Élections : des réformes qui rebattent les cartes de la politique

  • Retour aux isoloirs en mars pour élire les nouveaux conseillers départementaux. Et en décembre pour les conseillers régionaux. La réforme territoriale, sur le fond, laisse aussi bien les électeurs que les candidats dans un flou relatif…
    Retour aux isoloirs en mars pour élire les nouveaux conseillers départementaux. Et en décembre pour les conseillers régionaux. La réforme territoriale, sur le fond, laisse aussi bien les électeurs que les candidats dans un flou relatif… CP
Publié le
Christophe Cathala

Départementales en mars, régionales en décembre… D’un côté comme de l’autre, les consultations à venir en 2015 sont dominées par une refonte territoriale qui s’invite dans la campagne.

Sur le front de la démocratie, les années se suivent et se ressemblent. Après les municipales au printemps dernier et-pour les grands électeurs seuls- les sénatoriales en septembre, voilà les citoyens à nouveau appelés aux urnes en 2015 pour deux grandes consultations locales: les départementales les 22 et 29 mars et les régionales courant décembre (les dates officielles ne sont pas encore fixées). Deux sessions avant tout dominées par les conséquences de la réforme territoriale engagées au forceps par le gouvernement, si l’on en croit, tant pour les cantons que les régions, la levée de boucliers à droite comme à gauche et le nombre de recours engagés.

Départementales: des élus déboussolés...

Les cantonales deviennent donc les départementales mais l’artifice de langage ne saurait masquer la refonte en profondeur du processus de représentation. L’Aveyron perd la moitié de ses anciens cantons, passant de 46 à 23, mais conserve le même nombre de conseillers (46, donc, on ne peut guère parler d’économie budgétaire) avec un homme et une femme, titulaires élus sur chaque nouveau territoire dont les contours seront modifiés.

C’est le seuil démographique qui en décide avec des «cantons» regroupant plus ou moins 12500 habitants. Les zones les moins peuplées du département s’agglomèrent les unes aux autres pour ne faire qu’un seul territoire électoral. C’est particulièrement vrai pour le sud, le Lévezou, le nord... Et c’est surtout là que le bât blesse: nombre d’élus actuels perdent la possibilité de se représenter pour laisser la place à un candidat de leur camp... En Lévezou par exemple, des quatre ténors du conseil général élus sur quatre cantons, il n’en restera qu’un à pouvoir se présenter, en compagnie d’une dame pas toujours simple à trouver. Car la parité obligatoire rebat aussi les cartes, les électeurs devant voter pour un «ticket» mixte (un homme, une femme, candidats sur un même bulletin). 

... Et un avenir contrarié

Si les conseillers généraux se défendent de ne penser qu’à leur réélection, préférant mettre en avant l’étendue des nouveaux cantons ruraux qui «ruine le travail de proximité de l’élu», il n’en demeure pas moins que l’avenir promet de contrarier leur rôle quand on sait qu’en 2017 d’abord, en 2020 enfin, les départements perdront une large part de leurs compétences. Leur disparition est même envisagée par Manuel Valls au terme du mandat pour lequel ils doivent être élus... Cela n’empêche pas nombre de prétendants, dès ce début d’année, de déclarer leur candidature à cette élection. Ce n’est donc pas forcément une campagne de projets qui se lance en ce début janvier...

Régionales: une équation à plusieurs inconnues

Rebelote quelques mois plus tard pour les régionales qui devaient, initialement, être couplées avec les cantonales de mars. Le gouvernement a préféré les désolidariser pour convoquer finalement le scrutin en décembre. Là aussi, la réforme territoriale fait son office: les régions fusionnent un peu partout, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ne feront qu’une. C’est un scrutin de liste qui attend les électeurs: chaque parti politique présentera donc sur un même bulletin un chapelet de candidats. Les deux assemblées réunissant aujourd’hui 158 élus (91 en Midi-Pyrénées et 67 en Languedoc-Roussillon), on peut penser qu’ils ne seront pas demain aussi nombreux, c’est le sens de la mutualisation. Et on ne sait pas encore si l’Aveyron pourra conserver ses onze sièges à la région. D’ici décembre, on devrait y voir plus clair. Y compris sur les nouvelles compétences dévolues aux conseils régionaux, véritable argument de motivation des électeurs car c’est bien demain la Région qui impulsera toute la politique locale. 

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