Drones à la centrale de Belleville: 3 personnes toujours en garde à vue

  • Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, le 15 mars 2011
    Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, le 15 mars 2011 AFP/Archives - Alain Jocard
  • Un drone Novadem NX 110 le 28 août 2014 au dessus de Les Pennes-Mirabeau
    Un drone Novadem NX 110 le 28 août 2014 au dessus de Les Pennes-Mirabeau AFP/Archives - Bertrand Langlois
  • Ségolène Royal le 5 novembre 2014 à Paris
    Ségolène Royal le 5 novembre 2014 à Paris AFP - Kenzo Tribouillard
Publié le
Centre Presse Aveyron

Deux hommes et une femme, arrêtés aux abords de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher) en possession de deux drones, sont toujours en garde à vue jeudi matin, mais les enquêteurs écartent leur implication dans la récente série de survols de réacteurs un peu partout en France.

Les deux hommes, âgés de 24 et 31 ans, et la femme âgée de 21 ans, avaient été repérés par une patrouille de routine de la gendarmerie "à une centaine de mètres" de l'enceinte de la centrale, a indiqué à l'AFP Marie-Pierre Viret, substitut du procureur de Bourges.

Soupçonnés d'avoir fait voler deux drones "aux abords" de l'installation, ils ont été placés en garde à vue pour "survol volontaire par pilote d'un aéronef d'une zone interdite", a indiqué la magistrate. "Ils ne sont pas soupçonnés d'être les auteurs de survols d'autres centrales nucléaires" par des drones, a-t-elle ajouté.

"Pour l’instant, nous ne faisons absolument pas de rapprochement avec les autres centrales", a confirmé jeudi matin le procureur de la République de Bourges Vincent Bonnefoy, au quotidien régional Le Berry républicain.

Depuis octobre, une quinzaine de vols de drones ont été signalés au-dessus ou aux abords de centrales nucléaires françaises, mettant les autorités dans l'embarras. Jusqu'à mercredi, aucun suspect n'avait été arrêté dans le cadre des enquêtes sur ces délits passibles d'un an d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Les personnes arrêtées dans le Cher - un couple demeurant dans le Loiret, et un homme domicilié en Alsace- sont "totalement inconnues de la justice" et n'ont semble-t-il aucune revendication concernant la protection des centrales ou l'énergie nucléaire, a encore indiqué M. Bonnefoy au Berry Républicain.

Le parquet de Bourges a annoncé que le procureur de la République tiendra une conférence de presse jeudi à 17H00.

- Virtuellement indétectables -

En France, le survol des centrales nucléaires est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1.000 mètres d'altitude autour des sites.

Au cours des derniers jours, un vol de drone a été détecté, lundi, au-dessus de l'ancien réacteur Superphénix de Creys-Malville (Isère), en cours de démantèlement, et un autre dimanche au-dessus de la centrale de Dampierre-en-Burly (Loiret).

La ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal a affirmé dimanche qu'elle "ne laissera quiconque porter atteinte à la réputation de sûreté de nos centrales nucléaires", tout en appelant à ne pas "minimiser, ni dramatiser" leur survol par des drones. "Les survols de centrales aujourd'hui ne font peser aucun risque sur ces centrales, qui sont construites pour résister aux secousses sismiques et même aux chutes d'un avion", a assuré la ministre.

"Nous ne prenons pas (ces faits) à la légère", a-t-elle cependant souligné en indiquant avoir eu "des réunions de concertation avec le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Défense. "Nous avons mis en place des moyens d'alerte pour identifier la source de ces survols", a précisé Mme Royal.

Pour les spécialistes, les petits engins aperçus ces dernières semaines volent trop bas et sont trop petits pour être détectables par les radars militaires ou civils. Légers, presque entièrement constitués de plastique, ils sont vendus dans le commerce pour quelques centaines d'euros.

Si certains drones, les plus basiques, sont radiocommandés et doivent être pilotés à distance par un opérateur caché à proximité - qui peut donc être repéré et arrêté - d'autres modèles, à peine plus chers, sont programmables. Pour 350 à 400 euros, on trouve désormais dans le commerce des engins virtuellement indétectables, dont les performances sont sans cesse améliorées.

La Fédération française d'aéromodélisme (FFAM) et la Fédération professionnelle du drone civil (FPDC) ont condamné mardi dans un communiqué les survols de centrales nucléaires d'EDF par des drones, qu'elles jugent contraires aux "pratiques et engagements" du secteur.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?