Migrants: Valls opposé à l'instauration de "quotas" en Europe

  • Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve visitent un commissariat près de la frontière avec l'Italie, le 16 mai 2015 à La Turbie
    Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve visitent un commissariat près de la frontière avec l'Italie, le 16 mai 2015 à La Turbie AFP - JEAN CHRISTOPHE MAGNENET
  • Le Premier ministre Manuel Valls visite un commissariat à La Turbie le 16 mai 2015, lors d'un déplacement consacré à l'immigration
    Le Premier ministre Manuel Valls visite un commissariat à La Turbie le 16 mai 2015, lors d'un déplacement consacré à l'immigration AFP - JEAN-CHRISTOPHE MAGNENET
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Centre Presse Aveyron

Le Premier ministre Manuel Valls a redit samedi l'opposition de la France à l'instauration de "quotas de migrants" au niveau européen, tout en plaidant pour une répartition "plus équitable" des réfugiés dans l'UE, à l'occasion d'une visite à la frontière franco-italienne.

"Je suis contre l'instauration de quotas de migrants; ceci n'a jamais correspondu aux propositions françaises", a déclaré M. Valls en gare de Menton, aux côtés du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et des députés UMP Eric Ciotti et Christian Estrosi.

"En revanche, l'Europe doit avoir une politique de l'asile et la France a entrepris de réformer la sienne pour la rendre plus efficace", a poursuivi le Premier ministre: "L'asile est un droit, attribué selon des critères internationaux appliqués par tous les pays de l'Union européenne. C'est aussi pour cette raison que le nombre de ses bénéficiaires ne peut faire l'objet de quotas : on est demandeur d'asile ou on ne l'est pas".

"Ce que la France dit, c'est que les réfugiés doivent être répartis entre les Etats membres de façon plus équitable. Cela suppose de tenir compte des efforts déjà consentis par chacun. Aujourd'hui, la France, l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède accueillent 75% des réfugiés, des demandeurs d'asile en Europe", a déclaré M. Valls.

"La France, déjà, a fait beaucoup : ainsi 5.000 réfugiés syriens et 4.500 irakiens ont déjà été accueillis en France depuis 2012. Nous continuerons à le faire, avec le souci que les efforts soient équitablement répartis", a-t-il encore fait valoir.

- 54 passeurs arrêtés -

"La France, non seulement fait des efforts pour accueillir, mais est aussi engagée dans des efforts militaires (...), elle répond aux défis que représentent le terrorisme et le trafic des migrants (...). Elle le fait pour sa propre sécurité, pour celle des pays d'Afrique, mais aussi pour celle de l'Europe et il ne faut pas l'oublier dans la répartition de l'accueil des réfugiés", a-t-il conclu.

La position présentée par Manuel Valls samedi correspond à celle portée par la France, et notamment par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve depuis plusieurs mois déjà, notamment lors d'une tournée européenne à l'été 2014 et au Niger vendredi.

Le plan d'action pour l'immigration et l'asile présenté mercredi par la Commission européenne prévoit des quotas obligatoires pour assurer une distribution équitable des réfugiés et en cas de crise, un transfert des demandeurs d'asile entre les États de l'UE.

Tout en saluant la prise de position du Premier ministre sur les quotas, le député-maire de Nice Christian Estrosi a déploré "le manque de réactions immédiates et concrètes" face à l'afflux de migrants dans la région. Entre lundi et jeudi, les forces de l'ordre ont interpellé dans les Alpes-Maritimes 944 migrants, selon des chiffres du préfet Adolphe Colrat. Depuis le début de l'année, 54 passeurs ont également été arrêtés.

Député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti a quant à lui assuré sur Twitter avoir demandé à Manuel Valls "le rétablissement des contrôles aux frontières" pour faire face à "la pression migratoire à Menton".

En meeting près de Montpellier, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy s'est quant à lui prononcé pour la mise en oeuvre d'un "Schengen 2": "Il faut changer les conditions d’accueil des migrants, et ensuite définir les conditions de la solidarité. Il faut un Schengen 2. Nous sommes un pays ouvert, d’un point de vue géographique. Mais la question migratoire est posée", a jugé l'ex-président de la République.

Après leur visite en gare de Menton, les ministres se sont rendus au poste-frontière de Saint-Louis, toujours à Menton, puis à la gare de péage de La Turbie, sur l'autoroute A8, où se trouve un point de contrôle ouvert 24 heures sur 24. Au total, 152 personnels, pour l'essentiel issus de la Police aux Frontières (PAF), sont déployés dans les Alpes-Maritimes pour contrôler les flux migratoires.

Source : AFP

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