Valls défend le pacte de responsabilité, mais surveillera les entreprises

  • Le Premier ministre Manuel Valls (G) lors d'un discours sur la politique économique du gouvernement, à la maison de la Chimie à Paris, le 28 avril 2014
    Le Premier ministre Manuel Valls (G) lors d'un discours sur la politique économique du gouvernement, à la maison de la Chimie à Paris, le 28 avril 2014 AFP - Jacques Demarthon
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Manuel Valls a défendu lundi le "pacte" de responsabilité du gouvernement, "nécessaire et indispensable", mais a affiché sa vigilance sur l'usage que feront les entreprises des importants allègements de cotisations.

"Je vais être très clair: les marges dégagées par les entreprises doivent servir à l'investissement et à l'emploi, elles n'ont évidemment pas vocation à être consacrées aux dividendes versées aux actionnaires ou à la rémunération des dirigeants", a déclaré M. Valls dans un discours sur la politique économique du gouvernement devant les acteurs territoriaux de l'Etat.

"Ces marges sont le carburant de la reprise économique, elles doivent alimenter notre système économique national", a-t-il ajouté devant un parterre de préfets, sous-préfets et de directeurs d'administrations.

Le "pacte" de responsabilité du gouvernement, qui ajoute 10 milliards d'euros d'allègements de cotisations sociales en plus des 20 milliards du Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi (CICE), doit permettre d'améliorer la compétitivité et la rentabilité des entreprises.

Mais le gouvernement cherche depuis l'annonce de la mesure à s'assurer que les sommes économisées côté entreprises aient des contreparties sur leur usage, notamment en terme d'emploi.

"Les organisations syndicales seront naturellement et légitimement vigilantes sur ce point. Mais vous aurez aussi votre rôle à jouer, en étant au plus près des entreprises. Je vous demande d’y veiller dans vos échanges avec elles", a dit M. Valls lors de son discours à la Maison de la Chimie à Paris.

"Il ne s’agit pas d’introduire une conditionnalité administrative aux baisses de cotisations et d’impôts, mais de s’assurer que les engagements sont connus, compris et tenus. Les entreprises doivent savoir que cette question leur sera posée", a-t-il dit.

Le chef du gouvernement a demandé aux représentants de l'Etat de réunir localement "les forces vives économiques --entreprises, unions syndicales locales, chambres consulaires, experts-comptables", notamment "pour traduire les engagements en embauche" et "expliquer le pacte".

A la veille d'un vote périlleux du fait de l'opposition de certains parlementaires socialistes aux économies de 50 milliards d'euros prévues pour financer le pacte, Manuel Valls a de nouveau défendu le plan, qualifié de "nécessaire et indispensable".

"Il permettra de redonner de la force économique à notre pays grâce à la mise en oeuvre du pacte de responsabilité et de solidarité", a-t-il déclaré.

"Pas pour faire je ne sais quel cadeau aux employeurs. Mais parce que nous avons besoin que nos entreprises retrouvent des marges et de la croissance d’activité, gagnent à nouveau des parts de marché", a plaidé M. Valls.

Ce discours, s'il est prononcé devant les hauts fonctionnaires de l'Etat, s'adresse aussi indirectement à la majorité socialiste. Afin d'apaiser les critiques de députés jugeant la potion trop amère, le Premier ministre avait annoncé un peu plus tôt lundi plusieurs mesures de compromis.

Parmi celles-ci: 6,5 millions de petites retraites de moins de 1.200 euros par mois ne seront pas concernées par le gel des pensions, et le "plan pauvreté", qui prévoit notamment une hausse du revenu de solidarité active (RSA), s'appliquera bien comme prévu en septembre 2014, au lieu d'être repoussé un an plus tard.

Source : AFP

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