Les intermittents dans la rue veulent faire plier le gouvernement

  • Des intermittents du spectacle manifestent à Paris, le 2 juin 2014
    Des intermittents du spectacle manifestent à Paris, le 2 juin 2014 AFP/Archives - Eric Feferberg
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AFP

Alors que toute la saison des festivals est menacée, les intermittents manifestent ce lundi pour tenter de faire plier un gouvernement qui cherche une porte de sortie mais reste déterminé à agréer la convention d'assurance chômage.

Un grand rassemblement est prévu à 14H30 à Paris, sous les fenêtres du ministère de la Culture, puis une assemblée générale des intermittents sera organisée à 18H30 à La Villette.

La CGT, fer de lance du combat des intermittents côté syndical, appelle également à amplifier les arrêts de travail pour cette journée.

Les marionnettistes des Guignols de l'Info ont répondu présents et ne participeront pas à l'émission du soir sur Canal Plus.

Au Printemps des Comédiens de Montpellier, premier festival affecté depuis son ouverture le 3 juin, la grève a été reconduite pour participer à la journée d'actions.

A Lyon, les Nuits de Fourvière, jusque ici épargnées, sont en grève ce lundi.

A la Comédie-Française, la représentation de "Phèdre" est annulée.

A Toulouse, où le festival Rio Loco a été fortement affecté, onze lieux de culture - théâtres, cinémas et salles de musique - sont en grève.

Ces nouvelles perturbations s'ajoutent à la liste déjà longue des manifestations touchées depuis le début du mois par un mouvement qui menace désormais l'ensemble de la saison.

Uzès Danse (13-18 juin), dont la direction a annoncé la déprogrammation ce week-end, est le premier festival à être formellement annulé.

Le personnel d'Aix-en-Provence, premier festival d'opéra de France, et celui du "in d'Avignon" menacent de faire grève dès l'ouverture de ces deux manifestations (respectivement les 2 et 4 juillet) si le gouvernement donne son agrément à la nouvelle convention d'assurance-chômage.

- "En sortir une fois pour toutes" -

Les intermittents sont vent debout contre ce texte, issu d'un accord signé le 22 mars entre le patronat et trois syndicats de salariés (CFDT, FO et CFTC).

Face à l'important déficit de l'Unedic, il prévoit de durcir les règles d'indemnisation des intermittents du spectacle, comme celles d'autres catégories de chômeurs.

Le gouvernement a théoriquement jusqu'au 30 juin pour décider ou non d'agréer le texte, pour une entrée en vigueur au 1er juillet.

"Si la gauche assassine le festival d'Avignon et les autres festivals en signant cet accord, ce sera vraiment la fin d'une certaine idée de la gauche aussi", a estimé le directeur du festival d'Avignon, Olivier Py, en appelant à Manuel Valls.

Celui-ci a annoncé lundi matin que des décisions sur les intermittents du spectacle seraient prises d'ici à la fin de la semaine, tout en envisageant à terme une remise à plat de leur régime.

"Tous les dix ans, tous les cinq ans, tous les trois ans, nous avons ce conflit et la possibilité, voire la réalité de l'annulation de spectacles, il faut en sortir une fois pour toutes", a dit le Premier ministre.

Aujourd'hui, a-t-il ajouté, "il faut trouver une solution immédiate" pour "préserver le dialogue social, les accords entre partenaires sociaux mais aussi ouvrir une voie d'espoir pour les intermittents".

Soucieux de préserver les prérogatives des partenaires sociaux, le gouvernement devrait toutefois agréer la convention d'assurance chômage.

"On ne va pas remettre en cause l'ensemble de l'assurance chômage pour la question de l'intermittence", a argumenté le ministre du Budget, Michel Sapin.

Le gouvernement compte sur la médiation confiée au député Jean-Patrick Gille et l'ouverture d'une concertation avec les partenaires sociaux dès le début de l'été pour sauver la saison des festivals.

Cette concertation entre l'Etat et les partenaires sociaux était prévue dans l'accord du 22 mars. Selon le voeu du patronat et des syndicats signataires elle doit aborder des sujets annexes à l'assurance-chômage comme la lutte contre la précarité dans le secteur.

Une voie étroite, évoquée en coulisses, consisterait pour le gouvernement à agréer la convention en demandant aux partenaires sociaux que les dispositions concernant les intermittents ne s'appliquent qu'à la rentrée, le temps que la concertation ait lieu.

Source : AFP

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