L'après Lepaon à la CGT: Martinez, numéro 1 de la métallurgie, tiendrait la corde

  • Philippe Martinez de la CGT (c) donne une conférence de presse avec deux autres responsables syndicaux de Renault , Serge Depry de la CFTC (g)  et Daniel Richter de la CFDT (d), le 4 avril 1997 à Issy-les-Moulineaux, près de Paris
    Philippe Martinez de la CGT (c) donne une conférence de presse avec deux autres responsables syndicaux de Renault , Serge Depry de la CFTC (g) et Daniel Richter de la CFDT (d), le 4 avril 1997 à Issy-les-Moulineaux, près de Paris AFP/Archives - Pascal Pavani
  • L'ancien patron de la CGT, Thierry Lepaon, le 11 janvier 2015 lors de la "Marche républicaine" à Paris
    L'ancien patron de la CGT, Thierry Lepaon, le 11 janvier 2015 lors de la "Marche républicaine" à Paris AFP - Thomas Samson
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Centre Presse Aveyron

La direction de la CGT devrait présenter lundi Philippe Martinez, numéro un de la métallurgie, comme nouveau secrétaire général, mais elle doit en convaincre le turbulent "parlement" de la centrale qui risque de ne pas adouber une équipe proche du démissionnaire Thierry Lepaon.

La Commission exécutive (direction élargie) est réunie toute la journée à huis clos au siège de la CGT pour s'accorder sur la candidature d'une nouvelle équipe dirigeante: un secrétaire général et neuf autres membres du bureau confédéral (direction resserrée).

Ces candidatures devraient être soumises mardi au Comité confédéral national (CCN, "parlement"), qui est le seul à disposer de la prérogative de les élire à une majorité de deux tiers.

Contraint à la démission mercredi dernier, après deux mois de polémiques sur son train de vie, M. Lepaon a gardé la main sur le choix de son successeur: les noms qui sont mis sur la table lundi émanent d'un "groupe de travail" restreint constitué autour de lui.

M. Martinez, la cinquantaine, ancien de Renault Boulogne-Billancourt, qui dirige depuis 2008 la Fédération des métaux (la troisième de la centrale) a fait partie de ce groupe de sélection et a consulté des cadres ces derniers jours.

"Le scénario le plus vraisemblable est de présenter Philippe Martinez pour prendre la tête du syndicat pour une direction de transition jusqu'au prochain congrès de 2016", a indiqué à l'AFP une source interne.

"Risque de foire d'empoigne"

A sein de la nouvelle équipe "ne devrait figurer aucun des membres du bureau sortant", selon cette source.

Des noms circulent, notamment celui de Colette Duynslaeger, numéro un de la Fédération de La Poste, pour être l’administrateur-trésorier, poste sensible, le précédent Eric Lafont ayant démissionné dans la foulée des révélations sur les dépenses effectuées pour M. Lepaon.

D'autres candidats devraient être proposés pour entrer au bureau: Grégory Roux (cheminots), Pascal Debay (Union départementale de Meurthe-et-Moselle), Fabienne Cru-Montblanc (présidente du groupe CGT au Cese), Frédéric Imbrecht (ex-énergie) ou son épouse, Virginie Gensel-Imbrecht, actuelle numéro un de l'énergie. Pascal Joly (numéro un en Ile-de-France) et Marie Saavedra (UD Vaucluse) seraient également pressentis.

Nadine Prigent, ancienne candidate au poste de numéro un en 2012, "un soutien de M. Lepaon", pourrait également entrer au bureau, selon cette source.

La Commission exécutive devrait avaliser ces propositions. Elle avait déjà prouvé sa docilité la semaine dernière en acceptant la procédure de sélection, proposée par M. Lepaon, qui reste membre de cette direction élargie.

Mais au "parlement", ça risque de coincer. "On est mal parti pour le CCN, des noms circulent qui risquent de ne pas faire consensus. Cela risque d'être une foire d'empoigne", prévoit une source interne.

"Les proches de Thierry Lepaon n'ont pas laissé les mains libres à Philippe Martinez pour constituer son équipe et l'ont corseté", a estimé auprès de l'AFP une autre source interne.

Si des responsables "qui n'ont pas travaillé pour faire démissionner Thierry Lepaon sont présents dans le bureau, le CCN pourrait les rejeter", prévient-elle.

La candidature de M. Martinez et de son équipe aurait probablement le soutien de grosses fédérations - dont les voix sont prépondérantes au CCN - notamment la métallurgie, la Poste, la santé, les cheminots, l’énergie.

Mais d'autres, qui souhaitent "une rupture avec Thierry Lepaon n'accepteront pas de ne pas être entendus", prévient une source.

Le CCN de la CGT est parfois imprévisible. Il avait rejeté le 31 mai 2012 la candidature de Nadine Prigent présentée par Bernard Thibault et avait mis en minorité en mai dernier Thierry Lepaon sur son projet de restructuration de la NVO, le magazine de la centrale.

Source : AFP

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