Caricatures de Mahomet au Texas: un policier abat deux jihadistes présumés

  • Le FBI devant le centre Curtis Culwell à Garland, au Texas, où la police a fait exploser le 4 mai 2015  une voiture par précaution après l'attaque avortée de deux hommes lourdement armés
    Le FBI devant le centre Curtis Culwell à Garland, au Texas, où la police a fait exploser le 4 mai 2015 une voiture par précaution après l'attaque avortée de deux hommes lourdement armés AFP - Jared L. Christopher
  • Joe Harn (c), porte-parole de la police de Garland, lors de sa conférence de presse, le 4 mai 2015
    Joe Harn (c), porte-parole de la police de Garland, lors de sa conférence de presse, le 4 mai 2015 AFP - Jared L. Christopher
  • Cartes localisant Garland (Texas) et le Centre Curtis Culwell où deux hommes on été tués dans une fusillade avec la police
    Cartes localisant Garland (Texas) et le Centre Curtis Culwell où deux hommes on été tués dans une fusillade avec la police AFP - P. Pizarro/P. Defosseux, pld/vl
  • Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, le 13 mars 2015 à Washington
    Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, le 13 mars 2015 à Washington AFP/Archives - BRENDAN SMIALOWSKI
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Centre Presse Aveyron

Un policier a abattu dimanche avec son seul pistolet de service deux hommes lourdement armés, soupçonnés d'être des sympathisants jihadistes, qui tentaient d'attaquer au Texas un rassemblement d'une organisation anti-islamiste organisant un concours de caricatures de Mahomet.

Un porte-parole de la police de Garland, Joe Harn, a précisé lundi lors d'une conférence de presse que les deux hommes étaient sortis de leur véhicule et avaient immédiatement ouvert le feu avec des fusils mitrailleurs.

"Clairement, ils étaient là pour tirer sur les gens", a-t-il dit, soulignant que "sous le feu auquel il était soumis", son agent avait fait "un excellent travail" et qu'il avait "probablement sauvé des vies".

Le ministre de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, s'est lui aussi montré avare de détails dans un communiqué publié 24 heures après les faits. Il n'y est fait aucune mention de l'identité, de la personnalité ou des motivations des auteurs.

"Les autorités policières poursuivent leur enquête sur les motivations des assaillants décédés et de toutes les circonstances entourant l'attaque la nuit dernière à Garland", se contente-t-il d'indiquer.

L'attaque s'est produite dans la grande banlieue de Dallas, où se déroulait un concours de caricatures de Mahomet organisé par l'association American Freedom Defense Initiative, considérée comme islamophobe.

L'agent blessé à la cheville dans la fusillade qui n'a duré que quelques secondes a pu quitter l'hôpital dès dimanche soir.

Selon les médias américains, les deux assaillants étaient Elton Simpson, 31 ans, et Nadir Soofi, 34 ans. Selon le Los Angeles Times, les deux hommes partageaient un appartement à Phoenix, dans l'Arizona (sud-ouest), et CNN a diffusé des images d'agents du FBI pénétrant dans l'appartement pour le fouiller.

D'après des documents de justice obtenus par l'AFP, Elton Simpson avait été condamné en août 2011 en Arizona à trois ans de mise à l'épreuve pour avoir menti au FBI. Mais le juge avait estimé qu'il n'y avait pas assez de preuves pour établir qu'il avait l'intention de rejoindre un groupe islamiste en Somalie.

Dans des enregistrements du FBI, Simpson évoquait son souhait de se rendre en Somalie pour rejoindre ses "frères" et accomplir le jihad.

Cette attaque n'est pas sans rappeler l'attentat mené en janvier à Paris contre l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet. Cette attaque avait fait douze morts, dont plusieurs dessinateurs.

Mais pour le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique, Gérard Biard et son critique de cinéma, Jean-Baptiste Thoret, il n'y a "pas de comparaison possible".

"Nous n'organisons pas de concours. Nous faisons seulement notre travail. Nous commentons l'information. Quand Mahomet fait l'info nous dessinons Mahomet, mais sinon non. Nous combattons le racisme et nous n'avons rien à voir avec ces gens-là", a dit Gérard Biard, dans l'émission d'informations de Charlie Rose aux Etats-Unis.

- Défendre ses idées -

Selon SITE, organisation spécialisée dans la surveillance des sites jihadistes, un homme se revendiquant du groupe Etat Islamique (EI) a affirmé dimanche sur Twitter que l'attaque avait été perpétrée par deux sympathisants de l'organisation.

Un compte Twitter qui pourrait avoir été utilisé par l'un des assaillants semblait mentionner l'attaque avant qu'elle ne se produise. Il a, depuis, été suspendu par le réseau social.

Selon le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, "aucune forme d'expression ne justifie un acte de violence". Mais il a refusé de se prononcer sur l'enquête en cours.

Un message répété par Jeh Johnson, qui a aussi appelé les "membres du public à ne pas diriger leur colère et leurs soupçons contre qui que soit seulement à cause de leur foi".

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui réaffirmé que de tels actes criminels "n'ont rien à voir avec la religion ou les croyances", a souligné le porte-parole du l'ONU Stéphane Dujarric. "Il faut défendre ses idées par le dialogue démocratique et le débat, la violence n'est jamais justifiée", a-t-il ajouté.

Le concours était présenté comme un événement pour la "liberté d'expression" auquel avait été invité Geert Wilders, homme politique néerlandais célèbre pour ses diatribes anti-islam. L'islam prohibe toute représentation du prophète.

Le père d'Elton Simpson a quant à lui dit à la chaîne ABC News que son fils, qui travaillait dans un cabinet de dentiste, avait "fait un mauvais choix". "Nous sommes Américains et nous croyons en l'Amérique. Ce que mon fils a fait reflète très mal ce qu'est ma famille", a déclaré Duston Simpson.

Source : AFP

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