Ukraine: Russes et Occidentaux s'accusent, espoir pour les observateurs

  • Carte de l'est de l'Ukraine avec les villes saisies ou partiellement occupées par les séparatistes pro-russes Carte de l'est de l'Ukraine avec les villes saisies ou partiellement occupées par les séparatistes pro-russes
    Carte de l'est de l'Ukraine avec les villes saisies ou partiellement occupées par les séparatistes pro-russes AFP - I. de Vericourt/J.Jacobsen
  • Des miliciens pro-russes montent la garde devant le QG de la police à Lougansk, dans l'est du pays, le 29 avril 2014
    Des miliciens pro-russes montent la garde devant le QG de la police à Lougansk, dans l'est du pays, le 29 avril 2014 AFP - Alex Inoy
  • Des miliciens pro-russes montent la garde devant le QG de la police à Lougansk, dans l'est du pays, le 29 avril 2014
    Des miliciens pro-russes montent la garde devant le QG de la police à Lougansk, dans l'est du pays, le 29 avril 2014 AFP - Alex Inoy
  • Le président russe Vladimir Poutine à Minsk le 29 avril 2014
    Le président russe Vladimir Poutine à Minsk le 29 avril 2014 RIA-NOVOSTI/AFP - Alexey Druzhinin
Publié le
AFP

La rébellion séparatiste pro-russe confortait ses positions dans l'Est de l'Ukraine mercredi sur fond d'espoir de proche libération des observateurs de l'OSCE détenus par les rebelles et de nouvelle salve d'accusations entre Russie et Etats-Unis.

Le président russe Vladimir Poutine est sorti de son silence mardi soir pour avertir que les nouvelles sanctions infligées à son pays par l'Amérique et l'Europe pourraient affecter les entreprises énergétiques occidentales.

"Si cela continue, nous allons bien entendu devoir repenser la manière de travailler (des sociétés étrangères) dans la Fédération russe, notamment dans des secteurs clefs de l'économie russe comme l'énergie", a déclaré M. Poutine, démentant une nouvelle fois toute implication de militaires russes dans les troubles en Ukraine.

Il a déclaré espérer la libération prochaine des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), retenus depuis vendredi par des rebelles pro-russes à Slaviansk, bastion rebelle de l'Est ukrainien.

"J'espère que ce conflit sera résolu et qu'ils seront capables de quitter librement le territoire", a déclaré M. Poutine, alors que le leader séparatiste local qui les retient, Viatcheslav Ponomarev, avait fait état mardi de "progrès significatifs" dans les négociations en cours avec l'OSCE.

"Les pourparlers se poursuivent", a déclaré sa porte-parole mercredi matin à Slaviansk. "L'atmosphère des pourparlers est beaucoup plus amicale. Nous avons trouvé des positions communes. Nous espérons une issue positive", a-t-elle dit.

Les rebelles avaient fait remettre ces derniers jours à Kiev une liste de 5 ou 6 personnes détenues par les autorités ukrainiennes qu'ils souhaitent échanger contre les observateurs OSCE - sept étrangers et quatre Ukrainiens. De son côté, le secrétaire général de l'Organisation, Lamberto Zannier, a rencontré mardi à Kiev les autorités ukrainiennes.

- La police de Lougansk rend les armes -

Les rebelles pro-russes ont continué ces derniers jours d'étendre leur emprise sur une série de villes de l'Est ukrainien.

La mairie de la ville de Gorlivka a été occupée mercredi matin par des militants pro-russes, a indiqué le service de presse, qui précise que ceux-ci "n'interrompent pas le travail" de l'administration.

Ils contrôlent actuellement des sites stratégiques (mairie, siège de la police et des services de sécurité) dans plus d'une douzaine de villes et ont réalisé un coup d'éclat mardi en s'emparant de la plupart des bâtiments officiels de Lougansk, chef-lieu régional d'environ un demi-million d'habitants.

Appuyés par une trentaine d'hommes armés de kalachnikovs et de lance-roquettes, les militants pro-russes ont notamment saisi le siège régional de la police. Assiégés pendant plusieurs heures, les policiers ukrainiens leur ont finalement abandonné en soirée leur QG et leurs armes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Au même moment à Kiev, le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov avait dénoncé "l'inaction", voire la "trahison" des forces de l'ordre censées protéger les biens publics et la population dans l'Est de l'Ukraine.

"Les événements dans l'Est ont illustré l'inaction, l'impuissance et parfois la trahison criminelle des forces de l'ordre dans les régions de Donetsk et de Lougansk", a-t-il déclaré.

Le président n'est pas le seul à s'inquiéter du tour que prend la situation à l'Est. Une manifestation était prévue mercredi matin devant le siège du Parlement à Kiev pour protester contre le manque de réaction des autorités à la crise.

La capitale reste dans l'ensemble calme, mais une bagarre a opposé tard mardi deux groupes d'activistes sur le Maïdan, toujours hérissé de barricades suite au mouvement pro-européen qui a provoqué la chute du régime de Viktor Ianoukovitch en février, a constaté l'AFP.

Un rassemblement pour la défense de l'unité de l'Ukraine est également annoncé mercredi soir à Donetsk, grande ville de l'Est. Une manifestation similaire lundi soir avait été attaquée par des militants pro-russes, et une douzaine de personnes avait été blessées.

- "Aucun formateur russe en Ukraine" -

Russes et Occidentaux ont parallèlement continué à s'accuser mutuellement de l'aggravation de la crise en Ukraine.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a accusé mardi la Russie de "chercher à modifier l'architecture de la sécurité de l'Europe de l'Est" en "déstabilisant" l'Ukraine.

Le Pentagone a annoncé de son côté qu'il envisageait des mesures supplémentaires de soutien aux alliés est-européens de l'Otan, inquiets des actions russes en Ukraine, notamment en renforçant des exercices militaires prévus en juin dans les Etats baltes.

Pour M. Poutine, en revanche, les Etats-Unis pilotent en sous-main les événements en Ukraine. Il n'y a en revanche "ni formateurs russes, ni unités spéciales, ni troupes" russes dans le pays.

Selon les journaux russes Kommersant et Gazeta, le président russe et son Premier ministre Dmitri Medvedev prévoient de se rendre en visite en Crimée après le traditionnel défilé militaire du 9 mai commémorant la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945.

Mardi, Moscou avait vigoureusement dénoncé les nouvelles sanctions imposées par les pays du G7, évoquant le retour au "Rideau de Fer" et de possibles conséquences pour les cosmonautes américains embarqués à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?