La police de Hong Kong sous le feu des critiques après des violences

  • Affrontements entre manifestants prodémocratie et policiers hong-kongais près des bureaux du gouvernement à Hong-Kong, le 15 octobre 2014
    Affrontements entre manifestants prodémocratie et policiers hong-kongais près des bureaux du gouvernement à Hong-Kong, le 15 octobre 2014 AFP - Ed Jones
  • Un officier de police crie sur un manifestant aspergé de gaz au poivre à Hong Kong le 15 octobre 2014
    Un officier de police crie sur un manifestant aspergé de gaz au poivre à Hong Kong le 15 octobre 2014 AFP - Alex Ogle
  • Manifestations à Hong Kong
    Manifestations à Hong Kong AFP - pld/abm
  • Un policier de Hong Kong lors des affrontements avec des manifestants prodémocratie à Hong Kong, le 15 octobre 2014
    Un policier de Hong Kong lors des affrontements avec des manifestants prodémocratie à Hong Kong, le 15 octobre 2014 AFP - Alex Ogle
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Centre Presse Aveyron

De nouveaux rassemblements pacifiques ont eu lieu mercredi soir à Hong Kong où la police s'est retrouvée sous le feu des critiques après la diffusion d'une vidéo montrant des officiers en train de rouer de coups un manifestant.

Ces heurts de mardi soir et mercredi matin figurent parmi les plus violents depuis le début de la campagne prodémocratie le 28 septembre dans l'ancienne colonie britannique, qui connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Washington a réclamé mercredi "une enquête complète" sur les violences policières.

Les frondeurs hongkongais exigent de pouvoir librement élire le prochain chef de l'exécutif hongkongais en 2017, alors que le Parti communiste chinois (PCC) entend garder la haute main sur le processus électoral.

Les leaders de la contestation ont appelé la foule à rester pacifique face aux violences lors du rassemblement de plusieurs milliers de personnes mercredi soir.

"Les violences policières de la nuit dernière m'ont choqué. Qui ne le serait pas?", a déclaré l'un des manifestants, Kay Wong, 25 ans, assistant-chercheur à l'université.

Les images diffusées par la télévision locale TVB montrent six policiers en civil en train de traîner un manifestant menotté dans un parc proche du siège du pouvoir, dans le quartier d'Admiralty, l'un des sites occupés.

L'homme est contraint de s'allonger par terre puis il est frappé à coups de poings et de pieds par des policiers. L'agression dure quatre minutes, selon la télévision.

Le ministre de la Sécurité de l'ancienne colonie britannique, Lai Tung-kwok, a annoncé que les policiers en cause avaient été suspendus de leurs fonctions après l'incident. Il a aussi annoncé l'ouverture d'une "enquête impartiale".

- 'Pas besoin' de l'armée chinoise, dit Pékin -

Son homologue de la Justice, Rimsky Yuen, a affirmé depuis Londres que toute poursuite judiciaire lancée à l'encontre de la police serait traitée avec impartialité.

Sur place, les leaders affirment avoir perdu toute confiance dans la police: "La police aurait dû escorter le manifestant jusqu'à la voiture de police, pas l'emmener au loin pour le frapper à coups de poings et de pieds", a déclaré le chef de file étudiant Joshua Wong.

Amnesty international a aussi condamné l'attaque. "Les personnes impliquées doivent être poursuivies en justice", a dit Mabel Au, directrice de l'organisation dans l'ancienne colonie britannique.

Malgré les tensions, Pékin a estimé qu'une intervention de l'armée chinoise, souvent évoquée par la rumeur dans les rangs des manifestants, n'était pas nécessaire dans l'immédiat.

"Nous espérons qu'un tel scénario ne se produira pas, la situation est en train de revenir à la normale petit à petit", a déclaré à la presse un responsable sous le couvert de l'anonymat.

De nouveaux affrontements violents ont opposé aux premières heures mercredi les manifestants aux policiers qui s'étaient mis à démanteler une nouvelle barricade érigée par les protestataires dans un tunnel routier proche des bâtiments officiels.

- Gaz au poivre -

Les policiers, qui ont fait usage de gaz au poivre, ont repris le contrôle du tunnel au bout d'une heure.

Quarante-cinq personnes ont été arrêtées, selon la police. "Des manifestants ont été frappés par des policiers", assure Ben, un étudiant de 18 ans.

Lundi et mardi, les policiers s'étaient déjà employés à détruire des barricades à Admiralty et à Causeway Bay, quartier très commerçant de l'ancienne colonie britannique prisé des Chinois.

Le troisième site d'occupation, à Mongkok, sur la partie continentale de Hong Kong, est le prochain sur la liste, avait averti la police.

Les frondeurs se sont d'abord attirés la sympathie du public mais les embouteillages, la congestion des transports en commun, la fermeture des écoles et des commerces ont fini par lasser.

L'homme le plus riche de Hong Kong, Li Ka-Shing, a encouragé les manifestants à quitter la rue, estimant que leur message a été bien reçu.

En Chine, qui craint une contagion démocratique, le site de la BBC était bloqué mercredi.

"Il y aura au moins deux ou peut-être trois candidats (aux élections de 2017)", a déclaré à Londres le ministre de la Justice Hongkongais. "Nous ne serons pas dans la situation d'un candidat unique parce que ce n'est pas permis".

"Le droit de vote et le droit d'être élu peuvent faire l'objet de restrictions raisonnables", a-t-il nuancé, promettant "consultation" et "discussion".

Source : AFP

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