La Grèce cherche à sauver ses banques, le temps d'énièmes ultimes négociations

  • Des Grecs font la queue pour retirer de l'argent dans un distributeur, le 28 juin 2015 à Athènes
    Des Grecs font la queue pour retirer de l'argent dans un distributeur, le 28 juin 2015 à Athènes AFP - ANGELOS TZORTZINIS
  • Une personne passe devant un graffiti dans les rues d'Athènes,le 27 juin 2015
    Une personne passe devant un graffiti dans les rues d'Athènes,le 27 juin 2015 AFP - Aris Messinis
  • Le Premier ministre grec Alexis Tsipras au Parlement grec à Athènes, le 28 juin 2015
    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras au Parlement grec à Athènes, le 28 juin 2015 AFP - Angelos Tzortzinis
  • Chronologie de la crise financière grecque depuis 2010
    Chronologie de la crise financière grecque depuis 2010 AFP - G. Handyside/J. Storey
  • Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à Bruxelles le 27 juin 2015
    Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à Bruxelles le 27 juin 2015 AFP - JOHN THYS
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Centre Presse Aveyron

Les banques grecques attendaient dimanche que les autorités décident de mesures de contrôle de capitaux pour maintenir en vie le système financier du pays, qui risque d'aller droit au défaut de paiement et à la panique bancaire, même si les créanciers d'Athènes ont envoyé quelques signaux favorables.

La Banque centrale européenne (BCE)a donné un peu de répit à la Grèce dimanche en maintenant "le plafond de fourniture de liquidités d'urgence aux banques grecques au niveau décidé vendredi".

Les banquiers centraux ont ainsi pris au dépourvu les nombreux commentateurs qui s'attendaient à ce que la BCE coupe dès dimanche le robinet des prêts d'urgence ELA, seule source de financement des banques grecques et de toute l'économie du pays, au lendemain de l'échec retentissant des négociations entre la Grèce et ses créanciers (BCE, FMI, Commission européenne). Depuis cinq mois ils discutaient d'un renflouement du pays en échange de réformes et de coupes budgétaires.

Dans le même temps, les autorités grecques ont annoncé réunir un comité charger de réagir aux crises financières, alors que les Grecs commencent à s'inquiéter d'une pénurie d'euros.

Le gouverneur de la Banque de Grèce Yannis Stournaras a assuré que son institution allait "prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité financière des citoyens grecs dans ces circonstances difficiles".

Le ministre des Finances Yanis Varoufakis laissait entrevoir l'adoption de mesures de contrôle de capitaux, à savoir limiter l'usage de certaines opérations bancaires ou même éventuellement fermer temporairement les banques.

Car dans les rues, ce dimanche, de plus en plus d'Athéniens cherchaient à retirer de l'argent pour pouvoir faire face aux dépenses de la vie courante en cas de blocage.

"J'ai essayé plusieurs machines, 5, 6, 8, 10...", a dit à l'AFP Voula, excédée. "Je suis inquiète, triste et en colère contre le gouvernement. Je les déteste!".

Hors de Grèce également, la préoccupation du +cash+ se faisait plus pressante. Plusieurs pays, dont l'Allemagne, ont encouragé leurs ressortissants qui se rendent en Grèce pour les vacances à partir avec beaucoup de liquide.

Des conseils que n'avaient pas trop suivi les vacanciers interrogés dimanche par l'AFP à l'aéroport français de Roissy, même si une d'entre elles a confessé être inquiète et partir avec "2.000 euros de cash".

- encore essayer de recoller les morceaux -

La BCE a aussi donné un peu de temps à la Grèce et à ses créanciers d'essayer une ultime fois de recoller les morceaux alors que mercredi, Athènes sera en défaut de paiement, après l'échec des négociations de samedi.

L'annonce vendredi soir par le Premier ministre grec Alexis Tsipras qu'il allait soumettre à ses compatriotes par référendum la proposition d'accord mise sur la table par les créanciers la veille - qui exigeait des réformes qu'il juge inacceptables - a entraîné la cascade d'événements du weekend. Le Parlement grec s'est prononcé samedi soir en faveur de la tenue du référendum le 5 juillet.

Le Commissaire européen Pierre Moscovici a ainsi répété sur twitter le mantra de la Commission "la porte est toujours ouverte" pour négocier.

Son patron Jean-Claude Juncker a lui tweeté le texte de la proposition des créanciers "pour l'information du peuple grec", laissant entendre en creux que, si les électeurs approuvent ces propositions, il sera encore temps de s'entendre.

M. Juncker doit donner une conférence de presse lundi à 10H45 GMT.

Le Premier ministre français Manuel Valls a exhorté les Grecs à "revenir à la table des négociations" et appelé à "tout faire" pour que le pays reste dans l'euro.

Interviewé dans le tabloïd allemand Bild, M. Varoufakis a jugé que la chancelière Angela Merkel détenait "la clé" pour dénouer la crise.

"Les chefs de gouvernement de l'Union européenne doivent agir. Et parmi eux (Mme Merkel) détient en tant que représentante du pays le plus important la clé, j'espère qu'elle va l'utiliser", a déclaré le ministre grec, ajoutant que son gouvernement était "ouvert" à de nouvelles propositions des institutions.

Mais les marchés financiers, souvent prompts à des réactions très volatiles, risquent de mal prendre ces nouveaux rebondissements et la journée de lundi pourrait être mouvementée.

"Si vous me demandez si (les marchés) sont prêts à ce qui est en train de se passer en Grèce, je vous réponds que non: ils ne prévoient, dans leurs évaluations, aucun risque", a déclaré dans un entretien à La Stampa publié dimanche l'économiste de l'OCDE Catherine Mann.

Source : AFP

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