Le film Hippocrate suscite le débat à Espalion

  • Christine Gaulier et Coralie Gayraud, médecins, ont animé le débat .
    Christine Gaulier et Coralie Gayraud, médecins, ont animé le débat . André Routaboul
Publié le
Centre Presse Aveyron

Ciné-débat. Cette comédie dramatique a permis à l’assistance et aux deux animatrices médecins d’aborder beaucoup de sujets sur la fin de vie, l’acharnement thérapeutique…

Un beau film suivi d’une causerie sur les questions posées par ce qui s’apparente à un documentaire. Le public a apprécié la soirée qui était proposée vendredi soir au cinéma Rex à Espalion. La responsabilité, la rigueur, la rentabilité, la douleur en fin de vie, l’acharnement thérapeutique… et ce témoignage : "Ce n’est pas un métier, médecin. C’est une espèce de malédiction".

"Oui, il y a des exagérations dans le film"

Hippocrate, la comédie dramatique de Thomas Lilti a permis à l’assistance et aux deux animatrices médecins Christine Gaulier et Coralie Gayraud d’aborder beaucoup de sujets: "Il y a pas mal de choses bien filmées. L’objectif n’est pas de tout montrer, mais de faire réfléchir… C’est un excellent documentaire avec une discussion forte sur le manque de moyens et qui montre la façon dont on exploite les SFI."  Et dans la discussion sont ressortis beaucoup de sujets abordés ou suggérés: "En général, quand il y a un problème, il provient d’un enchaînement d’erreurs. Mais de là à couvrir la faute. Je ne pense pas que ça se passerait comme ça dans la réalité.""Oui, il y a des exagérations dans le film, mais il soulève aussi des questions crédibles."

Responsabilité médicale

Le débat s’est poursuivi en s’interrogeant surla décision d’arrêter et de débrancher après la réanimation: "C’est très rare qu’un interne prenne une décision tout seul, même la nuit".  "Il existe des directives anticipées, dictées par le patient. Il y a aussi l’avis de la famille." Les participants ont ajouté: "Il n’y a pas suffisamment de matériel, mais aussi de personnel. On travaille n’importe comment maintenant. Il y a beaucoup de revendications. Et le directeur n’est pas forcément du milieu. (...) Tous les actes sont cotés. Ça aboutit à une dotation budgétaire, ce qui entraîne des abus des pratiques, pour qu’un hôpital soit rentable". Avant d’affirmer "A aucun moment, il n’y a une réelle évaluation. Il n’y a pas de synthèse et on ne voit pas de visite de professeur, entouré d’internes et soignants.""A un moment, l’interne se pose la question de la responsabilité médicale."… Bien des problèmes ont été soulevés. C’est l’un des mérites de ce film, car ces questions, les patients et leurs familles se les posent souvent.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?