Le maire de Decazeville annonce une dette de 7,7 M€

C’est grave docteur ? Très grave. Grave comme l’état des lieux de la commune de Decazeville qu’a présenté le maire François Marty jeudi soir, lors d’un conseil municipal plus agité qu’à l’ordinaire. Six chapitres (administration-finances, patrimoine communal, voirie, social, intercommunalité, autres) et pas moins de 42 points composent le document lu par François Marty, qui laisse apparaître une situation globale quasi cataclysmique de la ville. À commencer par une dette établie à 7,7 M€, soit plus de 1200€ par habitant.

Il serait ici impossible d’énumérer tous les sujets qui fâchent et qui feraient que la commune serait donc aujourd’hui dans une situation "très compliquée". Dans l’inventaire dressé par le premier élu, on pourra toutefois retenir le poids des effectifs communaux (104 agents à la mairie, 77 au CCAS) et les coûts afférents.

Navigation à vue

Plus généralement, François Marty stigmatise, même si les mots employés peuvent différer, la navigation à vue qui semble avoir longtemps présidé aux destinées de la ville en matière de gestion communale, et ce, dans de très nombreux domaines: achats, stocks, gestions humaine et comptable des personnels, absentéisme trop élevé de ces mêmes personnels, mauvais climat social, "engagements financiers démagogiques", absence de suivi budgétaire, "nombreux dossiers laissés en déshérence"…

La salle Sartre, ravagée par un incendie voilà plusieurs années, pose également problème. Si le bâtiment est estimé à 700 000€, la mairie ne pourrait recevoir des assurances qu’un chèque de 25 000€. Un dossier aux accents juridiques mal ficelé auquel s’ajoutent les contentieux en cours sur la chaufferie centrale (100 000€) et sur l’espace Yves-Roques (32 000€).

Le patrimoine communal, soit 81 bâtiments qui s’étendent sur 58 000 m², "globalement anciens, mal entretenus et très coûteux", inquiète aussi François Marty. Au même titre que les équipements sportifs (gymnases, vestiaires, certains terrains…), "en très mauvais état", tout comme les toitures de l’hôtel de ville, du musée, de l’église, les cimetières ou encore l’isolation des écoles…

Une tâche immense

Et on pourrait encore parler des préoccupations liées à la voirie (80 km à traiter) ou "les préemptions et acquisitions inconsidérées d’immeubles" qui n’ont rien fait pour améliorer les finances, le parc Tourtonde étant pris en exemple. La situation de la maison de retraite de Bellevue chagrine tout autant François Marty. Un établissement dont les pertes cumulées entre juillet 2012 et fin 2014 se montent à 400 000€. Et ce put être plus sans l’aide exceptionnelle de l’ARS (234 000€).

On arrêtera là, au risque de devoir se précipiter sur la première boite d’antidépresseurs qui passe. On arrêtera là, non sans avoir évoqué les craintes de la municipalité quant à l’aménagement de la partie de la médiathèque qui incombe à la mairie: "Une coquille vide qui a déjà coûté 700 000€  et qui reste à aménager pour au moins 900 000€."

 On aura compris que les aménagements en question ne sont pas pour demain. Et ce, même si François Marty est "persuadé" que les "efforts douloureux" qui seront à consentir avec "la bonne volonté de tous" permettront d’améliorer les choses, quelle que soit "l’immensité de la tâche".