Environnement. Une réunion d’information est programmée jeudi soir à Nasbinals pour expliquer le bien fondé d’un programme de recherche sur les nappes aquifères. Élus et défenseurs de l’environnement ne veulent pas en entendre parler.
Depuis quelques années dans les tuyaux, le programme Aloz visant à réaliser trois forages sur l’Aubrac, côté Lozère, mais limitrophe à l’Aveyron (zone de Font-Rouge entre Nasbinals et Saint-Chély-d’Aubrac), refait surface. Concrètement, le BRGM organise une réunion d’information ce jeudi à partir de 18h30, à la Maison Richard, à Nasbinals.
Intérêt uniquement scientifique ?
"Le projet Aloz est un programme scientifique de recherche qui vise à mieux comprendre le fonctionnement des aquifères volcaniques", résume Marc Audibert, directeur régional Languedoc-Roussillon du BRGM. En clair, il s’agit de mieux connaître le plateau, sur ce secteur spécifique, pour trouver de l’eau visant à alimenter la région. Or, pour Jean Aldebert, conseiller général de Nasbinals, ce projet, sous couvert scientifique, représente "une menace environnementale" et pointe du doigt les incohérences du BRGM déclarant dans son programme: "Nous avons choisi le site des sources de Font Rouge" puis quelques lignes plus loin: "Les forages seront réalisés dans une zone à distance de source".
Les élus inquiets
De quoi interpeller des élus comme Christiane Marfin, maire de Saint-Chély-d’Aubrac, se disant "très inquiète", y voyant là une manne financière (déjà 880 000€ de fonds européen à utiliser avant la fin de l’année) au détriment de la préservation de l’Aubrac. Ainsi, Jean Aldebert a proposé une motion demandant l’interdiction des forages en grande profondeur au conseil général de Lozère mais celle-ci n’a pas abouti (10 pour, 11 contre, 4 abstentions).
Francis Nouyrigat, responsable du jardin botanique de l’Aubrac, reconnu en tant qu’expert, membre notamment d’un comité de direction générale de la recherche scientifique et technique (DGRST), se dit "éberlué par tant d’insuffisances" de ce programme, ignorant notamment les deux publications de référence sur la géologie en Aubrac, et souligne "la nécessité d’éviter le plus possible tout pompage dans les nappes aquifères de l’Aubrac". Reste à savoir si la réunion de jeudi permettra d’aplanir la situation, voire de faire entendre raison.
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