Dieye : affronter Rodez, «ça va me faire quelque chose»

Samedi, le Raf se rend chez le leader Béziers. Un match pas comme les autres pour l’attaquant biterrois, Abdou Dieye, parti de Rodez lors du dernier mercato hivernal. Entretien.

Samedi, vous recevez le Raf. Pour vous, l’ancien Ruthénois, on imagine que ce sera une rencontre un peu particulière ?

Oui car je vais rejouer face à mes anciens coéquipiers. Ça va me faire quelque chose. J’ai joué un an et demi avec eux. Ce n’est pas rien. Mais une fois sur le terrain, il faudra que je laisse tout ça dans un coin de ma tête.

Depuis votre arrivée à Béziers en toute fin du mercato d’hiver, vous avez inscrit 2 buts en six matches, soit autant que lors de la première moitié de saison avec le Raf. Comment expliquez-vous cette forme ?

Je ne joue pas dans le même registre. Mon poste, c’est attaquant de pointe. À Rodez, j’évoluais davantage en position de milieu droit. Cela ne me dérangeait pas. Mais ici, le coach me fait confiance en pointe.

Est-ce que l’opportunité de pouvoir rejouer à votre poste de prédilection a pesé dans la balance au moment de choisir Béziers ?

J’étais très bien à Rodez. Mais à Béziers, on me proposait un challenge, celui de la course en tête, vers le National. J’avais envie de changer. Oui, il y avait aussi le poste et le projet de jeu. Ça compte.

Comme le fait de retrouver un contrat fédéral, ce que Rodez ne pouvait pas vous offrir ?

Cela a joué. C’est un plus.

Depuis votre départ, les choses ont pas mal changé à Rodez et notamment l’entraîneur...

J’ai vu. Je suis toujours par mes amis qui sont à Rodez. Et maintenant, j’entends de bonnes choses. Depuis que Greg (Ursule) a repris l’équipe, ça tourne bien. Il fait des changements qui sont payants. Je ne pensais pas que Rodez allait tout changer. Il y avait un coach, des joueurs en place. Rien ne me laissait penser ça. D’autant plus que lors de la première phase, les résultats n’étaient pas trop au rendez-vous, et rien n’avait bougé.

Avec 6 matches sans défaite, le Raf fait à nouveau parler de lui. Cela vous étonne-t-il ?

Il y a toujours eu de la qualité dans ce groupe. Il fallait juste qu’elle s’exprime. Je ne sais pas si c’est le changement de coach qui a changé les choses. La saison dernière (montée manquée pour deux points, NDLR) est peut-être enfin derrière. Pour certains, c’était encore traumatisant il n’y a pas si longtemps. Là, c’est le vrai Rodez, qui prend des points à domicile et à l’extérieur, et joue comme il sait le faire.

S’en méfie-t-on à Béziers ?

Le coach n’en dit rien du tout. On aborde ce match comme n’importe lequel. Tous les week-ends, c’est pareil pour nous. Il y a un enjeu bien sûr, c’est de ne pas perdre pour rester en tête.

Justement, votre leadership étonne au sein du groupe C. Vous qui découvrez cette équipe, comment expliquez-vous cette réussite ?

Beaucoup de gens ne nous voient pas et parlent. Qu’ils viennent, on les invite! Ils verront qu’il y a du talent, du jeu. En fait, c’est un vrai groupe, qui se connaît depuis longtemps. Le mot d’ordre, c’est tous ensemble. Et ça se voit sur le terrain. C’est solide dans les têtes et dans le jeu.

Et ça marche. Avec le dernier nul (1-1) à Grenoble, vous semblez bien parti pour retrouver le National ?

Il faut attendre. On ne saura qu’à la fin. Tout peut changer. D’ailleurs, on n’y pense même pas. On avance. Mais retrouver le National me fait rêver.