Présidentielle afghane: Abdullah menace de se retirer de la course

  • Le candidat à la présidentielle afghane Abdullah Abdullah à sa résidence de Kaboul le 9 août 2014
    Le candidat à la présidentielle afghane Abdullah Abdullah à sa résidence de Kaboul le 9 août 2014 AFP/Archives - Wakil Kohsar
  • Un membre de la commission des élections afghan vérifie les urnes utilisées pour le vote à la présidentielle dans un centre de dépouillement de Kaboul, le 25 août 2014
    Un membre de la commission des élections afghan vérifie les urnes utilisées pour le vote à la présidentielle dans un centre de dépouillement de Kaboul, le 25 août 2014 AFP - Wakil Kohsar
  • Des membres de la commission des élections afghans trient les bulletins de vote frauduleux dans un centre de comptage à Kaboul, le 25 août 2014
    Des membres de la commission des élections afghans trient les bulletins de vote frauduleux dans un centre de comptage à Kaboul, le 25 août 2014 AFP - Wakil Kohsar
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Centre Presse Aveyron

Un nouveau coup de théâtre a marqué la présidentielle afghane mardi avec l'ultimatum du candidat Abdullah Abdullah qui menace de se retirer de la course, un geste qui pourrait compromettre la légitimité de la première transition démocratique du pays.

Cette annonce choc intervient à une semaine de l'investiture prévue du successeur du président Hamid Karzaï, qui ne pouvait briguer un troisième mandat aux termes de la Constitution.

L'équipe de M. Abdullah a menacé mardi de se retirer du processus électoral si ses demandes concernant l'invalidation des votes n'étaient pas acceptées.

"Nous sommes finalement parvenus à la conclusion qu'ils (les membres de la commission électorale) ne nous écouteront pas", a déclaré un porte-parole de M. Abdullah, Fazel Ahmad Manawi, lors d'une conférence de presse, avant de lancer un ultimatum.

"S'ils acceptent nos demandes d'ici à demain nous poursuivrons le processus, sinon nous allons nous retirer et le considérer comme terminé".

La Commission électorale indépendante (IEC) a entamé lundi le processus d'élimination des bulletins de vote frauduleux de la présidentielle, plus d'un mois après le début de l'audit des 8,1 millions de voix du deuxième tour du 14 juin.

L'objectif de ce processus est de départager hors de tout doute les candidats rivaux Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani, et ainsi asseoir la légitimité du futur président appelé à mener le pays après le retrait des forces de l'Otan, d'ici la fin de l'année.

"Les critères que nous avions exigés pour l'invalidation n'ont pas été retenus", s'est plaint M. Manawi. "Les bureaux de vote dont nous avons demandé l'invalidation n'ont pas été pris en compte", a-t-il déploré.

En outre, M. Manawi a qualifié de "plaisanterie" le processus d'invalidation retenu, assurant notamment que sur 72 urnes invalidées lundi, 43 étaient vides. Au total, le deuxième tour comptait environ 23.000 urnes.

- Risques d'instabilité -

Ce nouveau coup de théâtre dans la présidentielle, entamée le 5 avril avec le premier tour, pourrait retarder la désignation d'un nouveau président pour l'Afghanistan, où toute instabilité politique est potentiellement dangereuse pour le fragile Etat en place depuis la chute des talibans en 2001.

Si la date butoir, fixée au 2 septembre par le président Karzaï, est respectée, cela permettra toutefois au nouveau chef d'Etat d'être investi à temps pour le sommet de l'Otan qui aura lieu au Pays de Galles les 4 et 5 septembre.

Mais les menaces du camp Abdullah, qui s'était pourtant engagé à accepter les résultats de l'audit, pourraient en décider autrement.

M. Abdullah, arrivé en tête du premier tour du 5 avril, a déjà menacé à plusieurs reprises de boycotter le processus électoral, appelant notamment à des modifications dans les modalités de l'audit.

Au lendemain du second tour, il avait toutefois dénoncé des fraudes massives. La tension était ensuite montée rapidement entre ses partisans et ceux de M. Ghani, sorti de ce second tour en pole position selon les résultats préliminaires.

Ce regain de tension entre les Tadjiks, favorables à M. Abdullah, et les Pachtounes, qui soutiennent en grande partie M. Ghani, ravivait le spectre de la guerre civile afghane des années 1990.

Et les observateurs craignaient que les insurgés talibans ne profitent de ce flottement pour gagner du terrain.

Afin d'écarter les risques d'instabilité politique, les deux candidats avaient pourtant signé début août, sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry, un accord pour un gouvernement d'union nationale peu importe le vainqueur de la présidentielle.

Mais les modalités précises de ce gouvernement demeurent encore inconnues.

Mais si tout se passe comme prévu initialement, le candidat victorieux devra inclure des membres de l'équipe adverse dans son gouvernement. Un poste de "responsable exécutif" aux côtés du président est ainsi prévu.

Source : AFP

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