Elle court, elle court, la langue basque

  • Des participants à la Korrika, course-relais de onze jours et 2.500 km entre Pays basque français et espagnol, le 21 mars 2015 à Andoain
    Des participants à la Korrika, course-relais de onze jours et 2.500 km entre Pays basque français et espagnol, le 21 mars 2015 à Andoain AFP - Ander Gillena
  • Un employé d'un atelier de Larressore fabrique le traditionnel bâton de marche basque, le Makhila, le 23 février 2015
    Un employé d'un atelier de Larressore fabrique le traditionnel bâton de marche basque, le Makhila, le 23 février 2015 AFP - Iroz Gaizka
  • Les pointes et un pommeau du traditionnel bâton de marche basque, le Makhila, dans l'atelier de la famille Ainciart-Bergara, le 23 février 2015, à Larressore (Pyrénées-Atlantiques)
    Les pointes et un pommeau du traditionnel bâton de marche basque, le Makhila, dans l'atelier de la famille Ainciart-Bergara, le 23 février 2015, à Larressore (Pyrénées-Atlantiques) AFP - Iroz Gaizka
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Centre Presse Aveyron

Brandissant le bâton-témoin entouré de l'ikurrina, le drapeau basque vert, rouge et blanc, Laïda Etcheverry et Peio Iputxa ont franchi jeudi à Urepel (Pyrénées-Atlantiques) la ligne de départ de la Korrika.

Cette course-relais de onze jours et 2.500 km entre Pays basque français et espagnol est destinée à promouvoir l'enseignement de la langue basque.

"Nous courons en hommage à tous les enseignants en langue basque", s'est ému Peio Iputxa, lui-même professeur de basque, revêtu d'un dossard coloré arborant le numéro 1, avant de s'élancer sous les applaudissements nourris d'une foule compacte de quelque 4.000 personnes réunies sur la place du village, au cri de "Ttipi Ttapa Korrika" ("Pas à pas, la course").

Au son de la txalaparta (percussions), de l'irrintzina (cri des bergers basques) et du chant des bertsulari (improvisateurs), le "binôme", suivi d'une myriade de coureurs, a dévalé la rue principale d'Urepel, village de 300 habitants, situé à flanc de montagne au fond de la vallée des Aldudes, en Basse-Navarre.

Durant 11 jours et 10 nuits, sans interruption, les participants vont se succéder kilomètre après kilomètre, sillonnant le Pays Basque français puis le Pays Basque espagnol pour se transmettre le précieux bâton-témoin, jusqu'à leur arrivée à Bilbao le 29 mars.

Le message qui se trouve à l'intérieur du bâton ne sera lu qu'à Bilbao.

La Korrika, qui a lieu tous les deux ans, fête sa 19e édition et mobilise à chaque fois des millliers de personnes. Participants, curieux et bénévoles qui assurent repas, animations et autres concerts à chaque point d'arrivée ou de départ organisés dans une ville ou un village à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

- "Paie ton kilomètre" -

"Nous avons mis beaucoup d'énergie pour préparer cette 19e édition. Une dynamique s'est créée et elle ne s'éteindra pas de sitôt", assure Karine Etcheverry, membre de l'association Adur, qui oeuvre à Urepel pour la promotion de la langue basque.

"La langue basque est minorisée puisqu'elle n'est pas officielle et bon nombre de ses locuteurs ne l'utilisent pas en dehors de leur domicile. La Korrika festive, solidaire, militante, est un bon moyen de la faire sortir sur la place", estime-t-elle.

Chaque kilomètre de la Korrika s'achète: association, entreprise ou simple particulier paient leur kilomètre (cinq euros minimum pour un particulier, 180 euros pour les associations et 400 euros pour les entreprises).

Les bénéfices de la course sont destinés à financer l'association AEK qui dispense des cours de basque aux adultes ou des stages immersifs en euskara (langue basque), un domaine où le village d'Urepel est pionnier.

Les gains pour le Pays Basque français, qui compte 1.070 élèves, se montent à 70.000 euros. Et 700.000 euros sont destinés au Pays Basque espagnol, qui en compte six fois plus.

"Ces 70.000 euros ne couvrent que 4% du budget d'AEK", regrette Amaia Fontang, responsable de la communication de la Korrika au Pays Basque français. "C'est peu, mais c'est déjà ça", lance-t-elle.

Source : AFP

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