La production de miel en France au plus bas depuis 20 ans

  • La production de miel en France au plus bas depuis 20 ans
    La production de miel en France au plus bas depuis 20 ans
  • La baisse de la production en 2014 a paradoxalement été accompagnée par un regain d'intérêt pour l'apiculture, qui se traduit par une hausse du nombre d'apiculteur.
    La baisse de la production en 2014 a paradoxalement été accompagnée par un regain d'intérêt pour l'apiculture, qui se traduit par une hausse du nombre d'apiculteur. CP
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Centre Presse Aveyron

La production de miel en France en 2014 a baissé d'un tiers par rapport à l'année précédente pour tomber à environ 10000 tonnes, le niveau le plus bas depuis 20 ans, informe jeudi l'Union nationale des apiculteurs français (Unaf) qui pointe encore du doigt les insecticides. En 1995, plus de 32 000 tonnes avaient été récoltées. Depuis, la production annuelle ne cesse de baisser, les colonies enregistrant des mortalités très élevées causées par certains pesticides et parasites comme le frelon asiatique, ainsi que par la perte d'une partie de leur habitat provoquée par la monoculture intensive.

En 2014, des conditions météorologiques "catastrophiques pour les abeilles", selon l'Unaf, ont encore aggravé leur mortalité. Celle-ci a atteint 50 à 80% dans les grandes régions de production comme Provence-Alpes Côte d'Azur, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. La baisse de la production en 2014 a paradoxalement été accompagnée par un regain d'intérêt pour l'apiculture, qui se traduit par une hausse du nombre d'apiculteurs, plutôt amateurs, et de ruches, évaluées désormais entre 1,25 et 1,3 million.

"Aides financières exceptionnelles"

L'Unaf, la plus importante association de professionnels du secteur, estime que le plan de soutien à l'apiculture, lancé en 2013, "parait bien dérisoire et ne répond en aucune manière aux préoccupations urgentes des apiculteurs qui luttent pour leur survie". L'organisation demande des "aides financières exceptionnelles". Les apiculteurs réclament une interdiction plus large de certains insecticides mis en cause dans le dépérissement des colonies, ainsi que des mesures renforcées contre des parasites.

La production de miel en France au plus bas depuis 20 ans
La production de miel en France au plus bas depuis 20 ans

L'Assemblée vote l'interdiction des néonicotinoïdes en 2016  

Les insecticides néonicotinoïdes sont particulièrement visés. Quatre molécules de cette classe font l'objet d'une interdiction temporaire dans l'Union européenne depuis juillet 2013 pour l'enrobage des semences, le traitement de sol et en pulvérisation sur certaines cultures.

Sensible au "cri d'alarme des apiculteurs", l'Assemblée nationale a voté jeudi, contre l'avis du gouvernement, l'interdiction à compter de janvier 2016 des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes via un amendement des socialistes Gérard Bapt et Delphine Batho.  

"En France, environ un tiers des céréales à paille est traité avec les néonicotinoïdes, alors que ces mêmes cultures sont utilisées en rotation avec du tournesol, très attractif pour les abeilles", explique l'Unaf. Par ailleurs, "d'autres substances très dangereuses pour les abeilles restent sur le marché, telles le thiaclopride ou l'acétamipride, toutes deux de la famille des néonicotinoïdes", souligne-t-elle. Cinq molécules en effet restent actuellement autorisées en France (imidaclopride, thiaclopride, clothianidine, thiaméthoxame et acétamipride) et présentent une toxicité aigüe, notamment pour les abeilles.  

Ségolène Royal défavorable à l'interdiction

Défavorable à la mesure, au motif notamment que "le cadre européen ne permet pas une interdiction stricte", la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a souligné le travail engagé par le gouvernement en matière de pesticides, y compris le plan sur la sauvegarde des pollinisateurs sauvages et des abeilles, et les discussions au niveau européen.

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