Taxis: reprise progressive mais des irréductibles restent mobilisés

  • Manifestation de taxis contre UberPOP le 26 juin 2015 porte Maillot à Paris
    Manifestation de taxis contre UberPOP le 26 juin 2015 porte Maillot à Paris AFP - LOIC VENANCE
  • Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve entre le ministre des Transports Alain Vidalies et le secrétaire général du ministère  Michel Lalande, lors d'une réunion avec les représentants des taxis le 25 juin 2015 à Paris
    Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve entre le ministre des Transports Alain Vidalies et le secrétaire général du ministère Michel Lalande, lors d'une réunion avec les représentants des taxis le 25 juin 2015 à Paris AFP - LOIC VENANCE
  • Rassemblement de chauffeurs de taxis le 25 juin 2015 Porte Maillot à Paris
    Rassemblement de chauffeurs de taxis le 25 juin 2015 Porte Maillot à Paris AFP - LOIC VENANCE
  • Barrage filtrant de taxis le 25 juin 2015 à Lyon
    Barrage filtrant de taxis le 25 juin 2015 à Lyon AFP - PHILIPPE DESMAZES
  • Le véhicule d'un chauffeur UberPOP retourné le 25 juin 2015 porte Maillot à Paris
    Le véhicule d'un chauffeur UberPOP retourné le 25 juin 2015 porte Maillot à Paris AFP - THOMAS SAMSON
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Centre Presse Aveyron

La plupart des chauffeurs de taxis en colère contre UberPOP ont repris vendredi le travail, à l'appel de plusieurs organisations professionnelles, mais plusieurs dizaines d'entre eux restent mobilisés, à Paris et à Marseille, décidés à "maintenir le mouvement".

François Hollande et le gouvernement ont réaffirmé jeudi leur volonté de faire fermer UberPOP, à l'issue d'une journée de mobilisation émaillée de violences qui a vu près de 3.000 taxis en colère bloquer gares et aéroports en France pour dénoncer la "concurrence sauvage" de l'application mobile mettant en relation passagers et particuliers au volant de leur propre véhicule.

Reçus par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve jeudi soir, les taxis ont levé le blocage des gares et aéroports parisiens, mais plus d'une soixantaine d'entre eux stationnent toujours vendredi matin porte Maillot, dans l'ouest de Paris, à proximité d'un important dispositif policier, a constaté un journaliste de l'AFP.

"La détermination reste la même. Bernard Cazeneuve a écouté nos revendications et fait des propositions mais c'est de la poudre aux yeux. Nous, ce qu'on veut, c'est l'éradication des VTC", a déclaré sur place Ibrahima Sylla, président de l'association Taxis de France.

Les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) sont autorisées, contrairement à UberPOP, même si de nombreux taxis y voient aussi de la concurrence déloyale.

Les propos d'Ibrahima Sylla ont été applaudis par les manifestants porte Maillot, théâtre la veille d'incidents parfois violents, lorsque des taxis ont pris d'assaut et incendié deux VTC.

"On est nombreux à trouver inadmissible ce qui s'est passé hier, mais il y a toujours des irréductibles, des énervés", glisse vendredi à l'AFP un taxi sous couvert de l'anonymat.

Le président de la Chambre syndicale des artisans du taxi Christian Delomel a appelé vendredi à la "levée du blocus" des taxis qui protestent contre la concurrence jugée déloyale de l'application mobile de voitures de transport avec chauffeur (VTC) UberPOP.

L'Union nationale des industries du taxi (UNIT), qui regroupe un nombre important d'organisations professionnelles, a appelé ses adhérents à reprendre le travail, estimant avoir "obtenu des gages suffisants".

- 'La base veut pas lâcher' -

"Nous conseillons aux chauffeurs de lever le camp, pour nous la grève est levée", a déclaré dans la nuit à l'AFP Abdel Ghalfi, de la CFDT. "Si un grand nombre de taxis veulent continuer, on les soutiendra", a toutefois prévenu Karim Asnoun (CGT).

A Nice, la grève a ainsi été reconduite, avec des barrages filtrants dès le petit matin à l'aéroport. Même chose à Marseille où plusieurs dizaines de taxis étaient rassemblés vers 07H00 aux abords du Parc du 26e centenaire, de la gare Saint-Charles et dans le quartier de Saint-Just, où se trouve le conseil départemental.

"Il y a eu des choses assez intéressantes dans ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur jeudi (…), mais c'est la base qui ne veut pas lâcher", a expliqué à l'AFP Rachid Boudjema, secrétaire général du Syndicat des taxis marseillais.

En région parisienne, "les accès routiers sont fluides" vers l'aéroport de Roissy, "les chauffeurs de taxis ne bloquent pas, ils sont rassemblés sur leur zone réservée", selon une source aéroportuaire. A Orly, un petit nombre de grévistes bloquaient la tête des stations de taxi tandis que d'autres travaillaient et prenaient en charge les passagers. "A l'inverse d'hier, les VTC et les motos-taxis peuvent déposer leur client à l'aéroport", a précisé une autre source aéroportuaire.

Dans toute la France, dix personnes ont été interpellées jeudi, sept policiers blessés et 70 véhicules dégradés, selon les autorités.

"Il y a des violences qui sont inacceptables dans une démocratie", a déclaré François Hollande, même si l'on peut "comprendre qu'il y ait de l'exaspération". "UberPOP doit être dissous et déclaré illégal et la saisie des véhicules devra être prononcée et effectuée", a-t-il souligné.

Une fermeture de l'application ne peut cependant résulter que d'une décision de justice, a reconnu Bernard Cazeneuve. "On a fait ce qu'il fallait faire, maintenant il faut que la justice agisse", insiste-t-on à Matignon, alors qu'Uber est engagé dans un bras de fer judiciaire pour sauver son service à prix cassés.

UberPOP revendique 400.000 utilisateurs en France. Mais ses chauffeurs ne payent ni cotisations ni impôts, n'ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires et ne sont pas assurés professionnellement.

Source : AFP

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