Japon: la fusée H-2A place en orbite un satellite d'observation des catastrophes

  • Lancement le 24 mai 2014 à Tanegashima de la fusée japonaise H-2A
    Lancement le 24 mai 2014 à Tanegashima de la fusée japonaise H-2A AFP - Jiji Press
  • Le public applaudit au lancement de la fusée  H-2A retransmis le 24 mai 2014 sur écran géant à Tokyo
    Le public applaudit au lancement de la fusée H-2A retransmis le 24 mai 2014 sur écran géant à Tokyo AFP - Toru Yamanaka
  • Le public assiste au lancement de la fusée  H-2A retransmis le 24 mai 2014 sur écran géant à Tokyo Le public assiste au lancement de la fusée  H-2A retransmis le 24 mai 2014 sur écran géant à Tokyo
    Le public assiste au lancement de la fusée H-2A retransmis le 24 mai 2014 sur écran géant à Tokyo AFP - Toru Yamanaka
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AFP

Le lanceur japonais H-2A a placé samedi en orbite un satellite d'observation des catastrophes naturelles (Alos-2), un nouveau succès qui vient encore renforcer les ambitions spatiales nippones.

La fusée s'est élancée peu après midi, heure locale (03H00 GMT), de la base méridionale de Tanegashima.

"Le satellite s'est séparé comme prévu" une quinzaine de minutes plus tard, selon un commentateur de l'Agence d'exploration spatiale japonaise (Jaxa). "La mission est un succès", a-t-il ajouté.

Portant l'acronyme Alos-2 (et le surnom Daichi-2 en japonais), le satellite transporté doit rejoindre une orbite non-géostationnaire à 628 kilomètres d'altitude.

Alos-2 viendra prendre le relais d'un engin du même type, Alos, qui avait été lancé il y a huit ans et a terminé sa mission en mai 2011, deux mois après le terrible tremblement de terre suivi d'un gigantesque tsunami qui a dévasté le nord-est du Japon.

Outre l'observation des catastrophes, Alos-2 permettra de surveiller les forêts et terres cultivées, de mettre à jour des cartes de terrains et infrastructures, et bien d'autres choses encore.

Alos-2 embarque plusieurs instruments de mesure de nouvelle génération, dont le PALSAR-2, un radar développé avec l'aide du gouvernement pour scruter les variations géologiques et topographiques de la surface du globe, avec une résolution de 3 à 10 mètres. Il est capable de travailler de jour comme de nuit quelles que soient les conditions météorologiques.

Le Japon est un pays très préoccupé par les catastrophes naturelles, puisqu'il est balayé chaque année par une bonne dizaine de typhons, est menacé par des volcans, subit des tornades et chutes de neige monstrueuses et enregistre plus de 20% des séismes les plus violents recensés sur Terre.

Le précédent tir d'une fusée H-2A avait eu lieu en février dernier pour le placement en orbite d'un satellite américano-japonais de mesure des précipitations terrestres, GPM, un engin destiné à mieux prévoir et affronter les désastres météorologiques mondiaux.

- Des ambitions spatiales renforcées -

Outre le placement de satellites d'observation de divers types, le Japon envoie de temps à autre dans l'espace des engins espions, pour surveiller les agissements de pays voisins, à commencer par la Corée du Nord qui s'ingénie à menacer le Japon et d'autres nations d'essais nucléaires et de missiles.

C'est aussi la H-2A (ou H-IIA) qui est généralement chargée de lancer ces satellites pour le compte du gouvernement.

Le tir de samedi est le 24e tir de ce lanceur depuis ses débuts en 2001. C'est le 23e succès. Un seul échec a été déploré, celui de l'exemplaire numéro 6 en novembre 2003, un problème qui avait forcé à suspendre les tirs jusqu'à février 2005.

Depuis, tous les lancements sont des succès et l'opérateur, le groupe Mitsubishi Heavy Industries (MHI), se prévaut de ce taux de réussite de 96% pour promouvoir sa fusée pour des missions commerciales, tant au Japon qu'à l'étranger. Il n'a pour le moment cependant décroché que deux contrats de la part de sociétés privées.

La fusée japonaise H-2A a en effet été choisie en septembre dernier pour placer en orbite le satellite canadien Telstar 12 VANTAGE en 2015, puis ce mois-ci par l'exploitant de moyens satellitaires de diffusion et télécommunications SKY Perfect JSAT, pour le placement en orbite entre avril 2015 et mars 2016 d'un satellite sur lequel il n'a livré aucun détail mais qui est vraisemblablement destiné à des télécommunications entre sites du ministère japonais de la Défense.

C'est pour le moment le lanceur européen Ariane qui a réalisé le plus de placements dans l'espace de satellites commerciaux japonais.

"La compétition s'accroît à l'évidence, mais nous ne pensons pas que cela remette en cause notre présence d'opérateur commercial de référence au Japon", avait déclaré récemment à l'AFP le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël.

Reste que MHI s'est vu confier récemment par la Jaxa la mission de développer un successeur à la H-2A afin de gagner en compétitivité et capacités de lancement au niveau mondial. Un tir de test inaugural est espéré entre avril 2020 et mars 2021.

Source : AFP

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