Octuple infanticide: l'avocat général requiert 18 ans de réclusion criminelle

  • Dominique Cottrez le 25 juin 2015 à la Cour d'Assises de Douai
    Dominique Cottrez le 25 juin 2015 à la Cour d'Assises de Douai AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
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Centre Presse Aveyron

L'avocat général Eric Vaillant a requis mercredi 18 ans de réclusion criminelle devant la cour d'assises du Nord à l'encontre de Dominique Cottrez, accusée d'avoir tué huit nourrissons à leur naissance après avoir caché ses grossesses.

"Je vous demande une peine équilibrée, suffisamment sévère mais suffisamment empreinte d'humanité", a déclaré M. Vaillant, à l'issue d'un réquisitoire à deux voix -avec la magistrate Annelise Cau-, qui a duré un peu plus d'une heure et demie.

Dans sa quête d'une peine juste, l'avocat général a accordé "ce que l'ancien code pénal appelle les circonstances atténuantes" à Mme Cottrez.

"Vous allez prendre en compte la personnalité de Dominique Cottrez, son hyper-fragilité, le fait qu'elle soit hyper-névrosée, vous allez retenir ses conditions de vie, ses troubles psychiques", a expliqué le magistrat en s'adressant directement au jurés.

Tout en ajoutant immédiatement qu'en droit pénal, "l'extrême souffrance ne peut absolument pas être une excuse".

M. Vaillant a également indiqué avoir appuyé sa décision sur de précédents jugements, notamment l'affaire Lesage dans la Manche, où une mère a été condamnée à 15 ans de prison pour six infanticides.

"L'explication d'inceste nous rassurait, mais nous endormait aussi", a souligné M. Vaillant, revenant sur le rebondissement le plus spectaculaire du procès qui a vu Mme Cottrez revenir sur ses accusations contre son père.

Le parquet a retenu la préméditation pour sept des infanticides, mais, dans le doute, a considéré le premier cas comme un simple meurtre. Des actes "accomplis avec une certaine détermination, pleine conscience, organisation et sang-froid malgré tout", a noté de son côté Mme Cau.

"Ces crimes, au plus ils se perpétuent, au plus ils deviennent inhumains", a poursuivi la magistrate, observant que de nombreuses questions restaient en suspens. Qui a enterré les deux premiers corps? Pourquoi personne ne voit rien?

"C'est vrai en général, les maris ne voient pas", a-t-elle répondu.

En introduction du réquisitoire, M. Vaillant avait donné pour la première fois les prénoms donnés, récemment par la loi, aux huit nourrissons: Xavier, Hubert, Fleur, Ingrid, Alphonse, Mariette, Blandine, Judith, "une occasion de penser un peu différemment à ces bébés nés, ces bébés assassinés".

Source : AFP

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