Yémen: l'émissaire de l'ONU appelle à prolonger la trêve humanitaire

  • Des combattants partisans du président  Abedrabbo Mansour Hadi en patrouille le 16 mai 2015 à Dar Saad près d'Aden
    Des combattants partisans du président Abedrabbo Mansour Hadi en patrouille le 16 mai 2015 à Dar Saad près d'Aden AFP - SALEH AL-OBEIDI
  • De l'aide humanitaire déchargée le 17 mai 2015 à son arrivée dans le port d'Aden
    De l'aide humanitaire déchargée le 17 mai 2015 à son arrivée dans le port d'Aden AFP - SALEH AL-OBEIDI
  • Un militaire fidèle à l'ex-président Abedrabbo Mansour Hadi lors d'affrontements le 15 mai 2015 dans la province de Marib au Yémen
    Un militaire fidèle à l'ex-président Abedrabbo Mansour Hadi lors d'affrontements le 15 mai 2015 dans la province de Marib au Yémen AFP - STR
  • L'aide médicale d'urgence envoyée par l'Agence des Nations unies chargée des réfugiés arrive à Sanaa, le 16 mai 2015
    L'aide médicale d'urgence envoyée par l'Agence des Nations unies chargée des réfugiés arrive à Sanaa, le 16 mai 2015 AFP - Mohammed Huwais
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Centre Presse Aveyron

L'émissaire de l'ONU au Yémen a appelé à prolonger de cinq jours la trêve humanitaire dans ce pays, qui expire dimanche à 20H00 GMT, lors d'une conférence à Ryad boycottée par les rebelles chiites Houthis.

Cet appel a été lancé alors que de violents combats opposant rebelles chiites et forces pro-gouvernementales ont encore fait des victimes civiles dans le sud du Yémen.

"J'appelle toutes les parties à respecter cette trêve pour au moins cinq jours supplémentaires", a déclaré Ismaïl Ould Cheikh Ahmed en s'adressant, au nom du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, lors d'une conférence sur la crise yéménite.

Cette trêve, qui n'a pas permis d'acheminer suffisamment d'aide humanitaire dans les différentes zones touchées par le conflit armé, "devra se transformer en un cessez-le-feu permanent", a-t-il ajouté.

Intervenant au nom du groupe des "Amis du Yémen", l'ambassadeur de Grande-Bretagne dans ce pays, Edmund Fittton-Brown, a appelé "toutes les parties à respecter la trêve et à travailler pour son extension".

La trêve est en vigueur depuis mardi soir. Elle a été initiée par la coalition arabe, conduite par Ryad, qui a depuis suspendu sa campagne de raids aériens lancée le 26 mars contre les rebelles et en soutien aux partisans du président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi.

Mais cette coalition a prévenu qu'elle perdait patience face aux "violations" répétées de cette pause par les Houthis.

- 14 civils tués dans le Sud -

La situation était relativement calme dimanche dans la capitale Sanaa et à Aden, principale ville du Sud, selon des habitants.

Mais dans la nuit, 14 civils ont été tués dans le bombardement par les rebelles de Fardayn, un village proche de Taëz (sud), théâtre de nouveaux combats nocturnes, selon un responsable local.

Deux rebelles ont par ailleurs été tués dans une embuscade à Dhaleh (sud), selon des témoins.

Dans la province voisine de Chabwa, des tribus ont menacé dans un communiqué de donner l'assaut contre Ataq, chef-lieu de cette province tenue depuis avril par les rebelles, et appelé la population à quitter la ville sous 24 heures.

Dans la capitale Sanaa, des habitants espèrent le maintien du cessez-le-feu: "Nous nous soucions peu de nourriture ou d'eau mais nous avons besoin de sécurité. Nous espérons que cette trêve deviendra permanente", explique ainsi Oum Hisham.

"Nous nous sommes sentis en sécurité durant cette trêve de cinq jours. J'espère qu'elle sera pérennisée", renchérit Walid al-Zabhani.

A Dhaleh, où la trêve n'a pas empêché la poursuite des combats, un habitant tenait le discours inverse. "Nous ne voulons pas de trêve, assurait Ali al-Assmar. Les Houthis ont exploité la pause pour nous bombarder. Nous voulons que la coalition reprenne ses attaque contre ces miliciens".

Le conflit a attisé la tension entre l'Arabie saoudite, puissance sunnite du monde musulman, et l'Iran, chef de file des chiites. Accusé par Ryad d'armer les rebelles Houthis, Téhéran dément en affirmant ne leur apporter qu'une assistance humanitaire.

Un navire iranien transportant quelque 2.500 tonnes d'aide humanitaire destinée au Yémen est arrivé dimanche dans le Golfe d'Aden, malgré la mise en garde des Etats-Unis. Il devrait atteindre un port contrôlé par les rebelles dans quatre jours, selon une agence de presse iranienne.

- Aide des Emirats -

Les Etats-Unis ont demandé à l'Iran de livrer le chargement "en accord avec les règles de l'ONU, via la plate-forme de distribution qui a été établie à Djibouti", en face des côtes yéménites. Mais Téhéran affirme s'être coordonné avec les Nations unies pour que le navire décharge dans le port yéménite d'Hodeida, sur la Mer Rouge, qui est contrôlé par les Houthis.

Un bateau chargé d'une cargaison de 1.200 tonnes de vivres, dépêchée par les Emirats arabes unis au Yémen, a accosté samedi soir à Aden, a indiqué un adjoint du gouverneur d’Aden, Nayef al-Bikri.

L'ONU juge la situation humanitaire "catastrophique" au Yémen où plus de 1.500 personnes, dont de nombreux civils, ont péri depuis mars.

Le coordinateur des activités humanitaires de l'ONU pour le Yémen, Johannes van der Klaauw, a appelé la coalition à "simplifier" le contrôle des cargaisons destinées à ce pays, estimant que ces mesures freinaient l'acheminement vital de biens et d'aide humanitaire.

La conférence de Ryad s'est ouverte en l'absence des Houthis, principaux protagonistes du conflit, qui insistent pour que des négociations de paix se tiennent au Yémen.

Devant les quelque 400 délégués réunis pour trois jours, le président Hadi a cependant affirmé n'exclure aucune partie. "Cette conférence concerne tous les Yéménites et leurs différentes composantes", a-t-il dit devant les participants, ajoutant: "On ne peut en exclure aucune partie".

Dans son entourage, on a affirmé à l'AFP que les rebelles chiites avaient "été officiellement invités" à la conférence de Ryad mais qu'ils avaient "refusé d'y participer".

Source : AFP

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