Otages du groupe EI: nouvelles menaces de mort contre le pilote jordanien

  • Montage en date du 28 janvier 2015 de portraits du pilote jordanien Mia’dh al-Jasaben et de l'Irakienne Sajida al-Rishawi
    Montage en date du 28 janvier 2015 de portraits du pilote jordanien Mia’dh al-Jasaben et de l'Irakienne Sajida al-Rishawi AFP - -
  • La photo de l'otage nippon Kenji Goto apparaît sur un écran géant de la TV japonaise le 28 janvier 2015 dans une rue de Tokyo
    La photo de l'otage nippon Kenji Goto apparaît sur un écran géant de la TV japonaise le 28 janvier 2015 dans une rue de Tokyo AFP - Kazuhiro Nogi
  • Le Premier ministre japonais  Shinzo Abe à son arrivée à son bureau le 29 janvier 2015 à Tokyo
    Le Premier ministre japonais Shinzo Abe à son arrivée à son bureau le 29 janvier 2015 à Tokyo AFP - TORU YAMANAKA
  • Image distribuée par le groupe Etat islamique aux sites islamistes montrant le pilote jordanien que l'EI a capturé en Syrie le 24 décembre 2014
    Image distribuée par le groupe Etat islamique aux sites islamistes montrant le pilote jordanien que l'EI a capturé en Syrie le 24 décembre 2014 Welayat Raqa/AFP/Archives
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Centre Presse Aveyron

Le groupe Etat islamique a, dans un nouvel enregistrement, menacé de tuer jeudi en fin de journée un pilote jordanien si Amman ne relâchait pas une jihadiste irakienne en échange de la libération d'un Japonais retenu également en otage.

Ce nouvel ultimatum a pris la forme d'un enregistrement diffusé via des comptes Twitter liés au groupe jihadiste qui a exécuté de nombreux otages notamment occidentaux enlevés en Syrie. Il est formulé en anglais par une voix qui est très probablement celle de l'otage japonais Kenji Goto selon Tokyo.

Mercredi, la Jordanie s'est dit prête à libérer la prisonnière irakienne Sajida al-Rishawi condamnée à mort pour sa participation à des attentats en 2005 à Amman, mais a souhaité que l'EI relâche également son pilote.

Le groupe ultraradical a précisé que l'ultimatum expirait à l'heure où le soleil se couche à Mossoul, son fief dans le nord de l'Irak, soit entre 14H30 et 15H00 GMT. Il exige, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE), que Sajida al-Rishawi soit transférée à la frontière syro-turque.

Au poste-frontière turc d'Akçakale, face à la ville syrienne de Tall Abyad aux mains de l'EI, une cinquantaine de journalistes, dont une dizaine de Japonais, patientaient dans l'éventualité d'un échange.

Aucun déploiement exceptionnel de forces de l'ordre turques n'était visible, mais il y avait une présence remarquée de policiers et d'agents en civil. La frontière n'est pas fermée.

- Amman sous pression -

Maaz al-Kassasbeh a été capturé le 24 décembre après le crash de son F-16 en Syrie où il menait un raid sur des positions de l'EI dans le cadre de la coalition internationale antijihadistes. Le journaliste Kenji Goto a été enlevé fin octobre ou début novembre en Syrie aussi.

A Amman, les forces armées ont dit examiné l'authenticité du nouvel enregistrement. "Notre priorité c'est Maaz", a réaffirmé leur porte-parole, alors que l'EI n'a pas évoqué une possible libération de l'otage jordanien.

"Nous allons faire de notre mieux pour obtenir la libération au plus vite du ressortissant nippon", a déclaré le Premier ministre Shinzo Abe, en réitérant avoir demandé dans ces "circonstances difficiles" la coopération du gouvernement jordanien.

Si Tokyo se satisferait de récupérer Kenji Goto en échange de l'Irakienne, comme le propose l'EI, cette option est difficile à accepter pour le gouvernement et l'opinion publique en Jordanie, pour qui la libération de Maaz al-Kassasbeh constitue la priorité.

Le Japon, l'un des principaux créanciers de Jordanie à qui il a fourni des aides de 335,5 millions de dollars depuis 2007, tente cependant de persuader Amman de l'aider à sauver M. Goto.

Les Japonais sont en effet déjà choqués par l’exécution d'un autre otage nippon, Haruna Yukawa, dans un enregistrement diffusé par l'EI le 24 janvier. Il avait été capturé en août en Syrie, avant que M. Goto ne parte à sa recherche et soit enlevé à son tour.

Pour les experts, la Jordanie est écartelée et sous forte pression: l'allié japonais souhaite la libération de son ressortissant, l'allié américain refuse de céder aux jihadistes et son opinion publique veut la libération du pilote.

- Deux journalistes arrêtés -

Après l'exécution du premier otage japonais, l'EI avait à nouveau menacé mardi d'exécuter le second otage japonais ainsi que le pilote jordanien si la jihadiste irakienne n'était pas libérée.

Après de folles rumeurs sur la libération de Sajida al-Rishawi, deux journalistes jordaniens ont été arrêtés pour avoir annoncé à tort qu'elle avait été relâchée la veille, témoignant de la nervosité des autorités.

L'EI, dont les actes suscitent une vague d'indignation internationale, est monté en puissance à la faveur de la guerre en Syrie et contrôle de vastes pans de territoire dans ce pays et en Irak voisin.

Accusé de crimes contre l'Humanité, le groupe jihadiste est la cible de frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, à laquelle participe la Jordanie. Le Japon affirme sans cesse sa détermination à combattre le terrorisme même si Tokyo ne peut agir que par des moyens non militaires.

Source : AFP

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