La France "en marge du mouvement de reprise" de l'emploi, selon l'OCDE

  • Une agence Pôle Emploi à Lens
    Une agence Pôle Emploi à Lens AFP/Archives - Philippe Huguen
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Centre Presse Aveyron

La France est restée "en marge" du mouvement de reprise de l'emploi observé dans de nombreux pays ces deux dernières années, son niveau de chômage restant "très élevé" à 10,3% en juillet, a relevé mercredi l'OCDE.

"Si de nombreux pays ont connu un recul significatif de leur taux de chômage au cours de ces deux dernières années, la France est restée en marge de ce mouvement de reprise", selon une fiche thématique sur la France du rapport annuel "Perspectives de l'emploi" de l'OCDE, publié une semaine avant la réunion des ministres du Travail du G20 à Melbourne le 10 septembre.

L'Organisation de coopération et de développement économiques note que le chômage français "s'est stabilisé en France ces derniers mois, mais reste très élevé, atteignant 10,3% en juillet", en incluant l'outre-mer.

Selon des prévisions réalisées en mai, l'OCDE prévoit un pic du chômage en France métropolitaine au quatrième trimestre 2014, à 9,9%, avant de redescendre à 9,8% fin 2015. Mais ces chiffres se basent sur des projections de croissance qui semblent désormais obsolètes - 0,9% en 2014 et 1,5% en 2015 - alors que Paris a revu ses propres prévisions à la baisse, à 0,5% en 2014 et à peine plus de 1% en 2015.

De son côté, l'Insee, qui mesure le chômage selon les normes du Bureau international du travail (BIT), table sur une hausse de 0,1 point à 9,8% au deuxième trimestre 2014, avant une stabilisation jusqu'à la fin de l'année. L'Institut de la statistique publiera jeudi ses chiffres du deuxième trimestre.

Pour inverser la tendance, le gouvernement espère plusieurs centaines de milliers d'emplois du pacte de responsabilité, qui octroie 40 milliards d'euros d'ici à 2017 aux entreprises en échange de négociations dans les branches professionnelles sur l'emploi, la formation et l'investissement. Le président François Hollande a toutefois admis qu'il n'aurait d'effets "qu'à moyen terme".

Dans son rapport, l'OCDE s'inquiète du haut niveau du chômage de longue durée (plus d'un an): il concerne "plus de deux chômeurs sur cinq" qui risquent de "tomber dans un chômage structurel".

L'organisation insiste aussi sur le chômage des jeunes qui "demeure à un niveau très élevé, s'établissant à 22,5% au deuxième trimestre". Cela "risque de compromettre leurs perspectives de carrière à long terme", s'alarme-t-elle.

- "Conditions de travail stressantes" -

"Il reste urgent de mettre en oeuvre un plan majeur et complet d'actions pour les jeunes", recommande l'OCDE, qui salue la mise en place "depuis octobre 2013 dans certains territoires" de la Garantie Jeunes.

Ce dispositif offre une allocation mais aussi un accompagnement renforcé vers l'emploi à des jeunes éloignés de l'emploi. Le gouvernement compte l'étendre à 50.000 jeunes en 2015 et 100.000 en 2017.

Autre problème rencontré par les jeunes travailleurs, 55% sont en contrat à durée déterminée (CDD), contre 15% de l'ensemble des employés, selon l'étude.

"Plus inquiétant, poursuit-elle, la plupart des recrutements (tous âges confondus, NDLR) se font en CDD et cette tendance a augmenté depuis le début de la grande récession."

L'OCDE note en outre que ces contrats temporaires "ne semblent pas être un tremplin vers l'emploi durable".

Pour expliquer le phénomène, l'organisation pointe du doigt le fait que "les employeurs sont découragés d'embaucher en CDI car les coûts de licenciement y sont particulièrement élevés et incertains".

Elle conseille une "meilleure convergence des réglementations" des différents contrats, "en réduisant les coûts et l'incertitude de licenciement pour les contrats permanents, tout en promouvant les embauches sous ces contrats".

L'OCDE s'inquiète par ailleurs que, malgré une sécurité "forte" sur le marché du travail, "la qualité de l'environnement de travail (soit) relativement médiocre".

"De nombreux travailleurs souffrent de conditions de travail stressantes, caractérisées par un niveau élevé d'exigences professionnelles combiné à des ressources insuffisantes pour s'acquitter de leurs tâches", développe l'organisation.

L'Organisation de coopération et de développement économiques compte 34 pays membres, dont beaucoup de pays développés (États-Unis, Union européenne, Australie, Japon...) et émergents (Mexique, Chili, Turquie...), mais ni la Chine, ni l'Inde, ni le Brésil.

Source : AFP

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