...).

Infatigable chef d'orchestre, il a aussi ressuscité des âmes que l'on croyait perdues, comme le soulman Bobby Womack, dont il a co-produit l'album du retour, "The bravest man in the universe".

Par-delà leurs différences, les nombreuses aventures de ce globe-trotteur musical ont toujours eu un point commun: le travail en groupe.

Jamais celui qui se définit comme un "serial collaborateur" n'avait songé à publier un disque sous son seul nom.

- Technologie et humanité -

D'ailleurs, "Everyday Robots" est né d'une collaboration. Celle avec Richard Russell, patron du label XL Recordings (la maison d'Adele), avec lequel il a produit l'album de Bobby Womack.

"Après avoir travaillé sur cet album, nous avons développé un vrai son, lui aux percussions, moi à la guitare et au piano. On avait l'idée de commencer un groupe", a expliqué Damon Albarn au magazine anglais NME.

"Un jour, Richard m'a dit +tu sais ce que j'aimerais vraiment faire? Te produire et me concentrer sur ton côté introspectif, mélancolique parce que c'est ce que j'ai toujours préféré dans ta musique+", a-t-il raconté.

"Les mots +disque solo+ ne signifiaient rien pour moi. Mais j'ai réalisé que c'est ce que ça devait être, que ce devait être sur moi, honnête à 100%", a confié le musicien.

En écoutant cet album très réussi, on se rend compte à quel point Damon Albarn, finalement, n'a jamais cessé d'être lui-même, à travers ses différentes incarnations, tant l'univers d'"Everyday Robots" semble familier.

Il y a d'abord cette mélancolie qui baigne quasiment chaque titre (à l'exception de "Mr Tembo", enregistré sur un smartphone lors d'un voyage en Afrique).

N'avait-il pas déjà appelé une des plus belles chansons de Gorillaz "On a melancholy hill" ("sur une colline de mélancolie")?

Ce climat en mode mineur imprègne aussi les textes qui reviennent sur ses thèmes fétiches: la solitude, l'humain face à la modernité.

"Quand je suis seul, j'appuie sur +play+", "les robots du quotidien ne se touchent que des pouces", chante-t-il sur plusieurs titres.

Cette vision où cohabitent nostalgie et recherche d'une nouvelle forme de poésie dans la technologie était déjà au coeur d'un des tout premiers albums de Blur, "Modern life is rubbish" ("la vie moderne est pourrie").

On retrouve enfin sur "Everyday Robots", sa capacité a intégrer des éléments musicaux venus du monde entier, des formes expérimentales dans une pop qui reste merveilleusement accessible.

La chanson-titre s'ouvre sur des flûtes orientalisantes, des steel-drums hantent "You & Me", l'electro se marie à la guitare sèche et au piano, avec toujours sa voix caressante comme fil conducteur.

Source : AFP

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