Berlin veut toujours croire à un accord pour éviter le Grexit

  • La chancelière Angela Merkel s'exprime sur la question de la dette de la Grèce devant les députés allemands, le 18 juin 2015
    La chancelière Angela Merkel s'exprime sur la question de la dette de la Grèce devant les députés allemands, le 18 juin 2015 AFP - JOHN MACDOUGALL
  • Graphiques et carte sur les créanciers de la Grèce et les montants accordés et leur répartition, réalisés le 16 juin 2015
    Graphiques et carte sur les créanciers de la Grèce et les montants accordés et leur répartition, réalisés le 16 juin 2015 AFP - T. Eberding, smi/teb/jfs/abm
  • Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le 17 juin 2015 à Athènes
    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le 17 juin 2015 à Athènes AFP - ANGELOS TZORTZINIS
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Centre Presse Aveyron

Berlin a voulu redonner un signe d'espoir dans les négociations entre Athènes et ses créanciers, estimant qu'un accord pouvait encore être trouvé pour éviter un défaut de paiement à la Grèce, même si personne n'ose croire qu'il puisse être bouclé jeudi lors d'une réunion de la zone euro.

"Je reste persuadée que +quand on veut, on peut+", a déclaré jeudi la chancelière allemande Angela Merkel dans une allocution devant les députés allemands, réutilisant la formule volontariste qu'elle avait déjà lancée une semaine plus tôt à Bruxelles.

"Si les responsables grecs ont cette volonté, un accord reste possible". Mais pour cela la Grèce doit "s'atteler de manière décidée" aux réformes promises à ses partenaires, a-t-elle insisté, alors qu'Athènes et ses créanciers ne cessent de se renvoyer la balle pour expliquer le blocage, depuis des mois, des négociations.

Le sort du pays, au bord du défaut de paiement, dépend d'un accord sur les économies budgétaires à réaliser et les réformes à mettre en place. La Grèce doit en effet rembourser quelque 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin. Or les caisses sont vides, ce qui rend impératif le versement au pays des 7,2 milliards d'euros promis par ses créanciers, UE et FMI.

Pour le ministre grec et négociateur Euclide Tsakalotos, le blocage est avant tout la faute des "interlocuteurs" de la Grèce "qui ne semblent pas prêts au compromis", en particulier sur la question des retraites.

"Nos interlocuteurs insistent à chaque fois sur les baisses des retraites. C'est irréaliste dans un pays où elles ont déjà été considérablement réduites depuis cinq ans, et où les deux tiers des retraités vivent sous le seuil de pauvreté", a-t-il affirmé dans un entretien jeudi au quotidien Libération.

- Jeu politique avec la Russie -

Si Athènes et ses bailleurs de fonds sont d'accord sur l'ampleur de l'effort budgétaire à faire dans les années qui viennent, ils se disputent désormais sur les moyens d'y parvenir. La Grèce veut aussi voir plus loin et réclame des mesures pour alléger sa dette, jugée insoutenable.

Malgré l'incompréhension mutuelle, M. Tsakalotos assure que son gouvernement souhaite "un accord avec un programme économique viable au sein de l'euro. Nous sommes fondamentalement pro-européens".

"Si nous arrivons à un deal avant le 30 juin, alors le +Grexit+ ne sera plus une menace constante", ajoute-t-il.

A Berlin, Mme Merkel a également assuré que les efforts de l'Allemagne étaient dirigés pour éviter un Grexit, une faillite de la Grèce qui entraînerait son éviction du club de l'euro.

Les Européens, et Américains, redoutent que la Russie ne tire profit de ce bras de fer interne à l'euro.

Accompagné d'une cohorte de ministres, le Premier ministre grec Alexis Tsipras se rend ce jeudi à Saint-Pétersbourg, où se tient un forum économique international. Il rencontrera vendredi le président Vladimir Poutine. C'est sa deuxième visite en deux mois en Russie.

L'enjeu officiel est la possible participation de la Grèce au projet de gazoduc Turkish Stream du géant russe Gazprom. Un sujet sur lequel Washington a déjà explicitement manifesté sa désapprobation.

En attendant, à Luxembourg, les ministres des Finances des 19 vont une nouvelle fois, à partir de 13H00 GMT, tenter de déblayer la voie à un accord, même si plus personne à Athènes et Berlin ne croit à une percée dans les heures qui viennent.

Cet Eurogroupe, qui devait être décisif il y a encore quelques jours et à laquelle assistera la patronne du FMI, Christine Lagarde, sera au mieux "utile", a estimé mercredi Pierre Moscovici, le commissaire européen en charge des Affaires économiques.

La dernière occasion de trouver une solution pourrait être un sommet européen comme le réclame Athènes, jugeant que son avenir doit être décidé au plus haut niveau politique. Une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement est prévu de longue date les 25 et 26 juin à Bruxelles, mais un sommet exceptionnel pourrait avoir lieu avant cela.

Source : AFP

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