Ukraine: l'Union européenne sous pression pour amener Poutine à calmer le jeu

  • Un combattant pro-russe monte la garde à un point de contrôle près de Kharzisk, à l'est de Donetsk, en Ukraine, le 16 novembre 2014
    Un combattant pro-russe monte la garde à un point de contrôle près de Kharzisk, à l'est de Donetsk, en Ukraine, le 16 novembre 2014 AFP - Menahem Kahana
  • Crise en Ukraine Crise en Ukraine
    Crise en Ukraine AFP
  • La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, le 11 novembre 2014 à Berlin
    La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, le 11 novembre 2014 à Berlin DPA/AFP/Archives - Bernd von Jutrczenka
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Centre Presse Aveyron

Rester ferme en imposant de nouvelles sanctions, mais aussi tendre la main à Vladimir Poutine pour que la situation s'apaise dans l'est de l'Ukraine: l'Union européenne cherche lundi une stratégie pour sauver un cessez-le-feu moribond.

Au lendemain d'un G20 où les Occidentaux ont durement critiqué le président russe Vladimir Poutine, les ministres européens des Affaires étrangères devraient décider d'élargir la liste des personnalités dont les avoirs sont gelés et qui sont interdites d'entrée dans l'UE.

Sont visés des individus appartenant à la hiérarchie des séparatistes prorusses qui tiennent les bastions de Donetsk et Lougansk, selon plusieurs sources diplomatiques.

La situation dans l'est, stabilisée par un cessez-le-feu début septembre, va de mal en pis depuis la tenue le 2 novembre d'élections dans les Républiques séparatistes autoproclamées, que la Russie a de facto reconnues, au grand dam de la communauté internationale.

Depuis, les combats ont redoublé d'intensité et Kiev a accusé la Russie d'envoyer des troupes de combat et du matériel militaire en renfort aux rebelles. L'Otan et les observateurs de l'OSCE déployés dans la zone ont confirmé, alors que Moscou nie catégoriquement.

Le président ukrainien Petro Porochenko se dit prêt à "un scénario de guerre totale", et l'armée affirme que rebelles et troupes russes "se préparent à une offensive".

Dans ce contexte, les dirigeants occidentaux réunis ce week-end au G20 en Australie ont réservé un accueil glacial à M. Poutine.

Le président américain Barack Obama l'a prévenu: "l'isolement" de la Russie "se poursuivra" si le président russe ne fait pas en sorte que les accords de Minsk ne sont pas respectés.

- Relancer le dialogue -

"Il y a eu une unité entre les pays d'Europe et les Etats-Unis (...) Nous allons continuer de faire pression et si la Russie continue de déstabiliser l’Ukraine, d'autres mesures (de sanctions) vont suivre", a menacé le Premier ministre britannique David Cameron.

Alors que les Anglo-Saxons ont été les plus virulents, la plupart des Européens, dont plusieurs dirigeants ont échangé avec Vladimir Poutine en marge du sommet, veulent tout faire pour le ramener à la table des négociations. "Il est important de saisir toute opportunité de parler. Il y a une grande proximité de vues entre Européens sur l'Ukraine et la Russie", a expliqué la chancelière allemande, Angela Merkel. Mardi dernier, elle avait affirmé que l'UE ne prévoyait pas pour l'instant de nouvelles sanctions économiques contre Moscou.

L'Union européenne a déjà lourdement sanctionné la Russie pour son implication dans le conflit, interdisant notamment à des banques et entreprises du secteur de la défense et du pétrole, dont le géant Rosneft, de se financer en Europe, et listant 119 personnalités, dont de hauts responsables russes. Ces mesures, prises en juillet et septembre, ont contribué aux difficultés de l'économie russe, mais elles n'ont pas infléchi l'attitude de M. Poutine.

Dans ce contexte, la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, juge urgent de relancer le dialogue. Elle demande aux ministres leur feu vert pour faire la navette et jouer un rôle de "négociateur, facilitateur" entre Kiev et Moscou. Sans exclure de réfléchir à alourdir les sanctions dans le futur.

L'autre crise aiguë du moment, en Israël où le processus de paix est au point mort, est également au menu de la réunion des ministres européens. Certains Etats membres, exaspérés par la colonisation, veulent faire pression sur Israël, notamment en étiquetant les produits provenant des colonies. Mme Mogherini, qui s'est rendue récemment à Jérusalem et à Gaza, veut là aussi que la diplomatie européenne joue un rôle plus important.

Source : AFP

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