Retrait des troupes dans la douleur en Ukraine, 12 morts dans des combats

  • Une maison détruite à Semenovka le 28 septembre 2014
    Une maison détruite à Semenovka le 28 septembre 2014 AFP/Archives - Anatolii Boiko
  • Une femme âgée devant un bâtiment détruit à Pervomaisk, dans l'est de l'Ukraine, le 28 septembre 2014
    Une femme âgée devant un bâtiment détruit à Pervomaisk, dans l'est de l'Ukraine, le 28 septembre 2014 AFP/Archives - John MacDougall
  • Le président ukrainien Petro Porochenko (g), en compagnie du président du Conseil européen Herman Van Rompuy à Bruxelles le 30 août 2014
    Le président ukrainien Petro Porochenko (g), en compagnie du président du Conseil européen Herman Van Rompuy à Bruxelles le 30 août 2014 POOL/AFP/Archives - Virginia Mayo
Publié le
Centre Presse Aveyron

La création d'une zone tampon était mise à mal lundi par la poursuite des combats dans l'est de l'Ukraine qui ont fait douze morts, dont neuf soldats, le bilan le plus meurtrier depuis l'instauration d'une trêve début septembre.

Plus d'une semaine après la conclusion d'un accord à Minsk entre belligérants ouvrant la voix à une trêve durable, la paix n'est toujours pas assurée dans les régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk, théâtre en cinq mois de combats qui ont fait plus de 3.200 morts et provoqué l'exode de plus de 600.000 civils.

"Neuf soldats ont été tués et vingt-sept blessés durant les dernières 24 heures", a déclaré le porte-parole militaire, Andriï Lyssenko, à la mi-journée.

"Hier (dimanche), les rebelles ont tenté une nouvelle fois de prendre d'assaut l'aéroport de Donetsk", a ajouté M. Lyssenko. "Un de nos véhicules de transport blindé a été touché, nos parachutistes ont essuyé des pertes", a-t-il dit, sans préciser le nombre de militaires tués dans cette attaque.

Auparavant, la mairie de Donetsk avait annoncé la mort de trois civils dimanche dans ce fief de la rébellion prorusse. Cinq civils ont également été blessés.

Et alors que le dialogue entre Kiev et les séparatistes n'est toujours pas engagé sur l'avenir politique de ces provinces frontalières de la Russie, la perspective d'un "gel" du conflit - une fin à terme des combats et une zone échappant au contrôle de Kiev - se fait chaque jour plus précis.

Parallèlement, la grande ville de Kharkiv, en pointe au printemps lors du réveil des séparatismes prorusses mais qui n'a jamais pris le chemin de la rébellion armée, a connu une brève fièvre dimanche soir avec le déboulonnage de la grande statue de Lénine, la plus imposante encore érigée en Ukraine, par des manifestants nationalistes.

- Trêve des combats violée -

Lundi, des échanges de tirs, y compris à l'arme lourde, se poursuivaient à Donetsk, mettant en péril le retrait des troupes de l'armée ukrainienne et des rebelles prorusses.

Depuis l'instauration le 5 septembre d'un cessez-le-feu, les violences ont diminué dans les régions séparatistes, même si des violations régulières de la trêve ont conduit à la mort d'au moins 56 militaires et civils, selon un comptage de l'AFP.

La hausse des violences durant le week-end intervient au moment où militaires et rebelles tentent de mettre en place une zone tampon de 30 km de large tout au long de la ligne de front.

Pour cela, militaires russes et ukrainiens se sont rencontrés près de Donetsk, en zone sous contrôle ukrainien.

- Officiers russes dans l'Est -

Reconnaissant l'influence qu'elle a sur les séparatistes, l'armée russe, dont la présence dans l'Est est ainsi pour la première avérée, a ainsi promis d'agir pour convaincre les rebelles d'observer le cessez-le-feu. "Nous allons les convaincre, les raisonner. C'est le plus important", a promis à la télévision ukrainienne le général russe Alexandre Lentsov, numéro 2 de l'armée de terre.

Mais l'armée ukrainienne a évoqué l'existence "de groupes qui ne sont soumis à aucune autorité, agissent à leur guise et viennent bombarder nos positions".

Si l'accalmie se confirme sur le plan militaire, en revanche le règlement politique du conflit piétine, les indépendantistes, qui occupent une zone d'environ 230 km sur 160 le long de la frontière russe, ayant rejeté l'offre d'un "statut spécial" faite par Kiev. Selon des analystes, cette zone représente environ 3% du territoire de l'Ukraine et 9% de sa population.

"Le processus est engagé. Désormais, il va falloir parler des aspects politiques de la situation et d'un règlement politique", a observé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Le président ukrainien Petro Porochenko, élu en mai sur la promesse d'un règlement rapide du conflit, a promis de "tout faire pour que le conflit ne s'enracine pas", tout en reconnaissant qu'à chaque civil tué, le processus de paix devenait "de plus en plus dur".

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?