Groupe EI: un deuxième Français "en voie" d'être identifié parmi les bourreaux

  • Capture d'écran du 17 novembre 2014,  provenant d'une video de propagande du  groupe EI, diffusée le 16 novembre 2014,  montrant deux membres du groupe EI dont le Français Maxime Hauchard (d) soupçonné d'être un des bourreaux des Syriens décapités
    Capture d'écran du 17 novembre 2014, provenant d'une video de propagande du groupe EI, diffusée le 16 novembre 2014, montrant deux membres du groupe EI dont le Français Maxime Hauchard (d) soupçonné d'être un des bourreaux des Syriens décapités Al-Furquan Media/AFP/Archives - -
  • Le président français François Hollande et le Premier ministre australien Tony Abbott, lors d'une conférence de presse à Canberra, le 19 novembre 2014
    Le président français François Hollande et le Premier ministre australien Tony Abbott, lors d'une conférence de presse à Canberra, le 19 novembre 2014 Pool/AFP - Alan Porritt
  • Photo de Peter Kassig fournie par sa famille le 4 octobre 2014 et montrant le jeune homme le long de la frontière syrienne entre la fin 2012 et l'automne 2013
    Photo de Peter Kassig fournie par sa famille le 4 octobre 2014 et montrant le jeune homme le long de la frontière syrienne entre la fin 2012 et l'automne 2013 Kassig Family handout/AFP/Archives
  • Nombre de jihadistes français impliqués dans les filières syriennes et données sur le processus de radicalisation
    Nombre de jihadistes français impliqués dans les filières syriennes et données sur le processus de radicalisation AFP - S.Ramis/A.Bommenel
  • Le président américain Barack Obama, le 18 novembre 2014 lors d'une réunion à la Maison Blanche, à Washington
    Le président américain Barack Obama, le 18 novembre 2014 lors d'une réunion à la Maison Blanche, à Washington AFP - Brendan Smialowski
Publié le
Centre Presse Aveyron

Un deuxième Français qui apparaît sur une vidéo du groupe Etat islamique parmi les jihadistes qui ont décapité 18 soldats syriens était mercredi "en voie" d'être identifié, alors que les enquêtes sur les autres bourreaux se poursuivent dans plusieurs pays européens et asiatiques.

"Ce qui apparaît, c'est qu'il y avait deux Français, l'un identifié formellement, l'autre en voie de l'être", a déclaré mercredi le président français François Hollande lors d'une conférence de presse à Canberra au côté du Premier ministre australien Tony Abbott.

La justice française avait déjà formellement confirmé la présence, parmi les bourreaux, de Maxime Hauchard, 22 ans. Ce converti à l'islam serait "parti en Syrie en août 2013", avait indiqué le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve au lendemain de la diffusion dimanche d'une vidéo d'exécution, dans laquelle le groupe jihadiste a également revendiqué la décapitation de l'otage américain Peter Kassig, enlevé il y a un an en Syrie.

Parmi les 17 autres combattants apparaissant dans la vidéo à visage découvert, aucun d'entre eux n'a jusqu'à présent été formellement identifié. Certains d'entre eux ont un type occidental ou asiatique.

Un journal belge a fait état de la possible implication d'un Belge parti combattre dans les rangs jihadistes en octobre 2012. Mais cette information n'a pas été confirmée par les autorités.

Le fait de montrer dans la vidéo des hommes à visage découvert est une "manière d'illustrer la composition internationale du groupe", a estimé Aymenn al-Tamimi, membre du Forum Moyen-Orient et expert des groupes jihadistes.

- 'Effet d'horreur' -

Pour le président Hollande, l'EI cherche à "créer un effet d'horreur" avec ce message: "voyez (...) de quoi vos éventuels ressortissants seraient capables".

Suivant l'exemple de la France qui a choisi de désigner l'EI par "Daech", le ministre espagnol de l'Intérieur Jorge Fernandez Diez a souhaité que médias et experts utilisent aussi cet acronyme qui peut aussi être perçu en arabe phonétiquement comme le mot désignant "la chose qui écrase, qui piétine".

L'EI, qui comprend des centaines de combattants étrangers, s'est emparé de larges pans de territoire en Syrie et en Irak, où il sème la terreur.

La vidéo de dimanche semble en outre montrer le Britannique surnommé "Jihadi John" par les médias britanniques, qui apparaît masqué avec, à ses pieds, la tête décapitée de Peter Kassig.

Cet homme ayant un fort accent de la banlieue de Londres est considéré comme l'assassin présumé de James Foley et Steven Sotloff, les deux journalistes américains décapités depuis la mi-août avec les humanitaires britanniques Alan Henning et David Haines.

Le président américain Barack Obama, qui a dénoncé avec force cette exécution, a ordonné un réexamen complet des procédures en cas de prises d'otages "terroristes à l'étranger".

Contrairement à de nombreux autres pays, les Etats-Unis refusent le paiement de rançons en échange de la libération d'otages.

L'intransigeance de Washington n'est pas partagée par certains alliés européens, dont plusieurs auraient secrètement payé des millions de dollars pour faire libérer leurs otages, certains retenus par l'EI.

- Avancée kurde à Kobané -

Le meurtre de Kassig intervient quelques jours après l'annonce par M. Obama d'une "nouvelle étape" en Irak avec l'envoi de 1.500 conseillers supplémentaires qui porteront à 3.100 le contingent américain.

Excluant le déploiement de troupes au sol, les Etats-Unis et leurs alliés de la coalition ont récemment augmenté la fréquence de leurs raids aériens.

Fortes de ce soutien, et appuyées par des miliciens et des membres de tribus, les forces irakiennes ont regagné la semaine dernière du terrain face aux jihadistes, brisant le siège de la plus importante raffinerie du pays après avoir reconquis la ville de Baïji puis un barrage au nord de Bagdad.

Pour l'envoyé spécial de l'ONU en Irak, la stratégie du nouveau gouvernement de Haïdar al-Abadi d'apaiser les relations avec la région autonome du Kurdistan, dont les forces combattent également l'EI, et de tendre la main aux tribus locales sunnites "porte ses fruits".

Nikolai Mladenov a appelé mardi tous les autres groupes qui ne sont pas affiliés à l'EI à discuter avec Bagdad pour résoudre leurs différends et à rejoindre la campagne du gouvernement contre les jihadistes.

De son côté, le président du Kurdistan, Massoud Barzani, s'est plaint, dans un entretien avec la chaîne France 24, que le soutien de la coalition n'avait jusqu'à présent "pas été à la hauteur", affirmant ne pas avoir reçu les armes lourdes dont les peshmergas avaient besoin.

En Syrie, les Kurdes, qui combattent également l'EI dans le nord du pays et reçoivent l'appui des avions de la coalition, ont réalisé de nouveaux progrès à Kobané, chassant les jihadistes de plusieurs immeubles du centre-ville et saisissant des armes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Mardi soir, la commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution condamnant "la grave détérioration de la situation des droits de l'homme" en Syrie. La résolution condamne aussi l'utilisation d'armes chimiques dans la guerre civile qui ravage le pays depuis mars 2011, et déplore l'utilisation de la torture dans les centres de détention. Elle exhorte la Syrie à mettre fin aux attaques contre les civils, y compris en utilisant des barils d'explosifs.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?