Iran: l'ONU va ouvrir la voie à la levée des sanctions

  • Le Bazar de Téhéran, le 16 juillet 2015
    Le Bazar de Téhéran, le 16 juillet 2015 AFP/Archives - Atta Kenare
  • 30 ans de sanctions contre l'Iran
    30 ans de sanctions contre l'Iran AFP - K. Tian/A/Bommenel
  • Photographie diffusée le 2 juillet 2015 par le gouvernement iranien montrant le président Hassan Rohani (d) en train de recevoir à Téhéran le chef de l'AIEA, l'agence nucléaire de l'Onu, Yukiya Amano
    Photographie diffusée le 2 juillet 2015 par le gouvernement iranien montrant le président Hassan Rohani (d) en train de recevoir à Téhéran le chef de l'AIEA, l'agence nucléaire de l'Onu, Yukiya Amano PRESIDENT.IR/AFP/Archives - HO
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit adopter lundi une résolution ouvrant la voie à la levée des sanctions internationales qui asphyxient l'économie iranienne, à condition que l'Iran respecte à la lettre l'accord nucléaire historique qu'il a conclu avec les grandes puissances.

Le vote est prévu à 09H00 locales à New York (13H00 GMT) et ne sera qu'une formalité. Car ce sont les mêmes cinq membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l'Allemagne, qui ont mis au point l'accord de Vienne signé mardi dernier et la résolution.

Celle-ci donnera le départ d'un processus de levée progressive et conditionnelle des sanctions, en échange de garanties que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.

Par cette résolution, le Conseil "entérine" l'accord de Vienne, "demande instamment qu'il soit appliqué pleinement selon le calendrier mis au point" par les négociateurs et appelle les pays membres de l'ONU à en faciliter la mise en oeuvre.

Le Conseil charge l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de "procéder aux vérifications et contrôles nécessaires des engagements nucléaires pris par l'Iran", comme la limitation du nombre de ses centrifugeuses ou de son stock de matière fissile, et il exige que l'Iran "collabore pleinement" avec l'AIEA.

Dès que le Conseil aura reçu un rapport de l'AIEA constatant que le programme nucléaire iranien est désormais totalement pacifique, les sept résolutions prises par l'ONU depuis 2006 pour sanctionner l'Iran (résolutions 1696, 1737, 1747, 1803, 1835, 1929 et 2224) "seront abrogées".

Ces résolutions interdisent le commerce de biens ou de services liés aux activités nucléaires iraniennes, gèlent les avoirs financiers de personnalités et de sociétés iraniennes et imposent des embargos sur les armes conventionnelles et les missiles balistiques.

Ces deux embargos resteront cependant en vigueur, pendant cinq ans pour le premier et huit ans pour le second.

Au bout de dix ans, durée de validité de l'accord de Vienne, l'ONU refermera le dossier Iran.

Mais si Téhéran viole l'un ou l'autre de ses engagements, le Conseil pourra rétablir toute la panoplie des sanctions de manière quasi-automatique. Il suffira qu'un des cinq membres permanents du Conseil, qui disposent d'un droit de veto, dépose une résolution stipulant que les sanctions restent levées puis mette son veto à cette même résolution pour que les sanctions soient rétablies.

Ce mécanisme inédit, dit "snapback", s'appliquera pendant la durée de l'accord, c'est-à-dire dix ans. Mais les grandes puissances ont déjà annoncé leur intention de le proroger de cinq ans par une nouvelle résolution. Cette épée de Damoclès menacera donc l'Iran pendant quinze ans en tout.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont aussi frappé l'Iran de sanctions économiques bilatérales, notamment dans les domaines de l'énergie et de la finance. L'accord de Vienne prévoit également leur levée progressive et conditionnelle.

Mais il reste à passer l'obstacle du Congrès, qui doit se prononcer dans les 60 jours et dont la majorité républicaine est hostile à l'accord.

Les grandes puissances font le pari que l'Iran va désormais contribuer à apaiser les crises régionales, que le Conseil de sécurité, profondément divisé entre Russes et occidentaux, est impuissant à régler. Mais le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a averti samedi que son pays continuerait de soutenir ses "amis", comme le régime syrien ou les rebelles chiites au Yémen.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?