Du champs à l'assiette, l'Apaba cultive le bon et le bio

Tête de pont de la filière bio en Aveyron, l’Apaba (Association pour la promotion de l’agriculture biologique en Aveyron) fourmille d'idées pour soutenir la filière en appuyant notamment toute initiative susceptible d’accompagner les agriculteurs conventionnels dans leur démarche de conversion. Plus récemment, l'association a décidé d'aller plus loin, en mettant les consommateurs au coeur de leur réflexion. "Contrairement à l’agriculture industrielle qui se tourne vers la grande distribution, les paysans bio ont compris l’intérêt d’une telle alliance avec les consommateurs car la valorisation de leur production passe par les circuits courts", analyse José Vasquez, membre fondateur de l'association Canopé et élu au bureau au titre du collège des consommateurs de l'Apaba.

Une forme de vote

"Son pouvoir ne se cantonne pas à la place qu’il peut prendre dans une structure comme l’Apaba. Il faut bien avoir conscience que l’acte d’achat est une forme de vote en soi, un pouvoir qu’on peut tous exercer au quotidien !"  D'autant, comme il le remarque, que ces consommateurs qui ont fait le choix "d’une agriculture respectueuse du consommateur, de sa santé et des milieux naturels se sentent investis d’une plus grande responsabilité envers ceux qu’ils nourrissent et qui les font vivre." 

Sur la base de cette réciprocité, de cette alliance entre ceux qui tiennent la fourche et ceux qui tiennent la fourchette, l'Apaba a élaboré un terreau fertile à la germination des idées. Voilà donc comment des consommateurs peuvent être associés au projet de création d’un grand marché bio couvert à Rodez. Ou encore participer à cette action de sensibilisation tournée vers des familles aux revenus modestes. 

Consommer bio, à prix constant

Pour cette dernière initiative, l'Apaba va lancer un appel à candidature auprès d’une dizaine de familles aux revenus modestes de la région millavoise, pour leur proposer un accompagnement qui doit leur permettre d’augmenter de 20% la part de produits bio dans leur alimentation, et ceci à budget constant. Durant 10 mois, ces familles seront par ailleurs invitées à visiter des ateliers de transformation et des fermes bio ou initiées au décryptage des étiquettes. Celles qui le souhaitent pourront également participer à des ateliers cuisine, entre autres. Une opération éprouvée en Rhône-Alpes. Avec succès.