Groupe EI: la coalition discute "stratégie" à Bruxelles

  • Le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond et le Secrétaire d'Etat américain américain John Kerry le 2 décembre 2014 à Bruxelles
    Le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond et le Secrétaire d'Etat américain américain John Kerry le 2 décembre 2014 à Bruxelles AFP - John Thys
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Centre Presse Aveyron

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry reçoit mercredi à Bruxelles les ministres d'une soixantaine de pays qui participent à la coalition contre les jihadistes du groupe Etat islamique afin de convenir d'une "stratégie" au-delà des frappes aériennes.

Les considérations militaires devraient être au coeur des débats entre les ministres des Affaires étrangères, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, M. Kerry et le général américain John Allen qui coordonne la coalition.

Mais une multitude d'autres sujets devraient être abordés, de la meilleure façon de tarir les sources de financement de l'organisation aux efforts pour contrer et "décrédibiliser" la propagande de la "marque" EI sur internet, en passant par l'aide humanitaire aux réfugiés, selon un haut responsable américain.

La réunion, une première à ce niveau, a lieu dans les locaux de l'Otan à Bruxelles, prêtés pour l'occasion.

Les Etats-Unis ont débuté le 8 août leurs frappes contre les positions de l'EI en Irak, rejoints ensuite par la France, l'Australie, la Grande-Bretagne, le Canada, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas.

Le Pentagone a de plus annoncé mardi que des avions de chasse iraniens avaient mené dernièrement des frappes contre l'EI dans l'est de l'Irak. "Nous avons des indications qu'ils ont lancé des raids aériens avec des avions F-4 Phantom ces derniers jours", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby.

C'est la première fois que Washington confirme des raids aériens menés par des appareils iraniens contre l'EI.

Par ailleurs, depuis le 23 septembre, les Américains frappent des cibles de l'EI en Syrie, avec la participation de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de la Jordanie et de Bahreïn.

Des dizaines de pays les aident en fournissant des armes, notamment aux autorités kurdes dans le nord de l'Irak, ou en partageant du renseignement.

Grâce à cette campagne, les forces irakiennes ont réussi à stopper l'avancée des jihadistes et à récupérer certains secteurs. Les frappes ont aussi permis à la ville kurde syrienne de Kobané, sur la frontière turque, de tenir malgré un siège féroce de l'EI.

Mais selon des experts, les frappes ne parviendront pas à défaire les extrémistes sunnites dans leurs bastions sans une participation étrangère au sol, pourtant exclue jusqu'ici par M. Abadi et par les pays occidentaux.

Le groupe Etat islamique, dont l'acronyme en arabe est Daech, a proclamé en juin un califat à cheval sur la Syrie et l'Irak, dont il contrôle trois grandes villes, Mossoul, Tikrit et Fallouja. Il compterait quelque 30.000 combattants dans ses rangs, dont un tiers seraient des étrangers.

Outre les exécutions de prisonniers occidentaux, il commet des viols, rapts, meurtres de masses et crucifixions de civils dans les régions sous son contrôle, et les revendique d'ailleurs activement sur les réseaux sociaux.

-'S'attaquer aux revenus'-

Les ministres doivent aussi examiner la question des combattants étrangers attirés par les largesses et la rhétorique de l'EI, et qui à leur retour pourraient commettre des attentats dans leur pays d'origine.

Washington travaille avec ses partenaires au renforcement des contrôles aux frontières et à l'établissement d'une liste noire. Une réunion consacrée à ce sujet d'inquiétude majeur, en Europe notamment, est prévue à Marrakech (Maroc) le 15 décembre.

Mais il faut avant tout "s'attaquer aux revenus" de l'EI, selon le responsable américain, qui rappelle que le trafic de pétrole a pu rapporter jusqu'à 2 millions de dollars par jour aux jihadistes. Avec les bombardements systématiques de raffineries, cette activité est toutefois devenue moins lucrative.

"Nous essayons de dessiner la carte de leur système pétrolier", des sites d'extraction aux camions-citernes traversant les frontières, en passant par les banques qui blanchissent l'argent et pourraient être "sanctionnées".

L'EI tire aussi des revenus de rançons, de pillages, d'extorsions, du trafic d'êtres humains et de la vente d'antiquités syriennes, selon ce responsable.

Tarir ces ressources "réduit leur capacité à enrôler des combattants étrangers, à acheter des armes, à se procurer du matériel, de l'essence, de la nourriture", assure le haut responsable.

La réunion ne devrait toutefois par permettre d'aplanir les divergences avec la Turquie, qui refuse de mettre une de ses bases à disposition de la coalition ou d'armer les combattants kurdes défendant Kobané.

M. Abadi compte en profiter pour demander des fonds pour reconstruire les zones détruites par l'offensive contre les jihadistes.

Source : AFP

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