Le Raf à l'heure des choix

Choisir. Encore et toujours. Faire des déçus, des heureux, se tromper, avoir raison. Dans n’importe quel sport collectif, entraîner c’est choisir. Franck Plenecassagne, l’entraîneur du Raf le sait depuis de longues années. Mais à bien y regarder, cette saison, la tâche a pris une tout autre ampleur. Pierre-Olivier Murat, son président, ne disait-il pas d’ailleurs à quelques heures de la déculottée à Lyon Duchère (4-0) : "C’est le groupe le plus complet (depuis la descente en CFA, saison 2010-11, NDLR). Le coach a les cartes en mains. Il n’a jamais eu à faire des choix aussi durs qu’actuellement." 

L’illustration n’a pas tardé. Dès samedi dernier, dans le Rhône, pour le premier match de la saison : Alsény Camara, titulaire indiscutable la saison dernière, sur le banc, Freddy Castanier et Loïc Coupin à la maison ou encore Thibaut Barthomeuf, recrue estivale convoitée il y a peu par Istres (L2) ou Arles-Avignon (L2), en tribunes.

"Passer la cap de la saison dernière"

Entraîner c’est choisir. Sauf qu’à la fin, le seul juge de paix, c’est le résultat. Et sur ce point, les Lyonnais ont opposé au Raf un démenti cinglant. "Je savais que mes choix interpelleraient, est revenu jeudi Plenecassagne en conférence de presse. Mais je n’ai pas changé ma ligne de conduite: je prends les meilleurs du moment. Et si les soi-disant meilleurs ne le sont pas, je ne vois pas pourquoi je les mettrais sur le terrain. Et samedi, ça sera pareil".

Après une préparation de six semaines et seulement un match officiel, difficile également d’imaginer des joueurs à 100% de leurs moyens physiques ou des repères totalement peaufinés. La donnée mentale n’est apparemment pas non plus à occulter. "Certains ont du mal à passer le cap de la saison dernière, reconnaissait d’ailleurs le technicien. J’aurais vraiment du choix quand tout le monde aura oublié." Peut-être la claque lyonnaise en aura-t-elle aidé certains.