Départementales: Valls appelle Sarkozy à "se reprendre" après sa "faute morale"

  • Le Premier ministre Manuel Valls en campagne pour les départementales le 23 mars 2015 à Noisy-le-Grand
    Le Premier ministre Manuel Valls en campagne pour les départementales le 23 mars 2015 à Noisy-le-Grand AFP - Thomas Samson
  • Carte de France du rapport de force entre gauche, droite, et FN par département, après le 1er tour des départementales Carte de France du rapport de force entre gauche, droite, et FN par département, après le 1er tour des départementales
    Carte de France du rapport de force entre gauche, droite, et FN par département, après le 1er tour des départementales AFP - L. Saubadu/A.Bommenel/J.Bonnard, abm/dmk/fh
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Centre Presse Aveyron

Manuel Valls a appelé mardi Nicolas Sarkozy à "se reprendre", après avoir réaffirmé que le président de l'UMP commettait "une faute morale et politique" avec le "ni-ni" face au FN, et martelé l'appel au "rassemblement" à gauche avant le second tour des départementales.

Le Premier ministre, qui s'exprimait devant les médias avant de se rendre à la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a longuement martelé que le refus de "choisir clairement entre un candidat républicain de gauche et le FN" est "une faute morale par rapport aux valeurs de la République, une faute politique, qui ne sert pas la droite républicaine, pour le coup très divisée".

Jugeant "Nicolas Sarkozy très nerveux et, au fond, très caricatural" avec des "prises de position (qui) ne servent pas l'intérêt général et la République", M. Valls a lancé: "Je lui demande de se reprendre, tranquillement, sans être nerveux, je lui demande de réfléchir aux conséquences de sa prise de position".

"C'est intenable que de ne pas choisir quand on est un responsable politique. Lui, on ne connaît pas sa position sur le mariage pour tous, on ne connaît pas sa position en ce qui concerne le second tour des départementales. Donc (...) je crois que Nicolas Sarkozy a besoin aussi de calme et de réflexion", a insisté le chef du gouvernement.

Si "un peu plus de 500 candidats de gauche ont été éliminés, souvent à cause de la division, il y en a aussi 300 du côté de l'UMP", a souligné M. Valls.

Il a également jugé "Nicolas Sarkozy très isolé (...) Quand on voit, heureusement, la prise de position d'Alain Juppé, de François Fillon mais aussi de beaucoup de candidats sur le terrain qui appellent heureusement à voter pour les candidats de gauche lorsqu'ils sont face au Front National".

Dans une autre pique, M. Valls a déclaré: "Je vois qu'il s'intéresse beaucoup à moi (...) qu'il ne s'inquiète pas, je fais mon travail de Premier ministre et j'agis tous les jours pour les Français".

Le Premier ministre s'est aussi "réjoui du rassemblement qui est en train de s'opérer à gauche, socialistes, écologistes, communistes, autour des candidats de gauche présents au second tour", disant sentir "une plus grande mobilisation" qu'avant le premier tour. "La division est toujours mortifère", a-t-il dit.

Devant les députés PS, il a notamment mis l'accent sur le fait que la gauche, même affaiblie, résistait beaucoup mieux que prévu, mais qu'il fallait rester mobilisé face à un "vote FN qui devient pérenne, s'enracine", selon un élu.

M. Valls, qui a incité les élus à se rassembler avec les écologistes et les communistes et à faire des meetings unitaires localement, n'a pas exclu des "inflexions" sur la politique gouvernementale "sans changer le cap", a rapporté un autre député sous couvert d'anonymat.

Les députés présents semblaient partagés "entre attente du second tour et dépit", selon un participant à la réunion. "On a limité les dégâts", tentaient de se consoler des élus PS en privé.

A gauche, a estimé auparavant le président du groupe PS Bruno Le Roux, "le rassemblement se fait aujourd'hui dans toutes les régions, même si ce n'est pas facile parce qu'il y a eu des propos quelquefois qui visent à le rendre difficile".

Interrogé sur l'écologiste Cécile Duflot, toujours critique sur le rôle du PS dans la division de la gauche, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen a répondu: "Nous aurons l'occasion d'en reparler... l'heure est au rassemblement".

Source : AFP

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