Egypte: vague d'attaques dans le Sinaï, au moins 15 soldats tués

  • Un bâtiment de la police visé par un attendat le 12 avril 2015 à El-Arish dans le Sinai
    Un bâtiment de la police visé par un attendat le 12 avril 2015 à El-Arish dans le Sinai AFP/Archives - -
  • Attaques dans le Sinaï en Egypte Attaques dans le Sinaï en Egypte
    Attaques dans le Sinaï en Egypte AFP - P.Pizarro/V.Lefai, VL/FH
  • Des détectives examinent le site où une bombe a explosé au passage du convoi du procureur général Hicham Barakat, le 29 juin 2015 au Caire
    Des détectives examinent le site où une bombe a explosé au passage du convoi du procureur général Hicham Barakat, le 29 juin 2015 au Caire AFP - KHALED DESOUKI
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Centre Presse Aveyron

Au moins 15 soldats égyptiens ont été tués mercredi dans une série d'attaques simultanées contre des positions de l'armée dans le nord du Sinaï, bastion d'un groupe lié à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), selon des responsables.

Il s'agit de l'un des plus lourds bilans infligés à l'armée dans cette région de l'est de l'Egypte, où elle est régulièrement la cible d'attaques du groupe Ansar Beït al-Maqdess depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.

Dans l'une des attaques, menée avec une voiture piégée contre un check-point de l'armée au sud de Cheikh Zouweid, près d'Al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, au moins 15 soldats ont péri, a dit l'un des responsables de la sécurité.

Quatre autres attaques ont été lancées simultanément contre quatre postes de contrôle routiers de l'armée dans le secteur et des affrontements se poursuivent entre soldats et assaillants, a-t-il ajouté.

Les jihadistes ont attaqué les postes de contrôle à l'aide d'obus de mortier et de roquettes RPG, selon des responsables. Une source médicale a affirmé à l'AFP que le bilan des victimes pourrait être "plus lourd", sans être en mesure de fournir un chiffre précis.

- Après l'assassinat du procureur -

Sur sa page Facebook, le porte-parole de l'armée a indiqué "qu'environ 70 éléments terroristes ont attaqué cinq check-points dans le Nord-Sinaï", en faisant état "de 10 soldats tués ou blessés" selon un premier bilan.

Le Nord-Sinaï est le bastion du groupe Ansar Beït al-Maqdess qui s'est rebaptisé "Province du Sinaï" pour marquer son allégeance au "califat" auto-proclamé par le groupe ultraradical EI sur une partie de l'Irak et de la Syrie.

Les attaques surviennent au surlendemain de l'assassinat du procureur général d'Egypte dans un attentat à la bombe contre son convoi au Caire, le plus haut représentant de l'Etat tué depuis le début de la vague d'attentats jihadistes en 2013.

Si ce meurtre n'a pas été revendiqué, Ansar Beït al-Maqdess avait appelé il y a un mois ses partisans à s'attaquer aux juges en riposte à la pendaison de six hommes reconnus coupables d'avoir mené des attaques au nom du groupe.

Le 12 avril, 14 personnes en majorité des soldats et policiers ont été tuées dans deux attaques revendiquées par Ansar Beït al-Maqdess dans le Nord-Sinaï, une région frontalière d'Israël et du territoire palestinien de la bande de Gaza. Et le 2 avril, une attaque a coûté la vie à 15 soldats et deux civils, outre les 15 assaillants.

Ansar Beït Al-Maqdess et d'autres groupes extrémistes dans la péninsule disent agir en représailles à la sanglante répression contre les pro-Morsi qui a fait plus de 1.400 morts.

Une vaste campagne militaire a été lancée contre les groupes extrémistes dans le Sinaï il y a près de deux ans, mais elle n'a pas réussi à mettre fin aux attentats. Selon les autorités, des centaines de policiers et soldats ont été tués depuis 2013.

- 'Lutter contre le terrorisme' -

Après l'assassinat du procureur, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de M. Morsi, a promis une législation plus dure pour "lutter contre le terrorisme".

Les nouvelles attaques dans le Sinaï sont un nouveau coup à M. Sissi, dont les forces de sécurité mènent une répression implacable contre les islamistes, mais aussi contre l'opposition de gauche et laïque.

La confrérie islamiste de M. Morsi a été classée organisation "terroriste" en Egypte et est accusée d'être derrière les attentats meurtriers de ces derniers mois ciblant les forces de sécurité, ce qu'elle nie.

Source : AFP

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