Etats-Unis: regain de tension à Ferguson après des tirs contre des policiers

  • La police sur les lieux où deux policiers ont été blessés, devant le commissariat de Ferguson, le 12 mars 2015
    La police sur les lieux où deux policiers ont été blessés, devant le commissariat de Ferguson, le 12 mars 2015 Getty/AFP - Michael B. Thomas
  • Des policiers face à des manifestants devant le commissariat de Ferguson (Missouri), le 11 mars 2015
    Des policiers face à des manifestants devant le commissariat de Ferguson (Missouri), le 11 mars 2015 Getty/AFP - Michael B. Thomas
  • Le chef de la police de Saint Louis, Jon Belmar, le 12 mars 2015, lors d'une conférence de presse au sujet des policiers blessés par des tirs la veille, à Clayton, Missouri
    Le chef de la police de Saint Louis, Jon Belmar, le 12 mars 2015, lors d'une conférence de presse au sujet des policiers blessés par des tirs la veille, à Clayton, Missouri AFP - Michael B. Thomas
  • Carte et repartition de la population à St Louis et dans les communes voisines du Missouri, dont Ferguson
    Carte et repartition de la population à St Louis et dans les communes voisines du Missouri, dont Ferguson AFP - J.Saeki/A.Leung, js/gal/vl/pld
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Centre Presse Aveyron

Un ou des tireurs étaient recherchés jeudi à Ferguson, ville du centre des Etats-Unis qui a connu un regain de tension dans la nuit, après que deux policiers ont été blessés par balle à la fin d'une manifestation antiraciste.

La police a été victime d'une "véritable embuscade. On ne pouvait pas la voir venir", a accusé jeudi devant la presse le chef de la police du comté de St-Louis, Jon Belmar, après les tirs provenant "d'arme de poing" dans la nuit contre les policiers.

Le ou les auteurs des tirs étaient toujours recherchés et le ou les retrouver "est notre priorité numéro un", a-t-il ajouté.

En milieu de matinée, une équipe de SWAT, l'équivalent du GIGN français, a été filmée en train de perquisitionner dans une maison voisine du poste de police et, selon des voisins cités par la presse locale, trois personnes ont été interpellées dont une femme.

La ville de Ferguson, théâtre de manifestations depuis qu'un jeune Noir a été tué le 9 août 2014 par un policier blanc, a connu mercredi soir un regain de tension avec le rassemblement de quelque 150 personnes devant les locaux de la police.

Les manifestants entendaient saluer la démission quelques heures plus tôt de Thomas Jackson, le chef de la police de Ferguson qui avait été accusée il y a une semaine, dans un rapport accablant du ministère de la Justice, de pratiques racistes quasiment routinières.

Alors que la manifestation se dispersait vers minuit (5H00 GMT jeudi), "trois ou quatre tirs" ont été lancés, à environ 150 mètres de distance, contre la ligne des quelque 40 policiers toujours stationnés devant le poste de police, a raconté M. Belmar.

Les deux blessés ont depuis quitté l'hôpital, selon les médias locaux.

"Grâce à Dieu, nous ne déplorons pas la mort de deux policiers la nuit dernière", a ajouté le chef policier en insistant à de nombreux reprises sur le fait qu'il était "très difficile" d'assurer le maintien de l'ordre tout en protégeant le droit de chacun de manifester.

"J'espère que chacun comprend ça, nous marchons sur des oeufs", a-t-il dit.

- Une violence "inacceptable" -

De son côté, les parents de Michael Brown ont condamné ces "tirs insensés", en dénonçant les actes "d'agitateurs isolés qui essayent de pervertir un mouvement pacifique et non-violent".

Le "tireur n'était pas avec nous", a affirmé sur Twitter un des organisateurs de la manifestation, DeRay Mckesson, en estimant qu'il "y en a qui veulent essayer de discréditer le mouvement".

La "violence contre la police est inacceptable", a réagi de son côté le président Barack Obama sur le compte Twitter de la Maison Blanche. Le "chemin de la justice est un de ceux sur lesquels nous devons marcher tous ensemble", écrit-il.

Le ministre de la Justice Eric Holder a pour sa part condamné cette "attaque abominable" qu'il a qualifiée d'"inexcusable et répugnante".

"Je condamne la violence contre ceux qui protègent la communauté dans les termes les plus forts", a-t-il indiqué dans un communiqué de presse, citant également les morts récentes de policiers à Philadelphie (est) et en Louisiane (sud).

Une enquête de son ministère sur les événements ayant conduit à la mort de Michael Brown, le jeune Noir tué, avait dédouané le policier auteur des tirs, Darren Wilson, en arguant du fait que le policier était en légitime défense.

Mais le ministère avait publié en parallèle un rapport dévastateur contre les pratiques policières au quotidien à Ferguson, en montrant, chiffres à l'appui, l'inégalité de traitement réservé aux Noirs.

Ferguson est une ville à majorité noire mais dont quasi tous les responsables sont blancs.

Une série de cinq démissions en cascade, plus un licenciement, avait suivi la publication de ce rapport dont mercredi celle du chef de la police de Ferguson, demandée depuis longtemps par les militants des droits civiques.

Le maire de la ville James Knowles avait ensuite affirmé qu'il allait engager les réformes préconisées par le ministère de la Justice.

Source : AFP

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