La filière lait en question à la chambre d’agriculture de l'Aveyron
Débats. Suppression des quotas laitiers, difficultés de la filière roquefort, fermeture de laiterie de Saint-Georges-de-Luzençon : les motifs d’inquiétudes des producteurs sont nombreux.
Les questions autour de la filière lait ont agité la dernière session de la chambre d’agriculture, mardi à Rodez. Jacques Molières, son président, est revenu sur plusieurs événements qui ont secoué les agriculteurs ces derniers mois.
À commencer par la suppression des quotas laitiers, dès aujourd’hui - les volumes produits ne seront plus définis par l’administration mais par des contrats passés entre les producteurs et leur laiterie. « Nous avons une opportunité dans les cinq ans à venir car il y a des marchés à prendre, estime Jacques Molières. Un litre de lait supplémentaire, ça fait un euro de plus de chiffre d’affaires pour le territoire. » Celui-ci prévient toutefois que la fin des quotas « risque de se traduire par une volatilité plus importante des prix et par une concurrence accrue entre les producteurs ».
Pour le président de la chambre d’agriculture, l’enjeu « va être de se regrouper pour peser dans les discussions ». Un principe que Jacques Molières croit « valable » pour toutes les filières et en particulier celle du roquefort. Le fromage emblématique de l’Aveyron est en difficulté : sur la campagne 2013-2014, la fabrication de roquefort a diminué de 4,4 %.
D’autant que la récente fermeture de la laiterie de Saint-Georges-de-Luzençon, à la suite d’inondations dans le Sud-Aveyron, va « fragiliser encore un peu plus cette filière». Même si une partie de l’activité se redéploie à Rodez, à l’usine Valmont et au Massegros, en Lozère. « Reste à savoir si Lactalis va diversifier sa production », lance un producteur de lait de brebis.
Manque de visibilité
Jacques Molières a également évoqué l’avenir de la filière caprin lait. Après un net recul de sa production, les efforts « autour des projets de diversification et de structuration portent leurs fruits ». Et dans les zones à forts handicaps naturels, « l’enjeu sera de maintenir une dynamique laitière ». Les interrogations autour de la Pac 2014-2020, et notamment de l’Indemnités compensatoires de handicap naturel (ICHN) sont sur toutes les lèvres. « De nombreuses inconnues demeurent, à quelques jours du début de la campagne des déclarations, tempête Jacques Molières. Il y a un manque de visibilité à moyen et long terme qui pénalise clairement les agriculteurs. »

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