Yémen: les forces loyalistes renforcent leurs positions dans le sud

  • Des hommes des forces loyalistes yéménites fidèles au président en exil Abedrabbo Mansour Hadi dans la province de Lahj à une cinquantaine de kilomètres d'Aden au Yémen, le 5 août 2015
    Des hommes des forces loyalistes yéménites fidèles au président en exil Abedrabbo Mansour Hadi dans la province de Lahj à une cinquantaine de kilomètres d'Aden au Yémen, le 5 août 2015 AFP/Archives - -
  • Des chars des forces loyalistes yéménites fidèles au président en exil Abedrabbo Mansour Hadi dans la province de Lahj à une cinquantaine de kilomètres d'Aden au Yémen, le 5 août 2015
    Des chars des forces loyalistes yéménites fidèles au président en exil Abedrabbo Mansour Hadi dans la province de Lahj à une cinquantaine de kilomètres d'Aden au Yémen, le 5 août 2015 AFP/Archives - Saleh al-Obeidi
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Centre Presse Aveyron

Les forces loyalistes ont infligé dimanche de nouveaux revers aux rebelles dans le sud du Yémen en reprenant deux villes de la province d'Abyane, dont sa capitale, et en s'assurant le contrôle de celle de Daleh.

Ces forces, avec l'aide d'armements et d'équipements modernes récemment fournis par la coalition arabe dirigée par Ryad, contrôlent désormais les provinces d'Aden, Lahj et Daleh ainsi que la majeure partie de celle d'Abyane, dont la deuxième ville -Loder- est toujours aux mains des rebelles.

La prochaine étape devrait être la vaste province désertique de Chabwa, l'un des derniers bastions du camp rebelle dans le sud du Yémen.

Cette progression rapide des forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, exilé en Arabie saoudite, devrait aussi leur permettre d'envisager une reconquête de zones rebelles plus au nord.

Partis l'an dernier de leur fief dans le nord du Yémen, les Houthis, soutenus par l'Iran et alliés à des militaires restés fidèles à l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, ont progressivement étendu leur présence dans le pays.

Leur entrée à Aden en mars avait provoqué l'exil du président Hadi et du gouvernement et entraîné l'intervention de l'Arabie saoudite voisine, qui a alors pris la tête d'une coalition pour mener une campagne de bombardements aériens contre les rebelles et soutenir les autorités yéménites.

Dimanche, les troupes progouvernementales sont entrées à Zinjibar, le chef-lieu de la province d'Abyane situé à une cinquantaine de kilomètres d'Aden, en prenant d'abord le contrôle des baraquements d'une brigade de l'armée dont les commandants s'étaient alliés aux Houthis, ont indiqué des sources militaires.

Après la reconquête de Zinjibar, les forces loyalistes se sont emparées de la ville côtière de Chaqra "sans rencontrer grande résistance" mais en devant "faire face aux mines posées par les Houthis partout", a indiqué une source militaire.

Des sources militaires ont par ailleurs indiqué dimanche que la province de Daleh était désormais également sous contrôle loyaliste.

De nombreux civils sont revenus dimanche dans Zinjibar inspecter leurs habitations mais certains ont été tués ou blessés par des mines posées par les rebelles. Al-Khadr Lassouer, qui dirige le département de la Santé à Aden, a ainsi précisé à l'AFP que 19 personnes, dont des civils, avaient été tuées par ces mines et 163 autres blessées samedi et dimanche à Zinjibar et dans ses environs.

- Arrestations à Sanaa -

Dans la province de Ebb, au sud de la capitale yéménite Sanaa -contrôlée par les rebelles-, les combats font rage entre les forces pro-Hadi d'un côté et les Houthis et leurs alliés de l'autre, selon une source locale.

Des combats se poursuivent également à Taëz (sud-ouest), troisième ville du Yémen.

A Sanaa, dix dirigeants du parti islamiste sunnite al-Islah, qui a récemment annoncé son soutien aux frappes aériennes menées par la coalition arabe, ont été arrêtés par les Houthis, selon des sources proches de ces dirigeants.

Des femmes, ainsi que l'ancien ministre Abde Razak Al-Achoul, figurent parmi les personnes arrêtées.

Toujours dans la capitale, le patron du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a visité dimanche la vieille ville, classée par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, pour y évaluer les dégâts causés par le conflit.

"Je devais venir pour avoir ma propre vision des effets de la guerre", a déclaré M. Maurer après avoir fait le tour de quartiers endommagés et visité un hôpital. Arrivé samedi à Sanaa, son déplacement au Yémen devait durer trois jours.

Le vieux Sanaa est habité depuis plus de 2.500 années et fut l'un des plus importants foyers de propagation de l'islam, abritant plus de 100 mosquées, 14 bains et plus de 6.000 maisons construites avant le 11e siècle.

Beaucoup d'entre elles ont été touchées par les frappes de la coalition arabe, poussant des habitants à abandonner leur logis.

"C'est l'une des illustrations des conséquences de la guerre sur les populations", a déclaré dimanche M. Maurer, qui avait affirmé dans un communiqué peu avant son arrivée au Yémen que "pas une famille n'avait été épargnée" par le conflit.

Selon le CICR, la guerre a engendré le déplacement de 1,3 million de personnes dans ce pays.

Lors de sa visite, Peter Maurer devait rencontrer plusieurs responsables, a indiqué le CICR sans mentionner leurs noms, alors que les rebelles chiites ont déclaré qu'il s'entretiendrait avec des chefs de la rébellion.

Depuis le début du conflit au Yémen, près de 4.000 personnes ont été tuées, pour moitié des civils, selon l'ONU.

Source : AFP

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