Hollande n'en finit pas de chuter, entraînant Valls avec lui

  • Le président Francois Hollande et le Premier ministre Manuel Valls le 27 août 2014 à l'Elysée
    Le président Francois Hollande et le Premier ministre Manuel Valls le 27 août 2014 à l'Elysée AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Thomas Thévenoud, le 27 août 2014 au palais de l'Elysée
    Thomas Thévenoud, le 27 août 2014 au palais de l'Elysée AFP/Archives - Bertrand Guay
  • Le président Francois Hollande au sommet de l'Otan le 4 septembre 2014 à Newport, au Royaume-Uni
    Le président Francois Hollande au sommet de l'Otan le 4 septembre 2014 à Newport, au Royaume-Uni AFP - Alain Jocard
  • Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem lors d'une visite dans une école primaire à Saulxures-Les-Vannes, le 4 septembre 2014
    Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem lors d'une visite dans une école primaire à Saulxures-Les-Vannes, le 4 septembre 2014 AFP - Jean-Christophe Verhaegen
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Centre Presse Aveyron

François Hollande et Manuel Valls pensaient avoir sorti la tête de l'eau après avoir écarté les ministres contestataires mais avec le livre de Valérie Trierweiler et l'affaire Thévenoud, l'exécutif vient de traverser une nouvelle semaine catastrophique. 

Après le ministre du Budget Jérôme Cahuzac et son compte bancaire caché en Suisse, le conseiller du président Aquilino Morelle soupçonné de conflit d'intérêt avec un laboratoire pharmaceutique, voici un secrétaire d'Etat adversaire affiché de la fraude fiscale qui "omet" de déclarer ses revenus pendant plusieurs années.

Thomas Thévenoud, 40 ans, étoile montante du PS, a été démissionné de ses fonctions au Commerce extérieur et au Tourisme après que les nouveaux contrôles mis en place pour les membres du gouvernement via la Haute autorité de la transparence de la vie publique ont révélé qu'il se soustrayait au fisc depuis au moins trois ans.

"C'est évidemment une très mauvaise nouvelle et on s'en serait bien passé", a réagi la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, reconnaissant un "coup dur" nourrissant "la défiance à l'égard des responsables politiques". A l'approche d'un important vote de confiance du Parlement le 16 septembre, cette succession d'incidents tombe très mal.

L'éviction de M. Thévenoud jeudi en début de soirée est venue s'ajouter à une journée terrible pour le pouvoir, avec de très mauvais sondages pour François Hollande et Manuel Valls et surtout le grand déballage que constitue le livre de l'ex-compagne du président, la journaliste Valérie Trierweiler.

Parmi des dizaines d'anecdotes gênantes pour M. Hollande dans ce récit sentimentalo-politique, une formule pourrait lui porter un tort particulier: les "sans-dents", "plaisanterie" employée selon Mme Trierweiler par le président pour évoquer les pauvres.

Vendredi, lors du sommet de l'Otan dominé par la crise russo-ukrainienne de Newport (Grande-Bretagne), François Hollande se montrait très discret, son entourage limitant au strict minimum ses contacts avec la presse.

Record d'impopularité

Deux sondages parus jeudi et réalisés avant les rebondissements Trierweiler et Thévenoud ont enfoncé M. Hollande au plus bas du quinquennat, l'un (CSA) à 19% d'opinions favorables, l'autre (TNS-Sofres) à 13%, record absolu d'impopularité pour un Président de la République.

"Pour François Hollande, la cote d'alerte, et même la ligne jaune, est franchie", avertit Yves-Marie Cann, directeur de l'opinion de CSA. "Et lorsqu'on regarde les résultats dans le détail, le président est à des niveaux très bas quelle que soit la catégorie, socio-professionnelle ou de classe d'âge".

Tout aussi inquiétant pour le tandem au sommet de l'Etat, la popularité reluisante de Manuel Valls fond comme neige en été, aux alentours de 30%. Selon le baromètre TNS-Sofres, le Premier ministre a même perdu 14 points depuis juillet.

Au sortir d'une université d'été du PS plutôt réussie pour lui, le Premier ministre multiplie les déplacements pour donner l'image d'une équipe au travail et sur le terrain. Patatras: il s'est retrouvé à devoir de nouveau jouer son rôle de bouclier du président.

Dans un petit village en Lorraine, où l'objectif était de parler de la rentrée scolaire et la mise en place sans trop d'accrocs des nouveaux rythmes à l'école, Manuel Valls, interrogé sur le "Merci pour ce moment" de Mme Trierweiler, a dénoncé les "attaques outrancières" qui "abaissent le débat" public.

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