Israël sous le feu des critiques à l'ONU pour ses colonies à Jérusalem-Est

  • L'ambassadrice d'Israël aux Nations unies Samantha Power, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, le 16 septembre 2014
    L'ambassadrice d'Israël aux Nations unies Samantha Power, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, le 16 septembre 2014 AFP/Archives - Timothy A. Clary
  • Une Palestinienne assise face aux vestiges de sa maison détruite par l'armée et l'administration israéliennes arguant qu'elle avait été érigée sans permis de construire  le  21 octobre 2014 à Zayem en Cisjordanie près de Jérusalem
    Une Palestinienne assise face aux vestiges de sa maison détruite par l'armée et l'administration israéliennes arguant qu'elle avait été érigée sans permis de construire le 21 octobre 2014 à Zayem en Cisjordanie près de Jérusalem AFP/Archives - Ahmad Gharabli
  • Un soldat israélien surveille l'installation de colons israéliens dans un immeuble de quatre étages qu'une famille palestinienne revendique depuis des années à Hébron accusant les colons d'acquisition frauduleuse, en Cisjordanie le 13 avril 2014
    Un soldat israélien surveille l'installation de colons israéliens dans un immeuble de quatre étages qu'une famille palestinienne revendique depuis des années à Hébron accusant les colons d'acquisition frauduleuse, en Cisjordanie le 13 avril 2014 AFP/Archives - Hazem Bader
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Centre Presse Aveyron

Israël s'apprêtait mercredi à faire face à de vives critiques devant le Conseil de sécurité de l'ONU en raison de ses nouveaux projets de colonisation à Jérusalem-Est.

Une réunion d'urgence du Conseil devait s'ouvrir à 15H00 locales (19H00 GMT), à la demande de la Jordanie. Celle-ci, membre non-permanent du Conseil de sécurité, joue communément les intermédiaires pour les Palestiniens.

Elle a été sollicitée par le représentant palestinien à l'ONU Riyadh Mansour, qui a demandé aux 15 membres du Conseil "de se pencher sur la situation de crise à Jérusalem-Est occupée".

Israël a annoncé lundi accélérer les plans pour la construction de 1.000 logements à Jérusalem-Est, empoisonnant encore davantage l'atmosphère déjà très tendue autour de la partie palestinienne de la ville, annexée et occupée.

Les Palestiniens, qui voient en Jérusalem la capitale d'un futur Etat, ont prévenu qu'une telle action pouvait déclencher "une explosion" de violences.

Cette annonce est intervenue alors que des troubles agitent Jérusalem-Est depuis quelques mois et se sont aggravés dernièrement. Les Palestiniens craignent en effet qu'Israël restreigne l'accès à la Mosquée al-Aqsa, le troisième lieu saint de l'islam.

La réunion du Conseil de sécurité des Nations unies ne devrait pas déboucher sur une résolution, mais la Jordanie va vraisemblablement chercher à ce que le Conseil émette une déclaration condamnant l'action d'Israël.

Des diplomates des Nations unies estiment que de la mise en chantier de nouvelles colonies mettrait en péril l'espoir des Palestiniens de voir se créer un Etat sur un territoire criblé de colonies juives.

- Sanctions -

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé à Israël de renoncer à de nouvelles colonies qui sont, selon lui, "illégales" et "totalement contraires à la poursuite d'une solution à deux Etats".

Le soutien des Etats-Unis à une déclaration du Conseil restait incertain. Même si Washington a condamné l'annonce de nouvelles colonies à Jérusalem-Est, les Américains restent les alliés les plus farouches des Israéliens.

Par le passé, les Etats-Unis ont ainsi mis leur veto en 2011 contre une résolution condamnant les colonies israéliennes. Il s'agit du seul veto américain à l'ONU depuis l'arrivée de Barack Obama.

Le rôle des Américains va être crucial dans ce dossier. Le secrétaire d'Etat John Kerry a été ces derniers mois un militant infatigable de la paix au Proche-Orient. Toutefois, les Etats-Unis semblent de plus en plus frustrés par l'intransigeance dont fait preuve le gouvernement israélien.

Un haut responsable américain racontait mardi au journal en ligne The Atlantic, sous couvert d'anonymat, que l'administration Obama trouvait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "trouillard" et l'attaquait sur sa décision de vouloir installer de nouvelles colonies.

"Il ne fera rien pour trouver un arrangement avec les Palestiniens ou avec les pays arabes sunnites. La seule chose qui l'intéresse, c'est de se protéger lui-même contre toute défaite politique... Il n'a pas de cran", a déclaré ce responsable.

Les relations entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu ont toujours été très fraiches et l'annonce du projet de nouvelles colonies à Jérusalem-Est a provoqué "une colère noire" au sein de l'administration américaine.

Les pays européens ont aussi mis la pression sur Israël. La Suède a par exemple dit être prête à reconnaître la Palestine et le Parlement britannique a aussi voté en faveur d'une reconnaissance de l'Etat de Palestine.

L'Union européenne a même évoqué d'éventuelles sanctions contre Israël si elle poursuivait sa colonisation, mais Benjamin Netanyahu est resté inflexible: "Je ne ferai aucune concession qui mette en danger notre pays", a-t-il dit devant le Parlement mercredi.

Dans sa lettre, l'envoyé palestinien veut que le Conseil demande à Israël de retirer immédiatement son projet de colonisation et "revienne sur le chemin de la paix qu'il a clairement abandonné".

Le secrétaire général adjoint aux Affaires politiques Jeffrey Feltman devait briefer les membre du Conseil de sécurité avant le début de la réunion.

Source : AFP

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